Marmontel

Marmontel, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, d'Armand-Gouffé, Tournay et P.-A. Vieillard, 5 fructidor an 10 [23 août 1802].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Marmontel

Genre

comédie mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec couplets en evrs

Musique :

vaudevilles

Date de création :

5 fructidor an 10 [23 août 1802]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Tournay, Armand-Gouffé et P.-A. Vieillard

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Madame Masson, an X (1802) :

Marmontel, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles. Par MM. Tournay, Armand-Gouffé et Vieillard. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 5 fructidor an 10.

Couplet d’annonce :

Comme un chêne majestueux
Qui protège un roseau fragile,
Plus d’une fois, un nom fameux
Soutint le petit vaudeville.
Et grâce à l’auteur de Didon,
Nous pourrons braver les orages.
Si l’on applaudit à son nom
Autant qu’à son ouvrage.

Courrier des spectacles, n° 1997 du 6 fructidor an 10 [24 août 1802, p. 2 :

[La pièce repose sur une anecdote parue dans la presse quelques mois auparavant. Elle semblait promettre du comique, à condition « d’y coudre une intrigue assez jolie et sur-tout peu commune ». Ce n’est pas totalement réussi : intrigue usée, anecdote amenée laborieusement, caractères mal dessinés (avec exemple à l’appui). Restent toutefois « de jolis détails, des couplets fort agréables, et quelques scènes qui ont été très-applaudies » : l’ouvrage a connu le succès. L’anecdote se résume à l’habituelle intrigue matrimoniale : on sollicite Marmontel pour qu’il favorise l’amour d’une jeune fille pour un lieutenant de gendarmerie. Il s’exécute. Mais ses amis décident de lui faire une farce, le faire passer pour un fou qui s’est échappé. Arrestation de Marmontel, et arrivée des amis qui dissipent le malentendu et organisent une fête à la gloire du grand homme. Auteurs demandés et nommés. Un couplet redemandé termine l’article.]

Théâtre du Vaudeville.

Première représentation de Marmontel.

Parmi les hommes célèbres dont les auteurs du Vaudeville nous offrent la galerie, on devoit s’attendre à voir figurer Marmontel, et l’anecdote rapportée dans les journaux il y a quelques mois sembloit présenter un fonds comique et agréable pour la scène. Il s’agissoit d’y coudre une intrigue assez jolie et sur-tout peu commune. L’a-t-on fait dans la pièce nouvelle ? nous ne le croyons pas. L’intrigue est usée, l’anecdote amenée péniblement, les caractères principaux mal dessinés ; Marmontel, par exemple, fait son entrée au théâtre en chantant, et Thomas l’académicien n’épargne pas les épigrammes. Or, quoi de plus opposé au caractère connu de ces deux poètes ? Il s’en faut cependant que nous condamnions cet ouvrage, qui dans sa marche embarrassée offre de jolis détails, des couplets fort agréables, et quelques scènes qui ont été très-applaudies et qui ont décidé le succès de cet ouvrage. En voici l’analyse :

Marmontel est au château de Menars, où se sont réunis MM. de Marigny, Thomas et mad. Geoffrin. La nièce de M. de Marigny promise à un Lieutenant de Gendarmerie, cherche, de concert avec mad. Geoffrin, à intéresser Marmontel à son inclination pour le jeune Victor. Le poète répond à leurs intentions ; et tandis qu’il travaille au bonheur des deux amans, un Brigadier de gendarmerie qui court après un fou échappé de ses mains, fournit à M. Marigny et à madame Geoffrin l’idée de faire passer Marmontel pour ce fou. Ils font son signalement, l’affichent à la porte du château; et lorsque le Lieutenant de gendarmerie arrive, il voit cette affiche, et d’après le signalement veut arrêter Marmontel, qui cherche à le détourner de son amour par une allégorie.

Tout alors s’explique par l’arrivée des personnages, qui pour donner une fête à Marmontel, ont pris-divers rôles de ses pièces, tels que ceux d’Azor, de Sylvain, de la Bergère des Alpes , etc.

Les auteurs de ce vaudeville ont été vivement demandés : ce sont les cit. Armand-Gouffé, Vieillard etTournay.

Parmi les couplets, le suivant a été redemandé.

Air : Une fille est un oiseau.

L'Amour est un écolier
Qu’effarouche la Vieillesse ;
Aux leçons de )a Sagesse
Il ne veut point se plier.
Frivole par caractère,
D'humeur folâtre et légère,
N’aimant que fleur printannière,
Il craint la froide saison ;
L'inconstance est sa manie.
C’est l’enfant de la Folie
Qui fuit devant la Raison

F. J. B. P. G***

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1802, tome II, p. 405 :

Marmontel.

Une anecdote, insérée dans plusieurs journaux, a fait penser aux auteurs du Vaudeville à mettre en scène Marmontel. Comme la première représentation de cette pièce, jouée le 5 fructidor, n'a pas eu de succès, et que les auteurs y font quelques corrections, nous remettrons après la seconde représentation à rendre compte de cet ouvrage.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1802, tome III, p. 104 :

Théâtre du Vaudeville.

Marmontel.

Quoi qu'en aient dit certains censeurs, cet ouvrage est agréable. Il offre plusieurs scènes fort gaies, et de jolis couplets sans calambourgs et tout-à-fait exempts de mauvais goût.

Marmontel est caché au château de Ménars, où sont réunis Thomas l'académicien, M. de Marigny et Rose sa nièce, M.me Geofftin et le jeune Victor. Il n'ose se montrer à Paris où la Sorbonne se prépare à censurer son Bélisaire, dans lequel on a cru trouver des applications. Pour charmer sa solitude, il travaille à son opéra de Didon, et protège l'amour de Victor et de Rose.

Les habitans du château lui préparent une petite fête dans laquelle ils prennent les costumes des personnages principaux de ses difierens opéras. Comme ils préparent cette fête, arrive un brigadier de la maréchaussée qui réclame un poète fou qui s'est échappé de ses mains, et qu'il conduisoit à Charenton. L'idée leur vient de faire passer Marmontel pour ce fou, et ils la mettent sur le champ à exécution, en affichant son signalement à la porte du château. M. Desarmands, prévôt de la maréchaussée, qui vient pour épouser Rose, et qui est protégé par M.me de Pompadour, voit ce signalement et prend aisément Marmontel pour le fou qu'a laissé échapper son brigadier. De-là naît une scène très-comique entre lui et Marmontel, qui, pour le dissuader d'épouser Rose, récite une allégorie. Le dénouement se devine.

Les auteurs sont les CC. Armand-Gouffé, Tournay et Vieillard.

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