Thomas Muller ou les Effets de la faveur

Thomas Muller ou les Effets de la faveur, comédie en trois actes mêlée de vaudevilles, de Dieulafoy, Chazet et Gersin, 16 germinal an 13 [6 avril 1805].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Thomas Muller, ou les Effets de la faveur

Genre

comédie en trois actes mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 germinal an 13 (6 avril 1805)

Théâtre :

Théâtre du vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Dieulafoy, Chazet et Gersin

Almanach des Muses 1806.

Comme deux pièces sur le même sujet ont été créées le même jour (ce qui laisse planer de sérieux soupçons de plagiat), le Courrier des spectacles n° 2974 du 17 germinal 13 [7 avril 1805] traite à la fois des deux : l’Espoir de la faveur et Thomas Muller ou les Effets de la faveur : on trouvera l’article dans la page consacrée à l’Espoir de la faveur.

Il n’est pas facile de déterminer qui a copié sur qui, les deux pièces pouvant être plagiées d’une pièce perdue de Fabre d'Églantine, l’Orange de Malte.

La Revue philosophique, littéraire et politique, an xiii, troisième trimestre, n° 22, du 10 Floréal (30 Avril 1805), p. 246-247 :

Théâtre du Vaudeville.

Thomas Muller, ou les Effets de la faveur, en trois actes.

C'est le même sujet que celui de Louvois(1) ; mais il m'a paru d'une exécution plus fine, moins indécente et plus gaie.

Thomas Muller est un bon riche et loyal négociant dont la fille est aimée et recherchée par le fils d'un noble allemand : la hauteur d'un baron dédaigne cette richesse roturière et s'oppose formellement à ce que son fils compromette l'honneur des seize quartiers par un mariage disproportionné. Un jeune page très-espiègle, instruit des amours de son ami pour la fille de Muller, imagine un moyen de faire revenir le baron à des sentimens plus favorables.

Pendant les fêtes de Potsdam , la soeur du baron, espèce d'Araminte très-entichée aussi de sa noblesse, étant avec la fille de Muller à considérer des objets exposés dans la galerie des arts, s'est extasiée à la vue d'un nid d'amours de porcelaine. Le roi, témoin par hasard de ses transports, s'en est amusé et a donné l'ordre qu'on portât ce nid d'amours chez cette femme. Le jeune page détourne malignement le sens de son message, et apporte le cadeau à la fille de Muller. L'effet de cette ruse est subit : le baron, qui prévoit en courtisan la faveur de Muller, cherche à renouer le mariage de son fils ; Muller, ébloui à son tour par les visites brillantes que le bruit de sa faveur lui attire, refuse la main de sa fille à ce pauvre baron disgracié. La véritable favorite du prince, instruite du bruit qui se répand et avertie malignement par le baron, vient elle-même chez Muller pour l'engager à ne pas trop compter sur les faveurs vacillantes de la cour, et à ne pas s'opposer au mariage de sa fille. D'un autre côté un ministre spéculant, on ne saurait trop dire pourquoi , sur la disgrâce de la favorite et sur l'élévation des Muller, vient s'offrir pour époux à la fille du négociant, lorsqu'enfin par ordre du roi, que le bruit de cet événement a nécessairement compromis et blessé, le page revient avouer son espièglerie, remet le nid d'amour à la sœur du baron et à celui-ci l'ordre de marier son fils à la fille de Muller.

Ce plan a quelques défauts sans doute, et le rôle du ministre est difficile à excuser : mais au moins les détails enveloppent adroitement ce que le sujet peut laisser entrevoir d'indécence : mais le rôle de Muller est d'un bon comique, tiré du fond même du sujet. MM. Estienne et Nanteuil paraissent n'avoir fait à Louvois qu'un vaudeville délayé, MM. Dieu1a-Foi, Chazet et Gersain semblent au contraire avoir été gênés par le cadre trop étroit du théâtre auquel ils ont été forcés de donner leur ouvrage.                L. C.

(1) Il s'agit de L'Espoir de la Faveur, comédie en cinq actes et en prose, par Estienne et Nanteuil, jouée le même jour au théâtre Louvois, et qui s'inspirerait d'une pièce perdue de Fabre d'Eglantine, l'Orange de Malte.

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