Le Triple engagement

Le Triple Engagement, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, d’Honoré Blanc, 24 thermidor an 9 [12 août 1801].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Triple Engagement (le)

Genre :

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

24 thermidor an 9 (12 août 1801)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Honoré Blanc

Almanach des Muses 1802

Courrier des spectacles, n° 1627 du 25 thermidor an 9 [13 août 1801], p. 2 :

[La pièce nouvelle n’est pas bonne, et le critique énumère ses défauts, longueurs, lieux communs, froideur des dialogues, et même des rôles mal sus, ou des libertés coupables avec le texte. L’intrigue est tout à fait classique : une affaire de mariage, les parents de la jeune fille ayant fait chacun une promesse de mariage avec dédit, et la jeune fille ayant choisi un troisième jeune homme. Tout s’arrange grâce à une soubrette, qui subtilise les promesses de mariage, tandis que l’amant aimé de la jeune Sophie devient aux yeux de sa mère « un jeune homme riche, estimable et digne de sa fille ». Ce dénouement a été jugé sévèrement, tout comme une pièce où le critique n’a relevé que « quelques couplets saillans », ce qui ne fait « pas une pièce ». Tous les acteurs n’ont pas été insuffisants, loin de là, et c’est notamment le cas de la jolie mademoiselle Desmare, que les auteurs ont eu l'habileté d’utiliser pour chanter leur couplet final et se concilier les bontés du public. Le procédé est souligné avec une certaine ironie par le critique.]

Théâtre du Vaudeville.

Tout semblait hier soir conspirer à la chûte de la pièce intitulée : le Triple Engagement. La longueur fastidieuse des scènes, l’étalage insipide de lieux communs sur la fortune et sur ses nouveaux favoris, des conversations froides et étrangères au sujet, et même, nous le dirons avec franchise, le jeu des acteurs, dont la mémoire a été quelquefois en défaut, ou qui ont mis et dans le dialogue et dans certains couplets une volubilité qui à peine serait permise après cinquante et plus de représentations.

Mad. Saint-Edme a promis sa fille Sophie en mariage à Giraud, ancien procureur et flatteur adroit, et cette promesse est appuyée d’un dédit de dix mille francs. Boursier a obtenu la même promesse du père de Sophie au moment de sa mort, et le dédit est de trente mille francs. Voilà deux prétendus avec des titres en bonne forme. Un troisième se présente : c’est Melcour qui a une promesse, non du père et de la mère, mais de Sophie elle-même. Pour le seconder, une soubrette profite d’un raccommodement qui se fait entre Giraud et Boursier, et où tous deux, en s'embrassant se volent réciproquement leur promesse de mariage, pour s’approprier les papiers et les déchirer en présence de madame St-Edme, qui reconnaît Melcour pour un jeune homme riche, estimable et digne de sa fille.

Le vol des deux papiers est si mal-adroit et si mal amené, qu’il a excité des murmures violents. Le dénouement tombe des nues. Bref, ce fonds qui pouvoit amener des scènes fort plaisantes, offroit à peine quelques couplets saillants, et quelques couplets ne font pas une pièce.

Quoique nous ayons adressé des reproches à quelques-uns des acteurs, au commencement de cet article, nous nous plaisons à rendre justice à d’autres, sur-tout à Mlle. Desmare, qui a soigné et parfaitement chanté le rôle de Sophie. Lorsqu’elle est venue adresser le couplet au public, les sifflets firent place aux applaudissemens. Ce qui est fort adroit de la part des auteurs, c’est qu’ils chargent ordinairement de ce couplet une actrice jolie et chère au public. Si l’ouvrage réussit, elle fait redoubler les bravo ; s’il tombe, elle conjure l’orage.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, VIIe année (an IX, 1801), tome II, p. 540 :

Théâtre du Vaudeville.

Le triple Engagement.

Quelques couplets assez agréables n’ont pu soutenir ce vaudeville, joué le 28 thermidor an 9.

Deux rivaux ont chacun un engagement, l’un du père, l'autre de la mère de la jeune personne qu’ils aiment. Un troisième en a un de la jeune femme elle-même. Les deux rivaux ridicules se volent chacun leur engagement, et le remettent à la soubrette qui les déchire. L’amant épouse comme à l'ordinaire. Quelques sifflets ont accompagné le dénouement de cette pièce.

J.-M. Quérard, La littérature française contemporaine : XIX siècle, tome premier (Paris, 1842), p. 560, attribue le Triple Engagement à Honoré Blanc.

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