Gli Orazi e Curiazi

Gli Orazi e Curiazi, drama per musica in tre atti, de Cimarosa, sur un livret de Sografi, 18 janvier 1810.

Théâtre des Tuileries.

Titre :

Orazi e Curiazi (gli)

Genre

opéra

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en vers (texte italien)

Musique :

oui

Date de création :

18 janvier 1810

Théâtre :

Théâtre des Tuileries (en présence de l’Empereur)

Auteur(s) des paroles :

Sografi

Compositeur(s) :

Domenico Cimarosa

L’opéra de Cimarosa a été créé à Venise en 1796.

Sur la page de titre de la brochure bilingue, Paris, 1810 :

Gli Orazi e Curiazi. Dramma per musica in tre atti.

Les Horaces et les Curiaces. Drame en musique en trois actes. Représenté sur le théâtre des Tuileries, devant Sa Majesté Impériale et Royale, le 18 janvier 1810.

Le texte de l’opéra est précédé d’un « argument » (en italien et en français) :

[Moyen simple pour voir ce que l’opéra italien a fait de l’histoire des Horaces et des Curiaces (celle de Tite-Live, mais surtout celle de Corneille.]

Personne n’ignore les guerres qui ont eu lieu, dans le premier siècle de la fondation de Rome, entre les Albains et les Romains, et l'on connaît assez généralement le fameux combat des Horaces et des Curiaces. On sait que pour mettre un terme à tant de sang répandu jusqu'alors, ces deux peuples convinrent de confier leur destinée à la valeur de trois citoyens de chaque nation, qu'on aurait tirés au sort parmi les individus des plus illustres familles d'Albe et de Rome.

En attendant que le sort eût décidé du nom des combattans, Curiace, sénateur d'Albe, accompagné de ses parens et de ses amis, s'était transporté à Rome pour célébrer son mariage avec la fille de P. Horace ; mais, au moment d'achever la cérémonie nuptiale, on lui apporte la nouvelle que lui, ainsi que ses deux frères, sont les trois Albains que le sort a choisis pour combattre contre les trois Romains ; et il apprend en même temps que leurs adversaires sont les trois frères Horaces. L’issu [sic] du combat doit décider du sort de ces deux villes rivales. D'abord la victoire semble favoriser les Curiaces; mais la valeur de M. Horace fait changer la fortune et la donne aux Romains; car quoique resté seul au milieu du combat, il a assez d'adresse et de courage pour vaincre et tuer l'un après l'autre les trois frères Albains.

Rentré à Rome, au milieu des acclamations publiques, le vainqueur se voit tout à coup arrété par Horatia, sa propre sœur, laquelle au désespoir d'avoir perdu son amant, osa, dans son égarement, se répandre en invectives contre son frère et contre sa patrie. M. Horace, blessé jusqu'au fond de l'âme des imprécations de sa sœur, transporté de colère, lui plonge son épée dans le sein et la tue, et croit par cet acte d’inhumanité venger sa patrie.

L'action commence peu de temps avant l'entrée de Curiace à Rome, et finit par la mort d'Horatia.

Journal des débats politique set littéraires, 12 novembre 1815, p. 4 :

[L’opéra de Cimarosa est une fausse nouveauté en 1815, puisqu’il a été joué devant l’Empereur en 1810. Le début de l’article insiste sur son succès, tout le monde en connaissant plusieurs airs. Peut-être contient-il trop de chœurs. Pour l’essentiel, il est question des chanteurs: deux sont loués pour leur voix, même si une des deux peut se livrer davantage ; le troisième fait l’objet de réserves : il a manqué « de chaleur et d’élan ». Le dernier paragraphe est un peu inquiétant : manque d’ensemble, chœurs qui ne chantent pas très juste. Deux défauts qui ne sont pas mineurs !]

THEATRE ROYAL ITALIEN.

Première représentation d’egli Horazi e Curiazi.

L'opéra des Horaces est une des belles productions de Cimarosa ; il renferme une foule de morceaux qui ont eu la plus grande vogue en Italie- et en France. Les airs : Quelle pupille tenere, Frenar vorrei le lagrime, les deux grands duos ont été chantés sur tous les théâtres et dans tons les concerts, et l'on ne se lasse pas de les entendre.

Les chœurs sont superbes; mais peut-être Cimarosa en a-t-il fait abus en les ramenant toujours à la fin de chaque morceau : un moyen trop répété cesse de produire son effet.

Le finale du second acte est depuis long-temps reconnu comme. un des chefs-d œuvre de la musique dramatique. L'orchestre qui, dans le premier acte, n'avoit pas montré sa supériorité ordinaire, l'a reprise à ce moment, et le finale a été exécuté avec un ensemble parfait. La voix de Mme Catalani y produit un effet merveilleux ; et l'air A versar l’amato sangue, qu'elle chante entre deux chœurs, n'a rien laissé à désirer, ni sous le rapport brillant ni sous celui de
l'expression.

Cette cantatrice si noble, si fière dans Sémiramis, si gaie, si naturelle dans Marietta, a joué le râle de Curiace avec une grâce, un abandon, avec une expression de tendresse qui feroient honneur aux plus grands acteurs. Peut-être cette flexibilité de talent n'est-elle pas moins extraordinaire que la beauté de sa voix et la perfection de son chant.

Mme Ferlendis possède un fort beau contre-alto : ses sons graves sont remarquables par leur force et leur justesse ; mais son chant a quelquefois manqué de vigueur. Peut-être dam une seconde représentation se livrera-t-elle davantage, et ce défaut pourra disparoitre. Mme Ferlendis n’est pas moins une excellente acquisition pour le Théâtre Italien : presque tous les compositeurs modernes ont dans leurs opéras séria un rôle écrit pour le contre-alto et lorsqu'il est chanté par une autre voix, on est forcé de faire des transpositions qui
dérangent 1’harmonie.

Crivelli n'a pas mis assez de chaleur et d'élan dans le rôle d'Horace, S’il joignoit aux avantages que lui donnent sa belle voix et son excellente méthode, l'énergie d'expression qu'on applaudissait dans Tachinardi, ce beau rôle eût produit un plus grand effet.

En général, l'ouvrage n'a pas été exécuté avec cet ensemble qu'on a droit d’attendre d'une réunion de virtuoses si habiles dans toutes les parties de l'art. Cet inconvénient, presque inséparable d'une première représentation disparoitra sans doute aux représentation suivantes. Il faut espérer surtout que les chœurs chanteront plus juste.

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