La Vie est un songe

La Vie est un songe, comédie-héroïque en trois actes et en vers libres, de Boissy, remise au théâtre avec des changements, 7 août 1810.

Théâtre de l’Impératrice.

La pièce a été créée par les Comédiens Italiens en novembre 1732.

Titre :

Vie est un songe (la)

Genre

comédie héroïque

Nombre d'actes :

3

Vers ou prose ?

en vers libres

Musique :

non

Date de création :

7 août 1810

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice

Auteur(s) des paroles :

Boissy

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome IX, septembre 1810, p. 277-278 :

[Reprise donc d’une pièce qui a près de 80 ans, et qu’on remet sur la scène en l’amputant du personnage comique d’Arlequin (peut-être faute d’un acteur capable de tenir ce rôle). Mais le critique attendait d’autres suppressions, « les longueurs, les inutilités, les vaines déclamations, je ne dis pas les invraisemblances, car toute la pièce repose sur des invraisemblances ». Il se contente ensuite d’un résumé plutôt neutre de l’intrigue, avant de rendre un verdict assez sévère : on ne sait trop à quel genre appartient la pièce, « canevas de mélodrame », mais « nullement l’intérêt d’une comédie ». Elle lui semble « mal conduite, mal versifiée », et si « des tirades sur la vertu » ou « des niaiseries sentimentales » ont été applaudies », elle a aussi été sifflée.]

THÉATRE DE L'IMPÉRATRICE.

La Vie est un Songe, comédie-héroïque en trois actes et en vers libres de Boissy, remise au théâtre avec des changemens.

Le roman sur lequel est fondée cette pièce, est pris d'une comédie de Caldéron, traduite d'abord en italien, et de là en français par un auteur que Boissy a imité. Il y avait dans la pièce, telle que l'a donnée Boissy, un Arlequin qui égayait un peu la scène, et qui n'était pas de plus mauvais goût que le reste. Les comédiens de l'Odéon l'ont supprimé, apparemment par la difficulté de faire remplir le rôle d'Arlequin. On aurait mieux fait de supprimer les longueurs, les inutilités, les vaines déclamations, je ne dis pas les invraisemblances, car toute la pièce repose sur des invraisemblances.

Basile, roi de Pologne, a fait enfermer son fils Sigismond, dès l'âge le plus tendre, et le tient dans les fers, sur l'avis d'un oracle qui lui a annoncé que ce fils, devenu roi, serait le fléau de son pays. Cependant, pressé par ses sujets de se choisir un successeur, Basile cède à la tendresse paternelle et consent à mettre son fils à l'épreuve, en lui faisant ôter ses fers pendant son sommeil et le faisant placer sur le trône, entouré de tout l'appareil de la puissance royale. Le jeune prince, à peine libre, se prépare à la vengeance et se dispose à faire périr ses oppresseurs. Basile le fait remettre dans les fers. Une princesse polonaise, à laquelle le roi réserve le trône, sacrifie généreusement ses intérêts à ceux du prince royal, soulève le peuple en faveur de Sigismond et vient le délivrer à la tête de ses sujets armés. Sigismond rendu à lui-même, revient à des sentimens d'humanité, pardonne à ses anciens ennemis, remet la couronne sur la tête de son père, et épouse Sophronie, cette princesse qui s'est si noblement dévouée pour le sauver des mains de ses persécuteurs.

Cette combinaison d'événemens ressemble assez à un canevas de mélodrame ; mais elle n'a nullement l'intérêt d'une comédie. La pièce est mal conduite, mal versifiée, et n'a paru du goût de personne. On a applaudi à des tirades sur la vertu, à des niaiseries sentimentales débitées avec cette emphase qui commande des applaudissemens. Malgré tout cela, le succès a été fort équivoque. Quelques sifflets se sont fait entendre à la fin.

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