L'Ogresse, ou la Belle au Bois dormant

L'Ogresse, ou la Belle au Bois dormant, vaudeville en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers et Gentil, 28 août 1811.

Théâtre des Variétés.

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, 1811 :

L'Ogresse, ou la Belle au Bois dormant, Vaudeville-Folie-Comi-Parade en un acte, Par MM. Désaugiers et Gentil ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 28 Août 1811.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811, tome V, septembre 1811, p. 174-175 :

[Le succès de la pièce repose sur les acteurs, dont deux sont travestis en femme, et sur la richesse des décorations et des costumes, et sur l’abondance des calembours. Il ne reste plus au critique qu’à résumer l’intrigue, qui revisite le conte de la Belle au bois dormant, sans lésiner sur le merveilleux et le grotesque. Les auteurs ont été nommés.]

THÉÂTRE DES VARIÉTÉS.

L'Ogresse, ou la Belle au bois dormant, mélodrame féerie en un acte, joué le 28 août.

Brunet en Belle-Belle, Tiercelin en Ogresse, Potier en prince Fortuné, Mademoiselle Pauline en Amour ont fait le succès de cette pièce, où l'on n'a épargné ni les décorations, ni les costumes, ni les calembourgs.

Au lever du rideau, Belle-Belle est couchée sur son lit, où elle dort depuis 100 ans. L'Amour vient annoncer que l'instant du réveil est arrivé. Les portes s'ouvrent, et le libérateur de Belle-Belle, le prince Fortuné, paroît suivi de son écuyer Cascaret ; c'est ce prince qui doit faire cesser le charme. Les 100 ans étant révolus, le prince prend une guitare pour réveiller la belle, et veut lui pincer quelque chose ; il finit par lui pincer l'oreille. Elle se lève sur son lit, s'épouvante d'abord de voir un homme près d'elle, puis elle s'adoucit, et l'accepte pour chevalier. L'arrivée de l'Ogresse les oblige à se cacher. Le lit se change en tour, et Cascaret est découvert par l'Ogresse, qui éprouve un tendre penchant pour lui, le prenant pour le prince; mais dès qu'elle est désabusée, elle se venge en l'envoyant à sa cuisine pour le faire mettre à la broche. Les amans sont arrêtés et menés à l'Ogresse. Cascaret, résistant aux désirs de son maître, refuse de mourir pour Belle-Belle ; alors le prince jure de sauver la victime.... ou de rôtir avec elle. Seront-ils mangés ou non ? A tout instant on craint de les voir avalés. Pour ne point faire de jaloux, on les jette tous dans une chaudière, mais ils en sortent triomphans par la puissance de l'Amour. Ils se trouvent réunis sur un trône ; et l'Amour, en les mariant, promet de rester avec eux jusqu'au lendemain de leurs noces.

Les auteurs sont MM. Desaugiers et Gentil.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l'an 1812, VIe année, p. 168 :

[Compte rendu fort peu favorable d’une pièce qui n’a pas eu « l’effet qu’on osait en attendre » (l'emploi de l'italique n'est sans doute pas sans intention  comment pouvait-on oser quelque chose de positif d'une telle pièce ?) : il ne suffit pas de déguiser Tiercelin et Brunet en femme pour triompher (c’est pourtant une recette du succès, en ce temps et en ce théâtre). La pièce est de mauvais goût et indigne du talent des auteurs, qui valent bien mieux que ce genre de pièce facile.]

L'Ogresse, ou la Belle au Bois dormant , vaudeville, comi-parade, folie en un acte, en prose, par MM. Désaugiers et Gentil. (28 aout.)

Cette pièce, dans laquelle Tiercelin et Brunet sont en femmes, n'a pas produit l'effet qu'on osait en attendre. Le conte qui en a fourni le sujet est si connu, que nous croyons pouvoir nous dispenser d'analyser cette farce. Le mauvais goût qui la caractérise est également notre excuse. Comment deux hommes d'esprit, connus par des succès dont un littérateur peut être jaloux, ravalent-ils à ce point un talent qu'une trop grande facilité de se faire jouer et le mauvais genre de la plupart des pièces du théâtre des Variétés déshonore ? Nous sommes fâchés d'être obligés de tenir ce langage.... mais nous sommes persuadés que personne ne nous désapprouvera, et qu'on désire comme nous que les auteurs de l'Ogresse nous offrent à l'avenir de ouvrages dignes d'eux.

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