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Turenne, ou Un trait de modestie

Turenne, ou Un trait de modestie, vaudeville historique en un acte, d'Achille d'Artois de Bournonville et Fulgence [de Bury]. 23 février 1815.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Turenne, ou un Trait de modestie

Genre

vaudeville historique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

23 février 1815

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Achille d'Artois de Bournonville et Fulgence [de Bury]

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1815 :

Turenne, ou un Trait de Modestie, vaudeville historique en un acte ; Par MM. Fulgence et Achille d’Artois-de-Bournonville. Représenté, pour la première fois, au Théâtre du Vaudeville, rue de Chartres, le 23 Février 1815.

Journal de Paris, n° 56 du 25 février 1815, p. 2-3 :

[Il est bien normal que le Vaudeville se soit « emparé » de Turenne, puisqu'il s'est spécialisé dans la mise en scène des « grands-hommes » et des « héros en miniature ». Ce qui est montré, c'est une anecdote montrant la modestie de Turenne, capable d'attribuer à un simple soldat la paternité du plan de bataille qu'il a appliqué avec succès. À « ce trait historique », il a fallu ajouter une histoire d'amour sans surprise, et un « trait plaisant », une claque vigoureuse qu'un soldat assène à Turenne par erreur, et dont le grand général ne se formalise pas. Le critique s'étonne que la scène n'ait pas été située « d'une manière précise », mais cela n'a pas nui au succès de la pièce, qu'il attribue à « plusieurs scènes agréables et des couplets gais et faciles ». Il cite deux couplets, l'un à la gloire du curage des Français, l'autre « tribut de tendresse » pour le « meilleur des rois », dont le nom est indissociable « du nom sacré de patrie ». On est en février 1815... Et l'article donne ensuite le nom des auteurs (un peu estropié d'ailleurs), « proclamés au bruit des bravos ».]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Première représentation de Turenne, ou Un Trait de modestie.

Le Vaudeville s'est emparé du précieux privilège de peindre et de montrer les grands-hommes et les héros en miniature. Turenne lui appartenait ; s'il fut grand, il fut simple et bon, et un sentiment d'amour se joint à l'admiration que son nom excite. Heureux les grands hommes qui savent se faire aimer; peut-être n'y a-t-il que ceux-là de vraiment grands.

Turenne, pour tromper les Impériaux commandés par le duc de Lorraine, feint de vouloir établir son camp dans un lieu où il n'a nullement l'intention de rester. Il fait construire des retranchemens, et ses soldats sont occupés aux travaux. L'un d'eux, Charles, en causant avec un camarade des moyens que le maréchal veut employer, est entendu de Turenne, encore incertain de l'effet de la ruse de guerre qu'il a imaginėe. Il est tout étonné d'entendre ce jeune homme tracer un très-bon plan de bataille qu'il adopte et dont il profite avec succès. Après la victoire qu'il remporte sur l'ennemi, Turenne a la modestie de convenir qu'il la doit à Charles, et il le récompense en le faisant officier.

On a ajouté à ce trait historique le tableau de l'amour qui unit Charles et Emma, pupille du trésorier de l'armée. Le vieillard est épris de cette jeune personne qu'il voulait épouser ; mais à la sollicitation du général vainqueur il se voit forcé de céder à son heureux rival.

Les auteurs ont trouvé le moyen d'encadrer dans leur pièce le trait plaisant de la claque donnée sur.... l'épaule de Turenne, par un soldat qui l'avait pris pour un de ses camarades, et auquel il se contenta de dire : Il ne fallait pas frapper si fort.

Les auteurs ont négligé d'indiquer d'une manière précise le lieu où se passe la scène ; mais ce défaut, qui n'a pas été senti par la majorité des spectateurs, n'a pas nui à l'effet qu'ont produit plusieurs scènes agréables et des couplets gais et faciles. Plusieurs ont été redemandés, et méritaient cet honneur ; ils expriment des sentimens qui sont gravés dans le cœur de tous les Français. Nous en citeront deux ; le premier est un hommage à la valeur française :

Air de Marianne.

      Le tribut qu'on doit au courage
      Est un des plus nobles tributs ;
      Mais en France ce juste hommage
      Peut dégénérer en abus.
            Qu'on récompense
            Sans prévoyance
Tous les exploits par des titres nouveaux,
            Ivres de gloire,
            Vers la victoire
    Chaque Français va voler en héros ;
      Et sa valeur accoutumée
      Le plaçant parmi les élus,
      Bientôt o n ne comptera plus
      De soldats dans l'armée.

Le second a excité les applaudissemens les plus vifs et les plus prolongés ; c'est un juste tribut de tendresse payé au meilleur des rois dont il ne faut jamais séparer le nom du nom sacré de patrie :

Air de la Sentinelle.

De ses sujets c'est le père commun ;
J'ai comme un père aimé toujours le nôtre ;
Avec mon Roi mon pays ne fait qu'un ;
On ne saurait séparer l'un de l'autre :
      De tous les deux je suis la loi,
      A tous les deux je dois ma vie,
      Et puisqu'ils ne font qu'un, je croi
      Que l'on ne peut aimer son Roi
      Sans aimer aussi sa patrie.

Cette petite pièce, qui fait autant d'honneur aux sentimens qu'à l'esprit des auteurs, est le premier ouvrage de MM. Bournonville et Fulgens, dont les noms ont été proclamés au bruit des bravos.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome I, p. 401 :

[La pièce a réussi, mais le compte rendu ne permet guère de savoir pourquoi. L’intrigue d’amour paraît plaquée artificiellement sur la pièce, du moins du point de vue du critique, qui préfère n’en rien dire et parler de succès flatteur.]

Turenne, ou un Trait de Modestie, vaudeville en un acte, joué le 23 Février.

Turenne, occupé du plan d'une bataille, entend deux jeunes officiers qui causent ensemble, et se donnent leurs idées sur la marche à suivre dans cette occasion difficile. Le général trouve le plan bon, et en profite, sans dire de qui il le tient. Il gagne la bataille ; et, lorsqu'on vient le féliciter sur son habileté, il déclare que ce n'est point à lui que doivent s'adresser les complimens, mais au jeune soldat qu'il désigne, et qu'il récompense dignement. Une petite intrigue d'amour est jointe à ce beau trait de Turenne. Le succès a été flatteur. Les auteurs sont MM. Dartois de Bournonville, et Fulgence.

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