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Les Quiproquo nocturnes

Les Quiproquo nocturnes, opéra bouffon en deux actes, de J.-G.-A. Cuvelier, musique de L. Morange, 23 frimaire an 6 [13 décembre 1797].

Théâtre Montansier

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 6 (1798) :

Les Quiproquo nocturnes, opéra bouffon en deux actes, paroles de J.-G.-A. Cuvelier, Musique de L. Morange. Représentée, pour la première fois, le 23 frimaire an 6, sur le Théâtre Montansier.

Courrier des spectacles, n° 296 du 24 frimaire an 6 [14 décembre 1797], p. 3-4 :

[La pièce nouvelle n'a pas réussi : elle repose sur la répétition incessante des mêmes propos, et le public a été bien bon de l'écouter intégralement, malgré ses invraisemblances et quelques propos immoraux que des airs agréables ont fait supporter. Les auteurs n'ont pas été demandés. L'intrigue repose sur une série de quiproquo nés de l'obscurité, entre un jeune homme couvert de dettes, son père, sa sœur, le futur mari de celle-ci, la maîtresse de l'hôtel garni où tout le monde loge, le jeune homme dont elle est amoureuse, la servante qui a pris parti pour le pauvre jeune homme que sa patronne veut chasser. Tout le monde se croise, jusqu'à larencontre du père et du fils, qui obtient le pardon sans avoir besoin de le demander.]

Théâtre Montansier.

En attendant que l’on fasse, ainsi que le poëte de la comédie de Legrand, un opera sans paroles, l'auteur de celui donné hier pour la première fois au théâtre Montansier, sous le titre des Quiproquos nocturnes, s’en est montré très-avare ; car ses personnages répètent sans cesse la même chose. Cette pièce a produit très-peu d’effet, et l’on peut même dire que le public a fait preuve de patience, en l’écoutant jusqu’au bout. Quelques airs agréables l’ont sans doute fait passer sur les invraisemblances et les petites immoralités que cet ouvrage présente. Un grand silence s’est fait entendre au moment où l’on a baisse la toile, et personne n’a demandé l'auteur.

Lebel fils a fait des dettes à Paris, et s’est retiré à St-Germain, pour y éviter la poursuite de ses créanciers ; il a pris pour retraite un hôtel garni dont l'hôtesse, femme de 60 ans, ennuyée de ne point voir son argent, le prie de chercher un gite ailleurs, après avoir gardé, pour la sûreté de sa créance, la malle de son débiteur et quelques autres effets qu’i1 a enfermés dans un secrétaire. Lebel père arrive avec Julie, sa fille, dans le même hôtel garni. Montivan, amant de la jeune personne à qui le père de celle-ci l’a refusée, on ne sait trop pourquoi, puisqu’il a dessein de les marier ensemble, Montivan, dis-je, se rend dans la même maison, avec le coupable projet d’enlever sa maîtresse. Julie trop sage pour céder à ses désirs, l’est cependant assez peu pour accepter un rendez-vous à minuit, sans autre motif, que de faire des adieux à son amant. Nanette, fille de l’auberge, qui, plus compatissante que l'hôtesse, a fait rentrer Lebel fils, a pris la même heure de minuit pour le faire sortir de la maison. Enfin l’hôtesse elle-même, amoureuse de Thomas, son garçon, vient à minuit pour apporter à souper à ce pauvre jeune homme (il a 25 ans) qui a bu un peu trop pour savoir se conduire. Les scènes de quiproquo sont produites l'une par un huissier, qui venant pour arrêter Lebel fils, ne trouve que le père ; l'autre par l’hôtesse, qui fait servir à Lebel fils, enveloppé dans un manteau, le souper qu’elle croit offrir à son cher Thomas ; une autre enfin, au dénouement, montre Montivan aux pieds de Thomas, qu’il prend pour sa maîtresse, et Julie prenant Nanette pour son amant. Lebel père entre d’un côté, l’hôtesse de l’autre avec Lebel fils, et ce dernier obtient son pardon de son père, sans avoir eu la peine de le lui demander.

P. P.          

D'après la base César, la pièce de Cuvelier, musique de Morange a connu 6 représentations, du 13 décembre 1796 au 2 janvier 1797, au Théâtre Montansier.

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