Trop tôt, ou le Projet manqué

Trop tôt, ou le Projet manqué, opéra-comique en un acte, d'Aubertin et Bosquier-Gavaudan, musique de Gaveaux, 21 pluviôse an 12 [11 février 1804].

Théâtre Montansier

Titre :

Trop tôt, ou le Projet manqué

Genre :

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

 

Musique :

oui

Date de création :

21 pluviôse an 12 [11 février 1804]

Théâtre :

Théâtre Montansier

Auteur(s) des paroles :

Bosquier-Gavaudan

Compositeur(s)

Pierre Gaveaux

Almanach des Muses 1805

Le texte est d'Aubertin et Bosquier, la musique de Gaveaux (University Alabama Studies, n° 14 (1961), p. 226). Bosquier, c'est-à-dire Bosquier Gavaudan.

Courrier des spectacles, n° 2544 du 24 pluviôse an 12 [14 février 1804], p. 2-3 :

[Il faut agir au bon moment, et la pièce montre ce qui arrive quand on agit trop tôt. Elle est d’Aubertin et Bosquier-Gavaudan, avec une musique de Gaveaux. Le compte rendu se réduit largement à un long résumé d’une intrigue un peu compliquée, avec tuteur, pupille,amant et domestiques dont on se moque ou dont on se sert. l’ensemble repose sur un imbroglio autour de fausses lettres, vraies ou fausses, qui disent qui la pupille doit épouser, le tuteur, un vieil avare, ou le jeune militaire. Jusque là, ni trop tôt, ni trop tard. Le titre ne trouve son sens qu’à la toute fin : un valet maladroit doit donner l’alerte contre un voleur imaginaire, mais il crie trop tôt au voleur, et la ruse ourdie par le tuteur se retourne contre lui, et il est obligé de céder la main de sa pupille au jeune soldat. Une phrase toute faite règle le sort de la musique : elle « a fait généralement plaisir », ce qui ne veut pas dire grand chose. Et deux interprètes sont cités de façon positive. L’une chante bien, l’autre a le physique de l’emploi pour jouer le valet Maigrino : il doit être fort maigre...]

Théâtre Montansier.

Trop tard et trop tôt sont deux extrêmes presqu’aussi nuisibles l’un que l’autre au succès des affaires, Il faut convenir cependant que c’est par le trop tard qu’on en manque la plus grande partie.

Quoiqu’il en soit, c’est trop tôt que MM. Bosquier Gavaudan et Aubertin ont choisi pour le titre d’un petit opéra dont la musique a été faite par M. Gaveaux, et qui se joue avec succès.

Dom Sanche, colonel d’un régiment d’hussards et protecteur de Laure, jeune orpheline, l’a confiée au moment de rejoindre son corps, à un certain M. Grifaldo. Ce tuteur, homme avare an point de laisser tomber presque en étysie le pauvre Maigrino, son valet, convoite fort une dot de cinquante mille livres qui doit suivre la main de Laure. Rarement un tuteur séduit les yeux de sa pupile, et M. Grifaldo n’est de corps ni de caractère à produire un pareil miracle. Pour mettre sa vieille gouvernante Brigilho dans ses intérêts il promet à l’une la main du jeune valet, et il permet à ce dernier d’aller refaire son estomac à la cuisine. Dom Sanche n’a reçu depuis son départ aucune nouvelle de Laure qui ne sait à son tour ce qu’il est devenu, Grifaldo ayant eu soin d’intercepter toutes les lettres.

Cependant deux militaires viennent avec des billets de logement. L’un est dom Carlos, ami de dom Sanche, et capitaine dans son régiment. L’autre est un de ses sergens. Carlos est porteur d’une lettre qui fait presque une loi à Laure de l’épouser. Rien ne semble l’empêcher de s’en servir d’une manière ostensible, mais les auteurs, qui n’ont pas voulu que le mariage fût si aisé, ont fait naître à Carlos le projet de la remettre secrètement à Laure. Grifaldo le favorise singulièrement, car ayant reconnu l’uniforme de dom Sanche, il prie dom Carlos de remettre à Laure, comme venant de son protecteur, une lettre que lui-meme Grifaldo a écrite, et qui le choisit pour l’époux de sa pupile. Le jeune officier, comme on le devine bien, substitue sa lettre à celle du tuteur. Mais désirant avoir un entretien avec celle jeune pupile, tandis qu’il a acheté au poids de l’or, les bons services des deux valets, Grifaldo les entend. On a conçu le projet de l’endormir au milieu du souper par un narcotique glissé dans son verre, mais au moment où il va le boire, Maigrino étant près de s'étouffer par sa gloutonnerie, il lui donne son verre, et c’est le pauvre valet que le sommeil vient saisir.

Grifaldo, qui a perdu l’espoir d’épouser Laure, voudroit du moins garder la dot. Pour y parvenir il se propose de se faire passer pour avoir été volé. Il donne ordre à Maigrino de crier au voleur à un certain signal. Avant de le donner il veut placer une échelle qui sera censée avoir servi au voleur. En voulant la placer il embarrasse les pieds de Maigrino, qui tombe et crie trop tôt, au voleur ! au voleur !

Le Sergent de dom Carlos avoit entendu le projet de Grifaldo ; ils accourent au bruit : le tuteur confondu est trop heureux, en remettant Laure et sa dot, que l'on consente à ne point le perdre.

La musique de cet opéra a fait généralement plaisir.

Mademoiselle Caroline, dans le rôle de Laure, a chanté avec ce goût qui lui a acquis tant de réputation.

Brunet soutient la sienne dans le personnage de Maigrino, qui convient parfaitement à sa taille.

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