Le Valet de sa femme, comédie en un acte et en vers, par MM. Décourt et Aude neveu ; 14 novembre [1808].
Théâtre de l'Impératrice.
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Titre :
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Valet de sa femme (le)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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14 novembre 1808
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Théâtre :
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Théâtre de l’Impératrice (Odéon)
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Auteur(s) des paroles :
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Décourt et Aude neveu
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Almanach des Muses 1809.
Le public, ennemi de l'abus de l'esprit, a trouvé le Valet de sa Femme digne de toute son indulgence.
Mercure de France, littéraire et politique, tome trente-quatrième (1808), n° CCCLXXXIV (samedi 26 novembre 1808), p. 418-419 :
[Un mariage entre rès jeunes époux, une longue séparation, les deux époux ne se connaissent guère, et le mari revient de l’armée sans se faire connaître... Le critique s’arrête là : la pièce qu’il raconte, c’est la déjà ancienne comédie des Rivaux d’eux-mêmes : pas d’originalité, la fin étant elle aussi identique. Les auteurs actuels ont repris l’intrigue d’une pièce éprouvée, se garantissant ainsi contre les sifflets. Mais la comédie de Pigault-Lebrun était « écrite en prose vive et élégante », alors que celle de Décourt et Aude neveu est « écrite en vers assez faibles » : elle n’aura sans doute pas le même succès. Conclusion un peu méchante : « beaucoup de ressemblance et beaucoup de différence », l’un et l’autre terme étant un reproche.]
Théâtre de l'Impératrice (Odéon). — Première représentation du Valet de sa Femme , comédie en un acte et en vers de MM. Décourt et Aude, neveu.
Dalaincourt, jeune officier, a épousé, à seize ans, Elise, qui n'en avait que dix. Immédiatement après la cérémonie nuptiale il partit pour son régiment, où les devoirs de sa place le retinrent pendant dix ans, sans lui permettre de revoir une seule fois sa jeune épouse. Convaincu qu'un aussi long laps de tems l'aura rendu méconnaissable aux yeux de sa femme, il forme le projet de se présenter à elle sous un nom supposé......
Vous vous trompez, me dit un abonné en m'interrompant, vous nous aviez promis l'analyse d'une comédie nouvelle , et vous nous donnez celle des Rivaux d'eux-mêmes, comédie en un acte de M. Pigault-Lebrun, représentée il y a long-tems au Théâtre-Français. Lecteur trop impatient, est-ce ma faute à moi, si MM. Décourt et Aude, neveu, ont refait la pièce des Rivaux d'eux-mêmes, qui, entre nous, n'était pas mal faite. Ainsi que dans la comédie de M. Pigault-Lebrun, le mari déguisé est reconnu par la soubrette et fait amende honorable aux genoux de sa femme pour avoir conçu le hardi projet de l'éprouver, chose dont tous les maris bien appris savent qu'il faut se garder.
MM. Décourt et Aude, neveu, ont bien senti que la comédie de caractère ayant été épuisée par leurs devanciers, il ne restait plus aux auteurs modernes que la comédie de mœurs ou celle d'intrigue ; ils ont choisi cette dernière, et pour ne pas risquer de déplaire, ils en ont pris une bien connue ; et en cela ils ont sagement fait, car le même parterre qui a applaudi la comédie de M. Pigault-Lebrun, ne peut siffler la leur puisqu'elle n'en est que la copie.
J'ai montré à nos lecteurs la ressemblance de ces deux ouvrages, je vais maintenant faire sentir la différence qu'il y a entre eux. La comédie de M. Pigault-Lebrun est écrite en prose vive et élégante, et a obtenu un succès que dix ans ont confirmé. Celle des nouveaux auteurs est écrite en vers assez faibles et n'aura probablement pas un aussi grand nombre de représentations. Nos lecteurs voient donc qu'il y a entre ces deux comédies beaucoup de ressemblance et beaucoup de différence.
Petit Almanach sans prétention dédié aux jolies femmes par J. Ferrary, an 1809, p. 192-193 :
[Pas d’allusion à la pièce de Pigault-Lebrun, le critique se place principalement du point de vue de l’épouse humiliée par la jalousie de son mari qui s’est présenté à elle comme un valet, et qui se venge de ce qu’elle juge être une offense. « Succès équivoque ».]
Le Valet de sa Femme.
Comédie en un acte et en vers, par messieurs Aude Neveu et Décourt, représentée pour la première fois à l'Odéon le 14 novembre 1808.
Dalaincour, jeune officier, ennuyé de sa femme, la quitte pour la gloire ; ennuyé de la gloire, il la quitte pour revoir sa femme. II abandonne donc l'armée , et vient à Paris espionner sa femme, chez laquelle il se fait recevoir valet-de-chambre. Il y a beaucoup de maris qui sont les ridicules valets de leurs femmes ; mais non pas à gages au moins : c'est pousser loin la complaisance ou la curiosité. Enfin l'y voilà. Elise (c'est le nom de la femme) s'appercoit qu'on l'observe de si près, qu'elle reconnaît son mari que la jalousie trahit ; piquée de ce déguisement offensant, Elise feint de vouloir partir pour la Provence, et déclare que le prétendu valet ne sera pas du voyage. Un oncle qui est dans la confidence d'Elise, veut pousser plus loin la vengeance, il ordonne au faux Germain d'épouser une soubrette de la maison. Dalaincour qui ne veut pas être pendu pour le cas de polygamie, refuse avec obstination la soubrette qu'on lui présente voilée. Cette prétendue soubrette n'est qu'Elise. Incident qui termine cette pièce du mistificateur mistiflé. Succès équivoque.
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