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L’Un ou l’autre

L’Un ou l’autre, vaudeville en un acte, de Radet, 4 nivôse an 7 [24 décembre1798].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Un ou l’autre (l’)

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

4 nivôse an 7 [24 décembre 1798]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

M. Radet

La pièce de Radet est appelée C’est l’un ou l’autre, ou la Sympathie en défaut dans la Biographie universelle ancienne et moderne. Supplément, Volume 78, p. 258. On y apprend qu’elle a été remise en 1827 au répertoire du théâtre des élèves de M. Comte, sans précision de date.

Courrier des spectacles, n° 672 du 5 nivôse an 7 [25 décembre 1798], p. 2 :

[La pièce est pleine d'émotion et de bons sentiments : deux enfants confiés à une nourrice, un des deux meurt et le survivant incarne désormais les deux sans qu'on sache qui il est. Les parents de ces deux enfants, père de l'un, mère de l'autre, viennent chercher leur progéniture : à qui confier cet enfant qui n'appartient qu'à un des deux parents ? La solution est simple et morale / les deux veufs se marient, et prennent l'enfant come leur fils commun. Que dire d'une telle pièce ? Qu'elle comporte « quelques longueurs, quelques expressions impropres », mais largement rachetées par « des couplets saillans et tournés avec grâce ». Succès : l'auteur a été nommé. Et les interprètes ont fort bien tenu leur rôle.]

Théâtre du Vaudeville.

Un succès mérité a couronné la première repr. de C’est l’un ou l'autre, comédie en un acte, donnée hier sur ce théâtre.

Deux enfans, Pierre et Alexis, ont été mis en nourrice chez Claude et Annette, villageois, et l’un d’eux a été enlevé par la petite vérole. Cette maladie avoit tellement défiguré leurs traits, qu’il avoit été impossible à Claude et à sa femme de reconnoltre quel étoit celui qui survivoit à l’autre  ; dans cette incertitude ils l’avoient nommé Pierre-Alexis. Cependant le cit. Jacquemin, père de Pierre, revient d’Italie en France, et dans sa route lie connoissance avec la citoyenne Dumont, mère d’Alexis, qui arrive des isles. Tous deux sont veufs ; ils se conviennent; mais tous deux ont promis l’un à sa femme, l’autre à son mari au lit de la mort, de ne donner à leur enfant ni beau-père ni belle-mère. Ils demandent leur enfant au paysan : celui-ci embarrassé leur en présente un seul, qui ne les reçonnoît ni l’un ni l’autre, ou plutôt qui les reconnoit tous deux pour son père et sa mère. Le citoyen Jacquemin le réclame, la citoyenne Dumont prétend qu’elle ne renoncera pas à son fils. Cette contestation est terminée par la nourrice, qui s’étant apperçu des sentimens que le citoyen Jacquemin et la citoyenne Dumont éprouvoient l’un pour l’autre, les engage à se marier, et Pierre-Alexis, par cette union, retrouve un père et une mère, qu’il suit à Paris.

Tel est le fonds de cet ouvrage, dans lequel on remarque de la gaîté et de l’intérêt ; il y a bien quelques longueurs, quelques expressions impropres, mais des couplets saillans et tournés avec grâce ont fait oublier ces foibles négligences, et ont réuni tous les suffrages. L’auteur a été vivement demandé, on est venu annoncer le cit. Radet. Cette pièce est fort bien jouée par le cit. Carpentier, remplissant le rôle de Claude, et par la jeune Minette, qui a mis beaucoup de naïveté dans celui de Pierre-Alexis.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1799, tome V, p. 116 :

[Le Faux instinct, de Dufresny, a été jouée le 2 août 1707 (date fournie par la base César) et publié en 1707]

L'un ou L’autre, au Vaudeville.

La petite comédie donnée au théâtre du Vaudeville, le 8 nivôse pour la première fois, sous le titre de L'un ou L’autre, est puisée entièrement dans la pièce de Dufrény, intitulée Le Faux Instinct. Le citoyen Radet, auteur de cet ouvrage, s'est contenté de retrancher plusieurs personnages pour réduire en un seul les trois actes de Dufrény ; il a suivi dans le rôle du père nourricier, qui jette seul du comique dans la pièce, le caractère que lui avoit donné l'auteur d'après lequel il a travaillé. Au reste, l'intrigue est presque nulle ; en voici l'analyse :

M. Dumont et Mme. Jacquemin ont mis leurs enfans en nourrice chez la même personne : les enfans et la nourrice ont eu la petite vérole ensemble, l'un des deux enfans est mort : mais la maladie les avoit tellement défigurés, qu’il a été impossible de les distinguer.

La nourrice, pour avoir l'argent des parens, qui sont en voyage, ne les instruit pas de cet accident, et reçoit double payement : mais M. Dumont et Mme. Jacquemin arrivent ensemble chez le nourricier ; et au lieu de deux enfans, dont l'un se nommoit Pierre et l'autre Alexis, ils n'en trouvent qu'un seul auquel on a donné le nom de Pierre-Alexis : cet enfant leur plaît tellement à tous deux, que, se trouvant veufs, ils se marient ensemble pour ne pas s'en séparer.

Le rôle de Pierre-Alexis a été rendu avec un naturel qui a fait beaucoup de plaisir, par la citoyenne Minette, et le citoyen Carpentier, dont on connoît le talent, a rendu avec beaucoup de comique le rôle du père nourricier.

Les couplets sont, pour la plupart, plaisans et originaux, mais peu épigrammatiques et moins saillans que ceux qu'on est accoutumé d'entendre au Vaudeville.

D'ailleurs la pièce a été bien accueillie.

La base César connaît un L'Un ou l'autre auquel il assigne 8 représentations du 10 février au 26 octobre 1799, au Théâtre du Vaudeville, mais il n'en dit rien de plus : ni genre, ni nom d'auteur.

Le parcours des numéros du Courrier des spectacles permet de repérer la date de création, le 4 nivôse an 7 [24 décembre 1798], ainsi que toute une série de représentations antérieures à la date de création suggérée par la base César (le 10 février 1799) : la pièce a été jouée 5 fois en décembre 1798, 7 fois en janvier 1799. Et les dates proposées par la base César prennent le relais : 8 représentations en 9 mois.

A noter : jusqu'au 17 janvier 1799, la pièce est annoncée avec pour titre C'est l'un ou l'autre.

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