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Le Nozze di Dorina ovvero I tre Pretendenti

Le Nozze di Dorina ovvero I tre Pretendenti [le Mariage de Dorine ou les Trois prétendants], opéra italien en trois actes, musique de Sarti,14 septembre 1789.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Nozze di Dorina ovvero I tre Pretendenti (le)

Genre

opéra italien

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

14 septembre 1789

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

 

Compositeur(s) :

Sarti

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, de l’Imprimrie de Monsieur, 1789 :

Le Nozze di Dorina, ovvero I tre Pretendenti, dramma giocoso per musica, da rappresentarsi nel teatro di Monsieur. Le mariage de Dorine, ou les trois Prétendants, opéra bouffon en trois actes, représenté pour la première fois en septembre 1789, sur le théâtre de Monsieur.

La musique est du feu signor Giuseppe Sarti.

La brochure donne le texte en italien et en français.

Mercure de France, n° 39 (samedi 26 septembre 1789), p. 92-95 :

[Le compte rendu du Mercure de France est enthousiaste de la musique et de la qualité des chanteurs italiens. A madame Galli, on peut seulement reprocher de trop jouer avec ses mains...]

THÉATRE DE MONSIEUR.

Nous avons à parler de plusieurs Nouveautés qui ont éprouvé diverses fortunes.

[...]

La seconde Nouveauté donnée à ce Théatre, est intitulée le Nozze di Dorina, Opéra Bouffon de Sarti. Aucun Ouvrage Italien n'a offert encore aux Amateurs une mine aussi abondante de musique. Des motifs de chants heureux & variés ; une expression gaie, ou gracieuse, ou énergique, & toujours piquante ; une harmonie mâle & du plus grand style ; des effets neufs & placés à propos ; un emploi d’instrumens bien entendu, & des accompagnemens de la plus grande richesse : voilà ce qu'on a trouvé dans cette musique, & cet éloge n'est point exagéré. Cet Ouvrage, parodié en François, a déja été donné à Versailles sous le titre d'Hélène & Francisque ; il y a beaucoup réussi ; mais il faut convenir qu'exécuté par la troupe Italienne du Théatre de Monsieur, il a paru tout neuf. Il seroit difficile de trouver en France un ensemble aussi parfait, & une réunion d'Acteurs aussi distingués. Cet Opéra est chanté par MM. Viganoni, Raffanelli, Mandini, Rovedino. Les nommer, c'est assez en faire l'éloge. Les femmes sont Mesdames Galli, Limperani & Raffanelli. Cette dernière n'avoit paru encore que dans le Vicende amorose. Ce rôle-ci étant plus favorable, elle a prouvé davantage un talent fait, & tout ce dont elle avoit été capable quand sa voix n'avoit pas encore perdu son étendue & sa flexibilité. Madame Limperani, qui chante & joue tous ses rôles avec beaucoup d'aisance et de grace, semble s'être encore surpassée dans celui-ci.

Madame Galli paroissoit pour la première fois. Cette Virtuose, qui, en Italie, tenoit le premier rang parmi les Cantatrices, a depuis été en Espagne, où le climat & une longue maladie ont fort diminué la prodigieuse étendue de sa voix ; mais rien n'a influé sur son excellente méthode, que le Public, dont le goût se forme chaque jour, a très-bien su distinguer. Il est possible (& il nous est doux de l'espérer) que sa santé, en se rétablissant, rende à sa voix son premier éclat. Nous croyons qu'alors Mme. Galli n'aura plus de rivale à craindre pour le chant. Elle joue aussi en Actrice consommée ; peut-être pourroit-on lui reprocher à Paris de multiplier un peu trop les gestes ; nous sommes accoutumés à un maintien théatral plus simple que celui d'Italie ; mais elle se corrigera bientôt de ce léger défaut local. D'ailleurs, si les graces Italiennes ne sont pas les graces Françoises, ce sont au moins des graces, & l'on en a trouvé beaucoup à Madame Galli.

[...]

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1789, tome X (octobre 1789), p. 332-333 :

[Si la musique est jugée de façon très positive, l’intrigue est jugée sévèrement : il faut absolument, conseille-t-on aux gens qui dirigent le théâtre, raccourcir les scènes, et s’en prendre en particulier aux récitatifs, dont l’élagage ne causerait pas une grande perte... Cela rendrait l’action « supportable », ce qui laisse entendre qu’elle ne l’est pas en l’état.]

