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Une journée à Versailles, ou le Discret malgré lui

Une journée à Versailles, ou le Discret malgré lui, comédie en trois actes et en prose, de Georges Duval, 20 décembre 1814.

Théâtre de l’Odéon.

Titre

Une journée à Versailles, ou le Discret malgré lui

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

20 décembre 1814

Théâtre :

Théâtre de l’Odéon

Auteur(s) des paroles :

Georges Duval

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1815 :

Une journée à Versailles, ou le Discret malgré lui, comédie en trois actes et en prose, de M. Georges Duval. Représentée pour la première fois sur le Théâtre de l’Odéon, le 20 décembre 1814.

Le Nain jaune, n° 341 (Cinquième année.), 5 Janvier 1815, p. 11 :

[Le compte rendu est largement positif : la pièce tient ce qu’on attendait d’elle, son auteur est connu comme un bon faiseur de comédies un peu poissardes, pas toujours de bon ton, mais sans jargon ni afféterie. Sa pièce a fait rire, et elle peut rivaliser avec les pièces en trois actes de Picard : « le même genre, le même talent d'observation, le même dialogue, la même franchise et la même gaîté », mais aussi « les mêmes défauts » (mais le critique ne dit pas lesquels). Un qualificatif à retenir : le « comique bourgeois ».]

Le titre du Discret malgré lui, ou une journée à Versailles, m'a séduit ; j'ai cru y voir une intention comique et j'ai risqué le voyage. Le nom de l'auteur, qu'un habitué du quartier m'a appris en route, m'a donné une bonne idée de la pièce. M: Georges Duval, dont j'ai vu quelques ouvrages aux Variétés et au Vaudeville, s'est acquis une réputation dans le genre poissard ; l'esprit et la gaîté sont les deux qualités qui le distinguent, et si l'on ne trouve pas dans ses pièces tout le bon ton qu'on cherche dans une bonne comédie, au moins est-on sûr de ne pas y rencontrer du jargon et de l'afféterie. Sa pièce nouvelle offre un caractère neuf et des situations piquantes. Il était assez plaisant de mettre un homme dans une position telle, qu'il se trouve être, sans s'en douter, le pivot de l'intrigue autour duquel tout tourne. Cette première donnée trouvée, on devait nécessairement faire une pièce comique. Aussi l'auteur y a-t-il réussi. Le personnage de Bonneau est une conception originale. Ce bon bourgeois de Paris, qui ne sait rien, et qu'on veut forcer à tout dire, a souvent excité un rire dont le public de l'Odéon semblait avoir perdu l'habitude ; Perroud l'a joué d'une manière fort piquante. Cet ouvrage de M. Georges Duval peut paraître avec avantage à côté des bonnes pièces en trois actes de M. Picard. C'est le même genre, le même talent d'observation, le même dialogue, la même franchise et la même gaîté. On pourrait dire qu'on y trouve les mêmes défauts. Le spirituel auteur de la Petite Ville, qui a si bien su rajeunir le genre de Dancourt et tirer un si bon parti du comique bourgeois, a fait beaucoup d'imitateurs ; mais, chose assez étonnante, les élèves ne se trouvent au-dessous du maître que par la quantité.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome VI, p. 393-395 :

[La pièce a plu au critique : il en rend compte en des termes élogieux, tout en montrant la difficulté du sujet (une dame qui tente de récupérer la correspondance qu’elle a entretenue, avant de se marier, avec un jeune officier qui utilise ces lettres comme une menace pour la paix du ménage, tandis que le mari veut se battre avec l’indiscrète) : le personnage principal, c’est le Discret (un bon bourgeois qui se trouve entraîné malgré lui, et sans rien savoir, dans cette historie de correspondance), et non la femme, son mari et son amant... Mais l’auteur a su maîtriser cette difficulté. Sa pièce au dialogue naturel a beaucoup fait rire]

Une Journée à Versailles, ou le Discret malgré lui, comédie en trois actes et en prose, jouée le 20 Décembre.

Une jeune personne, avant d'écouter les conseils de la raison, qui lui ont fait prendre pour époux M. de Fermant, militaire respectable, mais déjà d'un âge mûr, avoit eu l'imprudence d’entretenir, avec un jeune officier de chasseurs, une correspondance amoureuse. L'indiscret fait de ces lettres un trophée injurieux à la réputation de Madame de Vermont et à l'honneur de son époux.

Tous deux se rendent à Versailles à l'insçu l'un de l'autre ; la femme espère intéresser en sa faveur le major du régiment dans lequel sert l'imprudent possesseur de ses lettres, et obtenir qu'elles lui soient remises ; l'époux veut demander militairement raison de l'outrage qu'on fait à son épouse. Après divers incidens, le jeune officier et M. de Vermont se rencontrent, s'assignent un rendez-vous. La cause juste triomphe, et l'indiscret est puni par un coup d'épée qui doit le retenir au lit pendant six semaines.

