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Toujours le même

Toujours le même, vaudeville en un acte, de Servières et Coupart, 7 fructidor an 12 [25 août 1804].

Théâtre Montansier.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mad. Cavanagh, an 13 [1804}:

Toujours le même, vaudeville en un acte ; Par MM. Servières et Coupart ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 12 fructidor an, 12.

Courrier des spectacles, n° 2738 du 8 fructidor an 12 [26 août 1804], p. 2 :

[Encore une pièce à tiroirs, genre que le critique ne paraît guère apprécier. On en a vu beaucoup, et le genre, « sans intrigue, sans intérêt », paraît lasser le public. Celle du jour est jugée « extrêmement médiocre », son fonds étant « plus que léger » et son intrigue « absolument nulle ». Elle raconte la ruse d'un jeune peintre, désireux d'épouser une jeune fille qu'on lui refuse, « parce qu'il n’est ni riche ni noble ». Il se déguise en baron allemand, obtient la main de la jeune fille sous cette fausse identité, mais la refuse parce qu'elle aime un jeune peintre. Les parents sont très affectés par l'échec du mariage espéré, et le jeune peintre n'a plus qu'à paraître pour épouser. Et sa ruse est présentée comme une manière de « guérir [les parents de sa fiancée] de la manie des richesses et du grand air ».Le dénouement a fait naître des sifflets, que « le dernier couplet, chanté agréablement, » a fait taire. L'auteur n'a pas été demandé, et le critique soupçonne qu'ils sont plusieurs, « ces sortes de pièces » « se font pour ainsi dire à l’entreprise », façon peu positive pour évoquer les œuvres écrites en collaboration, ce qui est en effet très fréquent.]

Théâtre Montansier.

Première représentation de Toujours le même.

On connoît au théâtre beaucoup de pièces à tiroirs, où toujours le même acteur, sons différens déguisemens, paroit sur la scène. C’est encore une pièce de ce genre dont le Théâtre Montansier vient de régaler hier le public ; mais le public paroît se lasser de ces sortes de comédies, sans intrigue, sans intérêt, qui il ont d’autre mérite que de faire briller un acteur. On n’a point, ou très-peu applaudi la nouvelle production, et l’on n’a point eu tort, l’ouvrage est extrêmement médiocre, et n'a pas même l’avantage de fournir au personnage chargé de plusieurs rôles le moyen de déployer son talent d’une manière piquante et neuve. Le fonds en est plus que léger, et l’intrigue absolument nulle.

Un jeune peintre, nommé Ferdinand, aime la fille de M. et Mad. Malingre ; il la demande en mariage, et on la lui refuse , parce qu'il n’est ni riche ni noble. Pour guérir M. et Mad. Malingre de cette ridicule manie, Ferdinand se déguisé en Baron allemand, et obtient de Mad. Malingre la main de sa fille. Sous le costume de Chevalier gascon , il gagne les bonnes grâces de M. Malingre, qui lui promet sa fille.

Il se retire, et adresse aux époux deux lettres signées du prétendu Baron, et du soi-disant Chevalier gascon. Dans l’une et l’autre épitre il signifie à M. et Mad. Malingre qu’il renonce à la main de leur fille, parce qu’il sait qu’elle aime un jeune peintre nommé Ferdinand. M. et Mad. Malingre, désolés de ce double contre-tems, se repentent d’avoir refusé Ferdinand, qui paroit aussi-tôt pour leur déclarer qu’il veut bien épouser leur fille, et que c’est lui qui a joué les diffèrens rôles pour les guérir de la manie des richesses et du grand air.

On a entendu quelques sifflets au dénouement, mais le dernier couplet, chanté agréablement, parut appaiser le parterre, qui garda le silence et ne demanda pas l’auteur, ou les auteurs, car ces sortes de pièces sont ordinairement de plusieurs, et se font pour ainsi dire à l’entreprise.

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