Les Trois Gascons

Les trois Gascons, comédie mêlée d'ariettes, en un acte et en prose, de Nicolas Boindin et de Houdard de la Motte (1701), musique de Cambini, 1er juillet 1793.

Les Trois gascons est souvent attribué à Dancourt.

Théâtre de Louvois.

Titre :

Trois Gascons (les)

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose avec des couplets en vers

Musique :

ariettes

Date de création :

1er juillet 1793

Théâtre :

Théâtre de Louvois

Auteur(s) des paroles :

Nicolas Boindin et de Houdard de la Motte

Compositeur(s) :

Cambini

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 8 (août 1793), p. 303-306 :

[Pièce pas nouvelle du tout : elle date de 1701, c’est seulement la musique qui est nouvelle. Le compte rendu se contente de résumer l’intrigue, sans trop y croire. Elle n’est pas originale en effet, et elle ne brille pas par sa cohérence (le dénouement est justifié de manière abrupte : « II faut pourtant que tout cela finisse »). Un acteur est distingué (les autres étaient si mauvais ?), les « paroles » sont marquées par des réminiscences, y compris à des pièces plus récentes), la musique nouvelle « n’est pas mauvaise », « pas assez théatrale », « de teinte trop uniforme ». Le bilan n’est pas si positif !]

THÉATRE DE LOUVOIS.

Les trois Gascons, comédie mêlée d'ariettes, en un acte & en prose.

Le théatre de Louvois, qui a été fermé pendant fort 1ong-tems, a fait son ouverture, le premier juillet dernier, par la premiere représentation de cette piece, & du ballet de la Fille mal gardée, de Dauberval, remis au théatre par M. ***. Nous ne parlerons pas de ce ballet, dé|à connu de tout le monde; mais nous rendrons compte des trois Gascons.

Un véritable pere de comédie, le bon M. Géronte, a résolu de donner sa fille en mariage à M. d'Espadagnac, gentilhomme gascon. Celui-ci se fait précéder à Paris par Frontin, qui vient annoncer l'arrivée de son maître à M. Géronte. Mais Mlle. Géronte est bien loin de partager les sentimens de son pere : elle a promis sa foi à Eraste, & elle voit avec la plus vive douleur approcher l'instant fatal qui doit l'unir à M. d'Espadagnac. Heureusement pour elle la rusée Marton, sa femme-de-chambre, a mis dans les intérêts d'Eraste le valet Frontin, qui a consenti à présenter celui-ci comme son maître au papa Géronte.

Mais le véritable Espadagnac survient ; quel embarras pour l'officieuse suivante & sa maîtresse, pour Frontin & M. Géronte ! Comment se tirer de ce mauvais pas? En faisant accroire au papa que le véritable Gascon est un imposteur, & qu'il n'est point d'autre Espadagnac qu'Eraste. Géronte, dont la foi est très-robuste, ne révoque rien de tout cela en doute, & il croiroit même, si l'on vouloit, que cette femme qu'on voit entrer en habit de dragon, est un troisieme Espadagnac, ainsi qu'elle l'annonce à toute l'honorable assistance.

Comme le lecteur n'est pas M. Géronte, il faut lui apprendre quelle est cette femme. Son nom est Julie, & avant d'arriver à Paris, où elle vient se convaincre de l'infidélité de son amant, elle étoit aimée, chérie, adorée par M. d'Espadagnac sur les bords enchanteurs de la Garonne. Cette Julie, toutefois, est une vraie amazone ; elle tue son homme à l'épée ou au pistolet aussi facilement que M. d'Espadagnac dit une gasconade.

Qu'on juge maintenant du trouble du Gascon, qui est fort poltron, & de celui de Frontin, qui ne l'est pas moins, lorsqu'ils voient entrer notre héroïne. Mais, s'ils sont embarrassés, Géronte doit bien l'être davantage : auquel des trois donnera-t-il sa fille ? Le valet interrogé, pressé, ne décide rien ; la peur ferme la bouche à M. d'Espadagnac ; Eraste soutient qu'il est le seul Gascon, le seul Espadagnac qu'on doit croire ; Marton demeure interdite.

II faut pourtant que tout cela finisse, & c'est pour cela que Julie prend son infidèle au collet, & qu'elle veut le pulvériser, le réduire en atomes s'il persiste dans son infidélité. M. d'Espadagnac est prudent ; & comme la peur lui tient lieu d'amour, il revient à résipiscence. On s'explique, on instruit M. Géronte, on fait entendre raison à tout le monde ; & comme Julie ne veut que son amant, qu'Eraste n'a plus de rivaux, & que Frontin a, par sa friponnerie, mérité la main de Marton, la piece finit, à la grande satisfaction du papa Géronte, par un triple mariage.

Parmi les acteurs qui ont joué dans cette comédie, on a distingué M. Varville, qui avoit débuté derniérement avec beaucoup de succès sur le théatre de l'opéra comique national. Il a rendu le rôle insignifiant de Frontin aussi supportable qu'il pouvoit l'être.

Les paroles des trois Gascons sont des paroles d'opéra ; ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante ; & ce qui le prouve, c'est qu'Eraste supplie sa maîtresse de porter l'arrêt de son bonheur. Cette piece offre d'ailleurs des réminiscences, dont on pourrait trouver la source dans les Ménechmes & les trois Léandre.

La musique est de M. Cambini : c'est dire assez qu'elle n'est pas mauvaise ; c'est même dire qu'elle est jolie. Nous pensons cependant qu'elle n'est pas assez théatrale, qu'elle est d'une teinte trop uniforme, & conséquemment qu'elle ne pourra rien ajouter à la réputation que M. Cambini s'est justement acquise.

César : pièce de Nicolas Boindin et de Houdard de la Motte, musique de Grandval en 1701, et de Cambini en 1793. On l'attribue aussi à Dancourt.

Pièce créée le 4 juin 1701, au Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain (8 représentations jusqu'au 30 juin 1701). Reprise avec une musique nouvelle le 1er juillet 1793 au Théâtre des amis de la Patrie, pour 6 représentations, jusqu'au 4 septembre 1793.

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