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La Tourterelle

La Tourterelle, comédie en 3 actes, mêlée de chants ; musique du C. Gresnick. 15 thermidor [an 5],

Opéra-Comique.

Titre :

Tourterelle (la), ou les Enfans dans les bois

Genre :

comédie mêlée de chants (d’ariettes)

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose, couplets en vers ?

Musique :

ariettes

Date de création :

15 thermidor an 5 (2 août 1797)

Théâtre ;

Opéra-comique

Auteur(s) des paroles :

Nicolas-Étienne Framery

Compositeur(s) :

Gresnick

Almanach des Muses 1798.

Action dénuée d'intérêt, et tout-à-fait étrangère au titre, qui a trompé le spectateur en lui annonçant une pastorale. Des incidens sans motifs.

Courrier des spectacles, n° 209 du 16 thermidor an 5 [3 août 1797], p. 2-3 :

[On sait d’emblée que le poème ne vaut pas la musique, seule à avoir du succès. Il faut dire que l’histoire racontée est plutôt rocambolesque : un homme qui abandonne des enfants dans un gouffre où ils sont descendus en emportant leur argent, puis revient les chercher, mais ne les trouve pas : ils ont été enlevés par des sauvages à qui ils échappent ensuite, si bien que l’entreprise des propriétaires pour les récupérer ne sert à rien, même si celui qui les a abandonnés doit se battre contre deux sauvage spour sauver les enfants qu’ils menacent ; il se fait assommer, ce qui permet le dénouement : le père des enfants lui pardonne « en faveur de son action courageuse et de son répentir. ». Après l'analyse, le jugement : exposition très lente, premier acte froid, vide rempli de longueurs oiseuses (dont la lecture d’un chapitre de la Genèse et une prière). Pur remplissage, pour le critique. Les deux autres actes sont un tissu d’invraisemblances (on peut les relever pour se faire une idée de ce qui paraît invraisemblable en 1797). Heureusement, « la musique a été fort goûtée dans quelques endroits (même si un des morceaux remarquable est également trop long). Un incident a ému certains spectateurs : l’acteur jouant celui a abandonné les enfants avait du sang sur la main, au grand effroi de certains. Mais quand on a demandé cet acteur et le musicien (pas l’auteur du « poëme » !), ils ont certainement vu que tout allait bien.]

Théâtre Feydeau.

On donna hier à ce théâtre la première représentation des Enfans dans le bois, ou la Tourterelle, opéra en trois actes. Le poëme a été fort mal accueilli, mais la musique a eu du succès ; elle est de M. Gresnich.

Voici l’analyse de cette pièce :

Traveller, en partant pour les Indes orientales, a confié l'éducation de ses enfans, Benjamin et Polly, à un bon curé de village. De retour à New-Yorck, où ses affaires le retiennent encore, i1 les envoie chercher par son neveu Dadewell, jeune homme fort étourdi et joueur. Celui-ci, en arrivant dans le village, va passer la nuit chez un sénateur de sa connaissance, y perd tout ce qu’il possède et une forte somme sur sa parole. Goodman, en lui remettant les deux en enfans, les charge de 2000 portugaises en or (environ 48000 1iv.) qu’il a reçues en dépôt de leur père. La tête de Dadewell se perd ; il les conduit dans une forêt remplie de précipices. Une tourterelle, oiseau chéri de la jeune Polly, tombe par hazard dans une de ces cavités extrêmement profonde. Dadewell, à leur prière y descend les deux enfans, sous prétexte d’en retirer la tourterelle. Il s’empare de leur or qu’ils ont laissé à terre, les abandonne dans le précipice, et s’enfuit. Les enfans abandonnés cherchent en vain à escalader cette fosse, au risque de se briser contre les rochers. Des sauvages y pénètrent par un souterrain, s’emparent des deux enfans, et complottent d’aller attaquer le village. Cependant Dadewell, déchiré de remords, revient dans la forêt pour les chercher. Ne les y trouvant plus, il retourne auprès de Goodman lui rapporter la somme entière. Il apprend qu’inquiets des mouvemens qu’on a vu faire aux sauvages, les propriétaires des environs se rassemblent pour marcher contre eux. Il y court, dans l’espoir de réparer son crime. L’attaque a lieu en effet, Goodman, Traveller, Francis prennent les armes. Pendant ce temps les deux enfans qui, au milieu du tumulte se sont échappés des mains des sauvages, se réfugient dans leur maison, où ils sont poursuivis par deux d’entr’eux. Dadewell qui les a vus entrer les suit, les tue tous deux, mais est renversé lui-mêmle d’un coup de massue. Les sauvages sont vaincus, dispersés. Traveller retrouve ses enfans, et pardonne à Dadewel en faveur de son action courageuse et de son répentir.

L’exposition est d’abord fort lente, de plus 1e premier acte est absolument vuide, froid et rempli de longueurs ; on a considéré comme telles, une lecture d’un chapitre de la Genèse et une prière à l’éternel ; i! est aisé de voir que ce n’est que pour aider à remplir le premier acte ; il n’en étoit pas ainsi de l’invocation à l’Etre suprême, dans Lisbeth.

Le second acte est rempli de minuties, de longueurs et surtout d’invraisemblances ; entr’autres, il n’est pas du tout naturel que des enfans témoignent un grand plaisir de rester quelque tems dans des précipices affreux ; ils devroient plutôt desirer en sortir sur-le-champ ; il est encore bien moins naturel qu'ils s’y endorment ; etc.

Le troisième acte est aussi frappant pour plusieurs fortes invraisemblances ; en général, cet ouvrage est fort mal conçu ; il manque absolument d’intérêt, quoique le titre sembleroit en annoncer d’avantage. On a applaudit à un moment de situation du second acte. La musique a été fort goûtée dans quelques endroits, tels que l’entr’acte du premier au second acte qu’on a trouvé cependant un peu trop long, pour un entracte ; on a aussi trouvé fort beaux un cœur [sic] de sauvages et un air de Francis chanté fort agréablement par Mademoiselle Rolandeau. A la fin du troisième acte, lorsque Dadewell fut frappé d’un coup de massue, on apperçut que M. Gaveaux, chargé de ce rôle, avoit le front et la main teints de sang ; plusieurs personnes en furent saisies d’horreur, craignant qu’il n’eût été blessé. L’opéra fini, le public demanda M. Gaveaux et M. Gresnich, auteur de la musique ; ils ont paru tous les deux, et ont été très-applaudis.

On trouve la pièce sous des titres divers : La Tourterelle dans les bois, ou encore la Tourterelle,ou les enfans dans les bois, voire Les Enfans dans les bois, ou la tourterelle. Le livret est de Nicolas-Étienne Framery, d'après le site http://operadata.stanford.edu. Le site César ne signale qu'une représentation, le 2 août 1797.

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