L'opéra Delle Nozze di Dorina a beaucoup réussi L'intrigue en est fort simple, Dorina est
une espece de femme-de-chambre-jardiniere d'une comtesse, qui prétend, à toute force, la marier à son jardinier. Le comte veut qu'elle épouse son valet ; sujet perpétuel de querelles entre le mari & la femme. Pour les terminer, l'intendant de la maison, qui aime aussi
Dorine & qui a su lui plaire, finit par l'épouser. Cet opéra a eu le plus grand succès : la musique del Signor Sarti, en a paru forte, énergique & variée, réunissant des morceaux gracieux & faciles, à d'autres de la plus grande vigueur. On a seulement trouvé des longueurs dans le récitatif. Il est étonnant que ceux qui dirigent ce spectacle ne prennent pas la peine d'arranger & de raccourcir les scenes, sur-tout lorsque le jeu des acteurs ne sauroit le faire valoir. On n'y perdroit qu'un dialogue assez plat , & souvent inutile ; & l'action, plus resserrée, en seroit plus supportable. Si on ne peut rendre les opéras italiens raisonnables, au moins faudroit-il les rendre courts. Il y a des absurdités que le talent même del Sgr. Raffanelli, quelqu'étonnant qu'il soit, ne sauroit faire passer.

L’Esprit des journaux français et étrangers, trente-unième année, floréal an X [mai 1802], p. 190-191 :

[Juste après le compte rendu de l’opéra de Bouilly et Méhul, Une folie, le compte rendu du transfert d’une chanteuse à l’Opéra Buffa, occasion de dire tout le bien que le critique pense de Mlle Rollandeau, et de revenir sur le Nozze di Dorina, ouvrage su agréable, dont on ne peut dire que du bien.]

Il est très difficile de parler de musique sans que l'attention ne se porte naturellement sur l'Opéra Buffa : ce théâtre vient de s'enrichir, aux dépens de notre Opéra Comique, Mlle. Rollandeau, l'un des plus intéressans sujets de l'ancien théâtre Feydeau, vient d'y paroître dans le rôle difficile de Dorine.

Il est inutile de dire qu'elle l'a joué d'une manière très-piquante : le talent très distingué qu'elle a déployé comme cantatrice, doit d'abord être ici remarqué. A l'Opéra Comique, son talent facile, son chant gracieux, ses traits brillans, ses roulades hardies, excitoient de vifs applaudissemens ; mais il falloit régulariser par une méthode sûre l'emploi de ces rares moyens, & en modérer l'usage : le goût le plus sévère devoit y présider à la plus constante étude. Mlle. Rollandeau reçoit le prix de ses efforts : on pouvoit craindre qu'elle parût étrangère à l'Opéra-Buffa ; loin de là, ce théâtre doit se féliciter d'être devenu sa patrie adoptive, c'est dire assez quels regrets elle doit exciter au sein de sa véritable patrie.

Le Nozze di Dorina ont été revues avec un extrême plaisir: les morceaux du second acte sont surtout des modèles de style. Une mélodie enchanteresse s'y joint à une expression toujours juste ; l'originalité ne s'y montre jamais aux dépens des graces ; les airs sont d'un chant délicieux, & les morceaux d'ensemble de la coupe la plus savante. Voilà la chûte d'E perché no habilement réparée. Composé tel qu'il l'est aujourd'hui, l'Opéra Buffa désormais doit fonder uniquement son existence sur les chefs-d'œuvre qu'il peut faire entendre. Les sujets ne lui manquent plus ; des productions dignes de leurs talens & de leurs premiers efforts doivent seules les occuper.

Le Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1809, tome IV, p. 399 :

[Une reprise de la pièce, où on relève, outre l’erreur sur la date de création, le besoin de mêler à la musique originale d’autres morceaux de divers compositeurs, dont un des chanteurs...]

OPERA. BUFFA.

Le Nozze di Dorina , jouées le 5 août.

La reprise de cet opéra avoit attiré la foule. Il avoit été joué pour la première fois en 1791, et repris il y a six ans, lorsque Viganoni vint à Paris. Il a fait encore le plus grand plaisir ; madame Barilli s'est surpassée ; jamais on n'avoit entendu des sons plus purs.

La musique des Nozze di Dorina est de Sarti, mais on en a ajouté beaucoup de différens compositeurs. On a mis à contribution Paer, Cimarosa et Mosca. M. Garcia a aussi chanté des airs de sa composition.

Les Nozze di Dorina et la Molinara, où l'on a vu dernièrement avec grand plaisir madame Festa, promettent à l'Opéra Buffa de bonnes recettes.

La base César ne sait rien de cette pièce : pas de nom d’auteur, et une date unique de représentation erronée (le 14 septembre 1790, au lieu de 1789). Pourtant l’Esprit des journaux parle de succès, au moins pour la musique. Et les reprises après 1800 montrent qu'elle est restée au répertoire.

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