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Le Tonnerre

Le Tonnerre, vaudeville, d'Auger et Boutillier, 29 vendémiaire an 10 [21 octobre 1801].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Tonnerre (le)

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

 

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

29 vendémiaire an 10 (21 octobre 1801)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Auger et Boutillier

Courrier des spectacles, n° 1696 du 30 vendémiaire an 10 [22 octobre 1801], p. 2 :

[Pour le critique, pas de doute, le Tonnerre a été mal reçu, et ses auteurs ne pourront relever leur pièce en réduisant fortement leur pièce. Celle-ci a deux auteurs, un auteur de couplets expérimenté et l’autre ayant fourni le plan, « froid sur un fond usé ». C’est à son travail que l’échec est attribué : il a empêché d’apprécier les couplets. L’intrigue n’est en effet pas très originale : encore un tuteur qui veut épouser sa pupille et qui doit rivaliser avec un jeune homme qui s’introduit chez lui par ruse. Tous ces ingrédients sont en effet usés. Et la ruse (le jeune homme déguisé en domestique et se prétendant amoureux de la servante quand il recherche la pupille sa maîtresse) ne sert pas à grand chose. le dénouement est tout aussi maladroit. Au cours d’un orage, le jeune homme amène celle qu’il aime à lui avouer son amour pour lui sous l’effet de la peur. Dénouement qualifié de « brusque et manqué » : le public a sifflé à la baisse de la toile.]

Théâtre du Vaudeville.

Le Tonnerre est tombé hier au Vaudeville. — Ah dieux ! et personne n’a été tué ? — Personne. — Pas même blessé ? — Deux auteurs l’ont été, l’un dangereusement peut-être, l’autre un peu moins. Cependant, ils pourront se relever, mais il faut qu’ils soient sans ménagement pour eux-mêmes, il faut qu’ils coupent, qu’ils taillent, qu’ils rognent, et cela rapidement, s’ils veulent marcher de nouveau. Le public n’a pas eu assez d’égard pour leur prière :

Des cris, des sifflets détracteurs
Eloignez le bruit ordinaire,
Ne foudroyez pas les auteurs
En faisant tomber le tonnerre.

Mais avoit-il tort ce public ? Examinons l’ouvrage. On voit qu’il a été écrit par deux plumes differentes, l’une exercée au couplet, l’autre traçant un plan froid sur un fond usé. A coup sûr, si le sujet avoit été traité d’une manière moins longue, moins décousue, on auroit mieux goûté les couplets, qui, sans être toujours à leur place, ont neanmoins le mérite de la grace et de la facilité. Mais l’ennui a gagné le public, adieu l’attention, adieu les applaudissemens.

Un tuteur nommé Anselme, éloigne de Lise tout étranger, et particulièrement tout jeune homme, et la tient dans une ignorance absolue. Il veut en faire sa femme.

Victor, neveu du notaire M. Josset, pénètre chez lui sous le costume de valet, prétextant vouloir faire la cour à Marton, la suivante de Lise, en tout bien, tout honneur. Anselme l’admet sans défiance. Comment Anselme, ennemi de toute la jeunesse, peut-il donner dans ce piège ? Le faux valet a, il est vrai, déguisé son âge ; mais sa figure, et sur-tout sa qualité d’étranger dans la maison, ne doivent-ils pas éveiller les soupçons du vieillard, qui d’ailleurs sait que Marton a Antoine son domestique pour amoureux ? N’importe, le voilà dans la maison ; il gagne Antoine, qui le prend d’abord pour un rival, et comme son oncle doit venir ce soir même dresser le contrat de mariage de M. Anselme, il va le prévenir de son déguisement. Cela est presqu’inutile, car l'oncle et le neveu ne se trouvent pas en scène ensemble, si ce n’est au dénouement. Voici comme il arrive : Anselme a envoyé Lise coucher (notez qu’alors il attend encore un notaire). Celui-ci arrive et suit le tuteur dans un cabinet. Après une ou deux scènes peu intéressantes, Victor et Marton se trouvent ensemble. Le tonnerre gronde, éclate. Marton s’enfuit, laissant Victor sans lumière. Lise effrayée est sortie de son lit ; elle cherche Marton dans la chambre où est Victor. Celui-ci, imitant la voix de la soubrette, amène la jeune personne au point de lui faire l’aveu de son amour ; il se jette à ses pieds ; le tuteur accourt, M. Josset accourt, Marton et Antoine accourent. Ce dénouement brusque et manqué a indisposé généralement, et la toile s’est baissée au milieu des sifflets.

F. J. B. P. G***.          

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome III, p. 547 :

[Encore une pièce dont le succès (très relatif) paraît immérité au critique : on a nommé les auteurs à la deuxième représentation.]

Théâtre du Vaudeville.

Le Tonnerre.

Le couplet d'annonce de ce vaudeville, joué le 29 vendémiaire, învitoit le public à ne pas former un orage qui pût faire tomber le tonnerre. La prière n'a pas produit grand effet.

Un tuteur, comme on en voit partout : une Agnès qui ne dit pas grand'chose ; un amant travesti : voilà les principaux personnages Un valet et une soubrette ne manquent pas de protéger l'amant. On envoie coucher la pupille ; mais un orage survient, tout le monde se sauve, tandis que la pupille accourt sur la scène : son amant la rassure et l'enlève. Effet merveilleux du tonnerre qui, comme on voit, étoit là très-nécessaire. Les couplets ne sont pas excellens. On a pourtant, à la seconde représentation nommé les auteurs, les CC. Auger et Boutillier.

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