Ce sujet ne semble point comique ; il l'est cependant, grâce au personnage de M. Bonneau, bon bourgeois de Paris, qui est le Discret malgré lui. Il a fait le voyage de Paris à Versailles avec Madame de Vermont; et, en descendant de voiture, il n'a pu refuser son bras à cette Dame qui l'a prié de l'accompagner, mais sans lui apprendre le secret de ses démarches. Il marche, il s'arrête, il entre, il sort, il parle, il se tait, au gré de l'intéressante inconnue ; il est en butte aux questions, aux conjectures, aux menaces même, et sa discrétion forcée, à laquelle il donne un air d'importance mystérieuse, déconcerte tous les curieux.

L'intrigue se complique autour de lui, sans qu'il en tienne un seul fil; elle se dénoué sans qu'il sache comment, et le principal personnage de l'action n'en connoît pas le plus léger détail.

Cette donnée comique, très-heureuse, étoit difficile à développer au théâtre. M. Georges Duval a su en tirer plusieurs scènes fort plaisantes ; il a déguisé, autant qu’il étoit possible, la monotonie de la situation du discret Bonneau qui se trouve toujours forcé à garder religieusement les secrets qu'il ne sait pas. Péroud, dans ce rôle, a fait
beaucoup rire.

Le style de la pièce est facile, naturel ; c'est celui de la conversation.

Depuis longtemps, le Théâtre de l'Odéon n'avoit donné un ouvrage aussi comique ; et qui méritât mieux son succès.

Esprit des journaux français et étrangers, année 1814, tome XII (décembre 1814), p. 295-297 :

[Le compte rendu s’ouvre sur l’analyse du sujet, tout à fait semblable à celle du Magasin encyclopédique. Là aussi, succès. Un seul ajout : le petit gag lors de l’annonce du nom de l’auteur : l’acteur qui a joué le discret a fait semblant de ne pas le connaître, et un autre acteur est venu le suppléer.]

Théâtre de l’Odéon.

20 Décembre. Une Journée à Versailles, ou le Discret malgré lui, comédie en 3 actes, et en prose , par Georges Duval.

Une jeune personne, avant d'écouter les conseils de la raison, qui lui ont fait prendre pour époux M. de Vermont, militaire respectable, mais déjà d'un âge mûr, avait eu l'imprudence d'entretenir, avec un jeune officier de chasseurs, une correspondance amoureuse. L'indiscret fait de ces lettres un trophee injurieux à la réputation de Mme. de Vermont et à l'honneur de son époux.

Tous deux se rendent à Versailles à l'insçu l'un de l’autre ; la femme espére intéresser en sa faveur le major du régiment dans lequel sert l'imprudent possesseur de ses lettres, et pense obtenir qu'elles lui soient remises ; l'epoux veut demander militairement raison de l'outrage qu'on fait à son épouse. Après divers incidens, le jeune officier et M. de Vermont se rencontrent, s'assignent un rendez vous. La cause juste triomphe, et l'indiscret est puni par un coup d'épée qui doit le retenir au lit pendant six semaines.

Ce sujet ne semble point comique ; il l'est cependant, grâce au personnage de M Bonneou, bon bourgeois de Paris, qui est le Discret malgré lui. Il a fait le voyage de Paris à Versailles avec Mme. de Vermont ; et, en descendant de voiture, il n'a pu refuser son bras à cette Dame qui l'a prié de l'accompagner, mais sans lui apprendre le secret de ses démarches. Il marche, il s'arrête, il entre, il sort, il se tait, au gré de l'intéressante inconnue ; il est en butte aux questions, aux conjectures, aux menaces même, et sa discrétion forcée, à laquelle il donne un air d'importance mystérieuse, déconcerte tous les curieux.

L'intrigue se complique autour de lui, sans qu'il tienne un seul fil ; elle se dénoue sans qu'il sache comment, et principal personnage de l'action, il n'en connaît pas le plus léger détail......... Depuis longtemps le théâtre de l'Odéon, n'avait donné un ouvrage aussi comique et qui mérita mieux son succès.

Lorsqu'on a demandé l'auteur, Perroud, qui avait joué à merveille le rôle du Discret malgré lui, est venu annoncer que comme il ne savait rien, il ignorait le nom de l'auteur. Cette saillie a renouvellé la gaîté des spectateurs. Thénard, au bénéfice duquel était la représentation est venu nommer M. Georges Duval.

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