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Les Quatre sœurs

Les Quatre sœurs, comédie en trois actes & en vers libres, 23 mai 1793.

Théâtre de la Nation.

Titre :

Quatre sœurs (les)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en vers libres

Musique :

non

Date de création :

23 mai 1793

Théâtre :

Théâtre de la Nation

Auteur(s) des paroles :

 

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 304-306 :

[Compte rendu très sévère : la comédie est allée à son terme, l’auteur a été demandé, mais elle « n'offre rien de ce qui constitue la bonne comédie ; on n'y trouve ni intérêt, ni situations, ni caracteres neufs : c'est un caquetage de boudoir depuis le commencement jusqu'à la fin »; et si elle est pleine d’esprit, c’est une simple répétition de ce qu’on a dit cent fois, et le critique de citer les pièces et les auteurs imités. Autre grief : la pièce semble écrite pour mettre en valeur les acteurs, « faire briller tel ou tel acteur par des applications ». Après un résumé de l’intrigue, mêlé de plaintes, le critique termine sa déploration par le constat désolé de ce qu’est devenue la comédie : on ne sait plus y peindre les mœurs de la société, et les personnages ne sont que « des êtres gigantesques ou fantastiques, qui ne parlent jamais comme tout le monde, & qui n'existent que dans les romans nauséabondes [sic] de boudoirs & d'intrigues fades & surannées ».

Les quatre sœurs, comédie en trois actes & en vers libres.

La premiere représentation de cette piece a été écoutée froidement ; quelques momens d'impatience se sont même manifestés : cependant cet ouvrage a été jusqu'à la fin, & l'on en a demandé l'auteur, que l'on a dit être parfaitement inconnu des acteurs eux-mêmes. Cette piece n'offre rien de ce qui constitue la bonne comédie ; on n'y trouve ni intérêt, ni situations, ni caracteres neufs : c'est un caquetage de boudoir depuis le commencement jusqu'à la fin : de l'esprit, si l'on veut, mais quel esprit ? celui de répéter tout ce qu'ont dit cent fois, & l'abbé Voisenon, dans sa Coquette fixée, & Lanoue , & Dorat, & Barthe, & M. Dumoustier lui-même, qui a marché sur les traces de ces auteurs, à qui l'on doit une révolution singuliere dans l'art dramatique. On peut dire aussi que les quatre sœurs paroissent être un ouvrage de convention, fait pour faire briller tel ou tel acteur par des applications : on y fait chanter Mlle. Devienne ; on y dit à Mlle. Lange qu'elle est belle ; on y répete à M. Fleury, quand il entre, qu'il est toujours bien reçu ici ; enfin, les mots y sont presque toujours à la place des choses, & les acteurs à la place des personnages. Voilà ce qu'on appelle du faux esprit.

Et ce n'est pas ainsi que parle 1a nature....

Quoi qu'il en soit, il nous fera très-facile de donner à nos lecteurs une idée de cet enfant bâtard de la Coquette corrigée, des Femmes savantes, du Conciliateur, des Femmes, &c. M. de Saint-Onge a quatre filles, qui ont toutes un caractere différent : ces quatre sœurs n'ont jamais voulu se marier ; mais il se présente deux jeunes gens qui fixent leur attention : l'un, Dorval, est un peu satyrique, il sera le pis-aller ; son ami Célicourt est charmant : c'est à qui parviendra à le rendre sensible ; mais Célicourt aime Laurette, la plus jeune des quatre sœurs, & il en est aimé. M. de Saint-Onge consent à les unir ; mais il a promis aux trois aînées de les marier avant leur cadette : il faut qu'elles se désistent de ce droit d'aînesse ; c'est ce à quoi Célicourt parvient, en les trompant à-peu-près comme Mme. de Volmar trompe Permabile & Merval dans le Mariage secret ; mais cette situation des quatre Sœurs n'a pas le même comique : il faut beaucoup d'attention pour saisir la ruse prétendue dont se sert Célicourt, & cette attention fatigue sans intéresser.... En vérité, l'on gémit, quand on voit l'art de Moliere & de Regnard tomber dans des divagations, ou sentimentales, ou érotiques, ou madrigaliques, si nous osons créer ce mot !..., Quand nos jeunes auteurs voudront-ils nous faire de la véritable comédie ? quand voudront-ils nous peindre les mœurs de la société sans nous produire sans cesse des êtres gigantesques ou fantastiques, qui ne parlent jamais comme tout le monde, & qui n'existent que dans les romans nauséabondes [sic] de boudoirs & d'intrigues fades & surannées.

César : auteur inconnu. Première le 23 mai 1793. C'est la seule représentation signalée.]

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