Une soirée de Chapelle

Une soirée de Chapelle, vaudeville, de MM. Georges Duval et Vieillard, 29 ventôse an 7 [19 mars 1799].

Théâtre des Troubadours.

Titre :

Une soirée de Chapelle

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

29 ventôse an 7 (19 mars 1799)

Théâtre :

Théâtre des Troubadours

Auteur(s) des paroles :

Georges Duval et Vieillard

Je n’ai pas trouvé trace de cette pièce dans le Courrier des spectacles, qui ignore le Théâtre des Troubadours à cette période.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome VI, p. 419 :

[On sent une vertueuse indignation dans le début du compte rendu : comment accepter la chute de l'œuvre sérieuse (il faudrait chercher si le critique pense à un cas particulier) quand le vaudeville futile et fait à la va-vite, « sans intrigue, sans situations », ne tombe pas ? C’est vrai que le résumé de l’intrigue paraît lui donner raison. Un fonds sans consistance, soutenu par « quelques jolis couplets ». Et le couplet redemandé ne plaide pas pour la qualité de la pièce !]

Une Soirée de Chapelle.

Cette pièce a été jouée le 29 ventôse, et n'a pas tombé. Le public est bien capricieux ! Une pièce en cinq actes et en vers, qui nécessairement a coûté à son auteur beaucoup de peine et de travail, tombe au théâtre François ; et une bluette sans intrigue, sans situations, qui peut avoir été faite en deux soirées, trouve de l'indulgence.

Chapelle mène Boileau au cabaret, s'enivre avec le maréchal de Vivonne, se dispute avec lui, et marie sa gouvernante avec son valet. Voilà tout le fonds de cette pièce ; quelques jolis couplets l'ont soutenue : elle est des CC. Georges Ducal et Vieillard.

Le couplet suivant a été redemandé; il est cependant plus énigmatique que spirituel.

Air : Belle Raymonde.

Il est certaine chapelle,
Dont Momus est sacristain ;
Le chantre de la Pucelle
N'en est pas le chapelain.
Mais aux sons de la cresselle,
Par Despréaux mise en train,
Dans cette sainte chapelle
Apollon chante au lutrin.

Contrairement au Magasin encyclopédique, l’Année théâtrale, Almanach pour l’an IX, p. 279, parle d’échec pour Une soirée de Chapelle :

Le 29, les citoyens Georges Duval et Vieillard firent passer une mauvaise soirée au public, en lui offrant une Soirée de Chapelle.

Porte-feuille français pour l’an IX (1801), deuxième année, p. 242-243 :

[Un sujet assez mince, on en convient volontiers : une anecdote à la gloire du penchant de Chapelle pour le vin. Le critique y a tout de même trouvé « quelques situations comiques et des couplets assez bien tournés ». C’est peu.]

Une soirée de Chapelle, vaudeville en un acte, de Georges Duval et Vieillard, représenté le 29 Ventôse.

On sait que l'aimable épicurien Chapelle, rencontrant un jour Boileau qui le prêcha sur son penchant pour le vin, feignit d'entrer dans ses raisons, l'entraîna dans un cabaret, et le fit s'énivrer avec lui. C'est ce trait qu'on a mis sur la scène. Le fond de cet ouvrage est léger ; mais il y a quelques situations comiques et des couplets assez bien tournés : de ce nombre nous avons remarqué les deux suivans :

Chapelle à son ami Boileau :

Air : De tous les Dieux que la fable.

Il est certaine chapelle
Dont Momus est sacristain ;
Le chantre de la Pucelle
N'en est pas le Chapelain ;
Mais, aux sons de la crecelle
Par Despréaux mise en train,
Dans cette sainte chapelle
Apollon chante au lutrin.

On a fait répéter aussi ce dernier couplet du vaudeville, que le jeune Ambroise a chanté au public :

      Air : L'Amour a gagné sa cause,

On trouve des temples par-tout ;
Vénus en a dans Idalie,
A l'Opéra le dieu du goût,
Plus loin Melpomène et Thalie.
A Momus nous avons offert
En ces lieux un culte fidèle ;
Venez quelque fois, de concert
      Visiter notre Chapelle.

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