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Le Turc de la rue Saint-Denis

Le Turc de la rue Saint-Denis ou la Fausse veuve, comédie en un acte, de Martainville, 17 thermidor an 13 [5 août 1805].

Théâtre Montansier.

Titre :

Turc de la rue Saint-Denis (le) ou la Fausse veuve

Genre :

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose

Musique :

non ?

Date de création :

17 thermidor an 13 (5 août 1805)

Théâtre :

Théâtre Montansier

Auteur(s) des paroles :

Martainville

Almanach des Muses 1806.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an xiv (1805) :

Le Turc de la rue Saint-Denis, ou la fausse veuve, comédie en un acte et en prose ; Par M. Martainville. Présentée sur le théâtre Montansier-Variétés, le 18 thermidor an xiii.

A la suite de la liste des personnages, la brochure reproduit un extrait de la critique parue dans le Journal de Paris du 19 thermidor an 13 :

Extrait du Journal de paris, du 19 thermidor an 13.

Le Turc de la Rue Saint-Denis, qu'on donnait avant-hier au théâtre de la Montansier, est une comédie en un acte et en prose, où ne jouent Brunet, ni Tiercelin ; et c'est là le plus grand défaut de cette pièce. L'idée principale n'en est pas neuve ; mais la marche de l'action est raisonnable, les scènes bien conduites, le dialogue facile et spirituel ; beaucoup de mots heureux, mais peu de calembourgs et de grosses plaisanteries : c'est encore là un défaut. Quoiqu'il en soit l'ouvrage a été vu avec plaisir ; il est de M. Martainvile, jeune auteur déjà connu avantageusement par plusieurs pièces pleine de gaîté, et tout récemment par Roderic et Cunégonde, parodie de tous les mélodrames du jour, qui se joue avec grand succès au théâtre de la Gaieté.

Courrier des spectacles, n° 3094 du 18 thermidor an 13 [6 août 1805], p. 2 :

[Le compte rendu du Turc de la rue Saint Denis est assez étrange : il part de l’idée que l’auteur n’attache guère d’importance à sa pièce, puisque son personnage est à l’image de tant de gens, ce qui lui enlève beaucoup d’intérêt. Il est parti pour un long voyage, et la sagesse dans ce cas est de s’attendre au pire. C’est bien ce qui arrive : sa femme est en galante compagnie, sa fille n’a pas épousé celui qu’on lui a destiné, et il passe pour mort. Lors de la lecture du testament, sa femme s’aperçoit qu’elle n’y figure pas. Et c’est alors que le mari se fait connaître. Après un tel résumé, le critique peut dire ironiquement de ce qu’il pense : l’auteur n’a soigné ni la composition de sa pièce, ni son dialogue, qui ne contient pas de « mots heureux », ni ses scènes, dénuées d’intérêt. Le public a répondu à cette négligence en n’applaudissant pas la pièce, ce que le critique considère comme le vœu de l’auteur, qui était selon lui indifférent à la réussite de sa pièce.]

Théâtre Montansier.

Le Turc de la rue Saint Denis.

L’auteur de cette bagatelle n’y attachoit pas une grande importance, et il avoit raison ; le Turc de la Rue St.-Denys ressemble à tant de Français, et l’on a vu si souvent les Français auxquels il ressemble, qu’il devoit exciter fort peu d’intérêt.

Rien n’est plus commun qu’un mari qui n’est pas aimé de sa femme, qu’une vieille coquette qui veut épouser un jeune fat, et qu’un jeune fat qui recherche une vieille coquette pour jouir de sa fortune et se moquer d’elle.

M. Vernier, bon marchand de la rue St.-Denis, s'embarque pour les Echelles du Levant ; il fait fortune à Constantinople ou à Smyrne, et après de longues années, il prend le parti de revenir chez lui sous le costume d’un négociant Turc.

« Quand je m’absente quelques jours de chez moi, dit un philosophe dont un poëte a fait nu personnage de comédie, je me dis à moi-même : Ma femme m’en a donné, ma fille a imité sa mère, les voleurs ont pillé ma maison, le feu l’a dévorée ensuite ; et si quelqu’un de ces accidens ne m’est pas arrivé, je trouve que c’est autant de gagné. »

L’auteur du Turc de la rue St. Denis ne nous a point mis dans la confidence de son principal personnage. Mais à son retour, il trouve sa femme coquetant avec un Muguet, sa fille désolée de ce que l’on a éloigné le mari que son père lui destinoit, et toute la maison persuadée qu’il est mort. Il ne se fait point reconnoître, et se prétend dépositaire du testament du défunt. On lit ce testament, et Mad. Vernier s’y trouve tout-a-fait oubliée. La désolation est dans le ménage ; mais l’étonnement est bien plus grand quand M. Vernier se découvre.

Si l'auteur eût moins néglige cette composition, s’il eût animé le dialogue de quelques mots heureux, s’il eût jeté dans les scènes un peu plus d’intérêt, cette comédie eût passé comme une autre ; mais il n’a point ambitionné les applaudissemens du public, et le public l’a servi selon ses vœux.

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