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L’Optimiste, ou l’Homme content de tout

L'Optimiste, ou l'Homme content de tout, comédie en cinq actes, en vers, de Collin d'Harleville, 22 février 1788.

Théâtre François

Almanach des Muses 1789

Pièce très suivie & très-applaudie. Elle a confirmé toutes les espérances qu'avoit données de son Auteur la Comédie de l'Inconstant. Le mérite n'en est pas dans l'intrigue, qui est assez mince, mais dans le développement du principal caractère, qui est une source abondante de vrai comique, parce qu'il est très-prononcé, & qui intéresse infiniment, parce qu'il est indulgent & aimable, & qu'on se plairoit à vivre avec des hommes qui voient ainsi tout du beau côté. Deux ou trois scènes cependant où l'on voudroit à cet Optimiste un peu moins de foiblesse, pour que jamais, a dit un Journaliste, on ne soit près de mépriser ce personnage qui se fait d'ailleurs si bien aimer.

Beaucoup d'art dans la manière dont l'Auteur a entouré ce caractère afin de le mieux faire ressortir. Un dialogue fécond en traits naïfs & piquans.

La pièce de Collin d’Harleville a été créée le 22 février 1788, au Théâtre de l’Odéon, et a été jouée essentiellement au Théâtre de la Nation de 1789 à 1793. Elle est reprise avec des changements à partir du 7 décembre 1795 au Théâtre Feydeau.

Titre :

Optimiste (l’), ou l’Homme content de tout

Genre

comédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

22 février 1788, reprise le 17 frimaire an 3 (7 décembre 1795)

Théâtre :

Théâtre Feydeau (pour la reprise en 1795)

Auteur(s) des paroles :

Collin d’Harleville

Lors de l’impression des Châteaux en Espagne, en 1790, le Mercure de France a publié un très long article consacré aux trois premières pièces à succès de Collin d’Harleville, l’Inconstant, l’Optimiste et les Châteaux en Espagne. C’est une lecture très intéressante sur la façon dont les trois pièces sont perçues.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1795, volume 6 (novembre-décembre 1795), p. 282-283 :

[Reprise d’une des pièces importantes de Collin d’Harleville, absente des théâtre depuis 16 mois. Le critique souligne qu’une pièce « dont les bases sont prises dans la nature » ne peut que réussir, même dans les circonstances nouvelles, qui n’incitent pas à l’optimisme. La qualité de l’Optimiste fait qu’elle ne peut de toute façon qu’entraîner l’adhésion du public. Sur la question des changements dans la pièce, le critique souligne que certains sont indispensables : un personnage qui se réjouirait de son aristocratie ne pourrait être crédible...]

THEATRE DE LA RUE FEYDEAU.

Reprise de l’Optimiste.

Pour l’utilité de l’art dramatique en lui-même & pour l’honneur particulier de Colin Harlevìlle, nous croyons devoir observer que l’Optimiste est mis dans ce moment à la plus rude épreuve, & que son succès prouve qu'une pièce dont les bases sont prises dans la nature, n'a jamais rien à redouter des circonstances du moment. L’homme content de tout pourroit n'être pas bien reçu de spectateurs dont le plus grand nombre n'est content de rien. Mais cette pièce a tant d'avantages, soit par la vérité du caractère principal, soit par le naturel du dialogue, soit par la grace & la facilité de la versification, soit enfin par le jeu des acteurs, que personne ne sort sans éprouver le désir d'y revenir.

L'auteur n'a fait que de légers changemens, & des personnes de mérite auroient préféré qu'il n'en eût fait aucun. Cependant, nous demanderons si l'Optimiste pourroit encore aujourd'hui compter au nombre des circonstances heureuses de sa naissance, le bonheur d'être gentilhomme; n'étoit il pas à craindre qu'à ce mot le rire ne fût général ? & ce rire est-il celui que l’auteur doit ambitionner ?

D’après la base César, l’Optimiste a été créé le 22 février 1788 au Théâtre de l’Odéon. Il a été joué en 1788 dans divers théâtres (3 fois à la Salle de l’Hôtel de Ville de Toulouse, 1 fois au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles et une fois à Everly sur al route de Provins) ; il reparaît ensuite à Paris au Théâtre de la Nation le 16 janvier 1789. Il y est joué 29 fois jusqu’en août 1793 (7 fois en 1789, plus 1 fois à Toulouse ; 3 fois en 1790 ; 11 fois en 1791 ; 3 fois en 1792 ; 5 fois en 1793). Il est repris au Théâtre Feydeau en 1795 (5 représentations en 1795, 6 en 1796, 1 en 1797, 2 en 1798, soit 14 représentations). Il connaît encore 4 représentations en 1799, au Théâtre Français de la rue de Richelieu.

La base La Grange de la Comédie Française crédite la pièce de 104 représentations, de 1788 à 1816.

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