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Le Vaudeville en vendanges

Le Vaudeville en vendanges, petit à propos villageois, mêlé de couplets, de Marc-Antoine Désaugiers, Gentil et Moreau, 30 septembre 1815.

Théâtre du Vaudeville.

Titre

Vaudeville en vendanges (le)

Genre

à propos villageois mêlé de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

30 septembre 1815

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers, Gentil et Moreau

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1815 :

Le Vaudeville en vendanges, petit à-propos villageois, en un acte, mêlé de couplets, Par MM. Désaugiers, Moreau et Gentil ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 30 septembre 1815.

La pièce est donnée à l'occasion du changement de direction du Théâtre du Vaudeville, confiée à Désaugiers.

Mercure de France, tome soixante-quatrième (1815), septembre 1815, p. 155 :

Le théâtre du Vaudeville ne tardera pas à être restauré. On assure que le rideau d'avant-scène représentera Henri IV sur le Pont-Neuf. On ajoute que le nouvel administrateur est bien décidé à ne plus laisser perdre en. entr'actes un grand tiers du spectacle. On croit que l'ouverture se fera par une pièce qui a pour titre : le Vaudeville en vendanges.

Journal de Paris, n° 275 du 2 octobre 1815, p. 10 :

[Le Théâtre du Vaudeville va revivre, et son répertoire pourrait bien retrouver la gaieté qu'il avait perdu au profit de « pointes sentimentales », de « soupirs sur la bienfaisance », « de froides équivoques ». La salle n'a pas beaucoup changé, le rideau datant d'avant la révolution et représentant Henri IV (sujet à la mode en 1815). Par contre, le critique annonce que « les grelots de la Folie et de gais refrains allaient succéder aux accens plaintifs », manifestant le retour à la gaieté d'autrefois. Ce changement est perceptible : plus de vivacité dans les airs joués par l'orchestre, des acteurs ayant « un air de fête », même si certains paraissent avoir encore du mal à se dérider.]

Théâtre du Vaudeville.

Le Vaudeville en vendanges, divertissement en un acte.

Est-ce que cet enfant malin, que la gaieté française fit naître, serait ressuscité ? Nous l’avions cru étouffé, enterré depuis long-temps. Ce pauvre Vaudeville que nous nous souvenons avoir vu jadis si joyeux, venait avec une figure triste psalmodier, sur de langoureuses romances, des points sentimentales, exhaler des soupirs sur la bienfaisance, sans diminuer pour autant le nombre des égoïstes, et débiter, pour rire, de froides équivoques que le public prenait toujours au sérieux.

On s’attendait à trouver la salle de la rue de Chartres repeinte, embellie ; il n’y a rien de changé, si ce n’est la toile d’avant-scène qui est remplacé par un vieux rideau que nous nous rappelons avoir vu avant la révolution ; quoique mal peint, il ne représente pas moins la statue d’Henri IV sur le Pot Neuf. Ce bon prince était aussi chansonnier ?

Tout le monde se regardait dans cet asile, ou les grelots de la Folie e de gais refrains allaient succéder aux accens plaintifs dont il avait si long-temps retenti. Vainement on chantait au Vaudeville :

Ça n’va plus (ter) comme autrefois.

Il a répondu avant-hier :

Ça r’viendra (ter) comme autrefois

Nous avons cru remarquer que l’orchestre mettait déjà plus de vivacité dans les airs qu’il jouait. Les acteurs eux-mêmes avaient un air de fête : ils semblaient se dire : Allons, amis, il nous sera permis de rire ici à présent. Quelques-uns cependant ne paraissaient se dérider qu’avec peine. Joly manquait à cette réunion ; par sa gaieté il aurait peut-être achevé de les convertir. Isambert a fait oublier son jeu froid et glacial par le couplet suivant, digne des triples applaudissemens qu’ila reçu :

Le luth galant qui chanta les amours
Célèbre aussi les guerriers troubadours ;
Il redit aux héros, dont la France s’honore :
Le Français a su vaincre; il le saurait encore,
          Il le saura toujours.

Journal de Paris, n° 285, du jeudi 12 octobre 1815, p. 2 :

Le Journal des Débats fait la remarque désobligeante que, depuis que M. Désaugiers est à la tête du théâtre du Vaudeville, on ne donne à ce théâtre que des pièces qui tombent. Cette observation est tout-à-fait fausse, car le Vaudeville en vendanges a obtenu beaucoup de succès, et le Boulevard de Gand a seul éprouvé une chute.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome V, p. 192 :

[Compte rendu très favorable pour une pièce de circonstances, à l’occasion du changement de direction du théâtre du Vaudeville : tout y est joli, couplets, détails, actrices, il ne manque rien.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Le Vaudeville en vendanges, à propos villageois, mêlé de. couplets , joué le 31 Septembre.

Le Vaudeville ayant été fermé pendant huit jours, et sa direction .passant en d'autres mains, il étoit naturel que le nouveau Directeur annonçât au public ses bonnes intentions par un petit prologue. Le nom de M. Désaugiers, auteur aimable, et l'un de nos plus gais chansonniers, est du plus heureux augure pour la troupe qui le met à sa têle. Il s'est adjoint MM. Gentil et Moreau, pour faire vendanger le Vaudeville plus gaiement.

L'intrigue de la pièce roule sur la rivalité qui existe entre le père Thomas et le père Lajoie, qui tous deux aspirent à épouser une grosse fermière du Val-de-Vire. L'objet principal est une fête qu'on célèbre en l'honneur de la comtesse du lieu. Le Vaudeville, profitant du moment où l'on restaure sa petite maison, vient faire vendanges dans cet endroit où il prit naissance. Le petit Normand s'y fait précéder par Arlequin, son fidèle serviteur. Le petit Carlin excite la curiosité des jeunes filles, et il vendange si bien qu'il finit par s'enivrer. Le Vaudeville anime tout par sa présence : jeunes et vieux chantent et dansent, et quelques habitans suivent le Vaudeville qui s'en retourne chez lui.

De jolis couplets, de jolis détails, de jolies actrices, c'est plus qu'il n'en faut pour un joli succès, et l'on trouve tout cela dans ce petit à-propos.

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