La Nécessité des talents

La Nécessité des talents ou la Femme artiste, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, 8 messidor an 5 [26 juin 1797].

Théâtre du Vaudeville.

Almanach des Muses 1798.

Leçons qui ont paru un peu trop sérieuses sur l'avantage des talens, pour mettre celles qui en possèdent au-dessus des atteintes de l'infortune et de la séduction.

Courrier des spectacles, n° 172 du 9 messidor an 5 [27juin 1797], p. 2 :

[Pas de succès, et pas d’auteur nommé donc. Son intention est jugée louable, mais c’est l’exécution qui est en cause : « peu d’intrigue, point d’action ni d’intérêt ». Le titre était prometteur, quelques couplets ont été applaudis, mais un seul est « en véritable vaudeville ». Le critique en donne deux exemples. Il parle ensuite de l’interprétation, jugée de façon positive, en particulier celle de Mlle Lescot, qui chante fort bien les couplets cités. Mais ce n’est sans doute pas suffisant pour que la pièce réussisse.]

Théâtre du Vaudeville.

La comédie donnée hier à ce théâtre, sous le titre de la Nécessité des talens ou la Femme artiste, n’a pas eu de succès. On ne peut que louer l’auteur de sa bonne intention ; mais l’exécution est totalement manquée. Peu d’intrigue, point d’action ni d’intérêt. Cette comédie ne répond aucunement à son heureux titre. On y a applaudi des couplets bien faits ; mais on regrettera toujours qu’il n’y en ait qu’un seul en véritable vaudeville.

Voici deux couplets qui ont été fort applaudis.

Air : J’ai vu par-tout dans mes voyages.

(Du Jaloux malgré lui.)

Point de retraite, point d’asile,
Où l’artiste ne soit admiré,
Soit agréable, soit utile,
Par-tout il trouve des amis ;
Loin du pays qui le vit naître,
Sans crédit, comme sans parens,
Toujours à lui, toujours son maître, Par-tout il vit de ses talens.

Çultivez-les dans votre enfance ;
Vous qui n’avez que vos appas,
Et le séducteur avec silence
Avec regret suivra vos pas.
Sans besoins, comme sans outrage,
Vous jouirez dans tous les temps
Et de l'estime et de l’hommage,
Qui par-tout suivent les talons.

Quand à l’analyse, nous ne pouvons en donner ; cette pièce n’en étant pas susceptible : tout ce [sic] borne à démontrer que quelque riche que l’on soit, l’on devroit donner à ses enfans une éducation telle qu’ils fussent toujours à l’abri des évènemens malheureux. L’auteur a fait paroître un fat ignorant, fort bien joué par M. Carpentier Mlle. Lescot a pareillement fort bien joué le rôle de la Femme artiste ; elle chante avec beaucoup d’ame les deux couplets que nous avons donnés ci-dessus. Les autres rôles ont été bien remplir [sic] par M. Vertpré et Mmes. Blosseville, Delaporte, Duchaume.

D. S.

La base César ne semble pas connaître cette pièce. Elle cite une pièce intitulée la Femme artiste, d’auteur inconnu, jouée 7 fois au Théâtre du Vaudeville du 30 juin au 20 octobre 1797. C’est sans doute notre pièce.

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