L'Orage, ou Quel guignon

L'Orage, ou Quel guignon !, pantomime / opéra vaudevilles, de Cuvelier, musique de Julien Navoigille, 16 mai 1793.

Théâtre du Marais.

On trouve parfois que la pièce est de Bizet.

Titre :

Orage (l’), ou Quel guignon

Genre

pantomime / opéra-vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

oui

Date de création :

16 mai 1793

Théâtre :

Théâtre du Marais

Auteur(s) des paroles :

Cuvelier de Trie (ou Bizet ?)

Compositeur(s) :

Navoigille

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 324 :

La pantomime de M. Cuvellier, qu'on joue à ce théatre sous le titre de l'Orage, ou Quel guignon, offre une épisode assez comique du roman de Faublas : elle est mise avec soin : les décorations y sont très-soignées, & la pantomime de Mlles. Simonnette, Flore, & de MM. Vallienne & Lafitte y est très-piquante.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 4 (avril 1794), p. 269-270 :

[Nouvel article sur l’Orage, avec proposition d’un nouveau nom d’auteur... Le nouveau compte rendu nous informe sur l’intrigue, mais c’est pour en dénoncer l’immoralité, trois scènes apparaissant scandaleuses : « Et c'est ainsi qu'on oublie qu'il ne faut présenter le vice au théatre, que pour le faire abhorrer. » L’auteur, qui n’est pas nommé, a droit toutefois à un peu d’indulgence : sa pièce est le fruit d’une erreur, d’un choix malheureux, qui lui a été imposé par les circonstances. La musique (dont le compositeur n’est pas nommé non plus) n’est évoquée qu’à travers la mention de « quelques jolis couplets », dont celui qui a été répété, et que le chanteur Lafitte a si bien chanté.]

L’Orage , ou Ah ! quel guignon ! opéra-vaudevilles en un acte; par M. Bizet.

Un homme riche est dans sa terre avec une femme qu'il aime depuis deux ans. Cette femme devient amoureuse d'un soi-disant abbé. Le mari ou l'amant, car on ne sait lequel des deux il est, surprend le galant caché dans un pavillon ; & la dame se tire de ce pas, en mettant l'abbé sur le compte de sa femme-de-chambre, qui y consent. Nous passons sous silence des baisers que l'abbé est sur le point d'obtenir de sa belle, & que des survenans arrêtent en chemin. Ah ! quel guignon  ! Une autre scene où ce fat en petit colet est sur le point d'entraîner dans un cabinet la femme-de-chambre, qui n'oppose presque point de résistance. Enfin , une troisieme scene où le riche amant presse vivement à son tour la même femme-de chambre. Quelle école ! quelles mœurs ! Et c'est ainsi qu'on oublie qu'il ne faut présenter le vice au théatre, que pour le faire abhorrer.

Au reste, c'est le premier ouvrage d'un jeune homme, & à ce titre, on pourra lui pardonner le tableau immoral qu'il a osé risquer, s'il prouve par de nouvelles pieces, qu'il doit moins celle-ci à l'égarement de son cœur, qu'à celui de son esprit. Nous aimons à croire que l'occasion, la facilité peut-être, le succès encore des destins qu'il a coloriés, l'ont seuls déterminé, & qu'un pareil sujet n'auroit jamais été de son choix.

Cet opéra offre quelques jolis couplets. Le public a fait répéter celui de la fin. Il est dans la bouche d'un valet ivre. M. Lafitte, qui l'a chanté, annonce du talent pour la grande livrée. Voici ce couplet :

Air du vaudeville d’Arlequin afficheur.

Messieurs, voulez-vous, tous les jours,
Que je boive au moins ma bouteille ?
Je n'ai que par votre secours,
De ce charmant jus de la treille :
Pour que je boive à tout moment,
Vous qui savez si bien, je gage,
Faire la pluie & le beau tems,
    Prononcez sur l’Orage.

César : auteur, Velier (ou Cuvelier de Trie ?) ; compositeur, Julien Navoigille. Première le 16 mai 1793, au Palais des Variétés. 20 représentations, jusqu'au 2 octobre 1793.

André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la révolution, tome 2 (2002) l’attribue à Bizet p. 496, et à Cuvelier de Trie p. 499.

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