Les Voisins

Les Voisins, comédie en un acte,en prose, par M. Picard, 21 messidor an 7 [9 juillet 1799].

Théâtre de l’Odéon transféré au Théâtre de la Cité.

Le 21 messidor, c’est sous le titre des Trois voisins que la pièce est annoncée par le Courrier des spectacles. Titre qu’on retrouve dans plusieurs comptes rendus. Le titre les Voisins apparaît, semble-t-il, sur la brochure. Au théâtre, les Trois voisins deviennent les Voisins à partir du 10 fructidor an 7 [27 août 1799].

Titre

Voisins (les)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

21 messidor an 7 (9 juillet 1799)

Théâtre :

Théâtre de l'Odéon transféré au Théâtre de la Cité

Auteur(s) des paroles :

M. Picard

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez l’auteur, chez Huet, chez Charron, an VII :

Les Voisins, comédie en un acte, en prose ; Par L. B. Picard. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de la Cité, par les Comédiens Sociétaires de l’Odéon, le 21 Messidor an 7.

        Ils font par-tout les nécessaires,
Et par-tout importuns devraient être chassés.

      La Fontaine, le Coche et la Mouche.

Almanach des Muses 1800

Durmont, retiré des affaires, a acheté une maison de campagne, dans laquelle il se propose de vivre avec Cécile sa fille. Mais comme elle est en âge d'être mariée, il songe à lui donner un époux ; peu importe qu'il soit riche, pourvu qu'il ait de bonnes qualités. Armand s'est présenté, Cécile lui plaît, il plaît à Cécile ; un dîner est arrangé, on y traitera l'affaire ; on va se mettre à table, arrivent deux voisins de Durmont, qui, sous prétexte de faire connaissance avec lui, se prient eux-mêmes à dîner. L'un est égoïste, et l'autre un bavard officieux qui nuit toujours à ceux qu'il prétend servir. Armand l'éprouve, lorsqu'ayant réclamé la bienveillance du dernier auprès de son futur beau-père, il est dénoncé comme un jeune homme sans fortune, mais peu scrupuleux sur les moyens de s'en faire une. Durmont est au moment d'éconduire Armand. Cependant il veut consulter un certain Montbrem, lequel ayant des vues sur Cécile, dit à Durmont qu'Armand n'est point son fait, qu'il le connaît beaucoup, que son vrai nom est Valbert, que son père a perdu sa fortune par trop de générosité, et que le fils, par excès de délicatesse, ne sera jamais en état de la réparer. Durmont apprend ainsi qu'Armand doit le jour à un homme qui l'a comblé de biens ; enchanté de cette découverte, il n'hésite plus à marier sa fille.

Quelques longueurs, mais de la vérité dans les caractères ; du comique.

Courrier des spectacles, n° 869 du 22 messidor an 7 [10 juillet 1799], p. 2 :

[C'est une pièce de Picard, dont elle a les qualités de gaîté et de comique, et elle a donc eu un grand succès. Une fois de plus, il s'agit de marier unefille, et son amant paraît tout-à-fait convenir au père, jusqu'à ce que des voisins viennent jeter le trouble dans son esprit par le portrait que l'un d’eux trace du jeune homme. Heureusement, un de ces voisins est un rival du jeune homme, et ce qu'il dit de celui qu'il veut évincer fait découvrir que l'amant est en fait le fils du bienfaiteur du futur beau-père : plus d'hésitation, les jeunes gens sont unis. Les couplets de la fin sont promis pour bientôt, et il ne reste plus qu'à dire du bien du plan de la pièce et de la façon dont les caractères sont tracés. Mais il faut tout de même un reproche, et le critique a décelé des longueurs (comme c'est original !).]

Artistes-Sociétaires de l'Odéon à la Cité.

Le citoyen Picard est l’auteur des Trois Voisins, comédie en un acte et en prose donnée hier pour la première fois. Nommer cet auteur c’est annoncer un ouvrage plein de gaîté et de bon comique. Aussi celui-ci réunit-il ces deux qualités qui lui ont procuré un grand succès.

Durmont, retiré des affaires a acheté une maison de campagne dans laquelle il se propose de vivre avec Cécile sa fille. Celle-ci est en âge d’être mariée et son pere n’a rien plus à cœur que de la rendre heureuse. Assez riche par lui-même, il ne desire pas que l'époux de sa fille ait de la fortune : il ne veut trouver en lui que de la probité et quelques-unes de ces qualités sociales qui promettent le vrai bonheur. Il croit les rencontrer dans Armand, jeune homme employé chez un banquier de Paris. Son choix n’est pas malheureux, car c’est aussi celui de Cécile pour laquelle Armand ressent tous les feux de l’amour, mais d’un amour timide et que son peu de fortune l’empêche de déclarer. Il est attendu chez Durmont qui l’a invité à diner dans l’intention de le sonder, mais deux importuns viennent déranger les projets du pere de Cécile. Lambert et Malainval sont les voisins de la maison qu’il vient d’acheter : et sous prétexte de faire connoissance, ils s’invitent assez lestement à diner chez lui.

Lambert est un égoïste, et Malainval un offficieux très-bavard, et qui parvient toujours à nuire à ceux qu’il veut servir. Armand en fait la malheureuse expérience. Il accepte les offres de service que lui fait Malainval auprès de Durmont ; et celui-ci qui desire prendre des renseignements sur l’époux qu’il destine à sa fille, est bien tôt prévenu contre lui par des rapports qui le lui représentent comme un jeune homme à la vérité, sans biens, mais qui, au-dessus des petits scrupules, a l’adresse nécessaire pour en acquérir. Cécile n'est pas plus satisfaite de ce qu’elle apprend de Malainval sur le compte de son amant. Il est éconduit par le père ; mais ce dernier veut encore consulter Montbrem, jeune homme qui connoit beaucoup Armand, et qui doit également venir diner le jour même. Montbrem est un autre égoïste qui a quelques vues sur la main de Cécile ; il dit à Durmont que Armand ne lui convient pas, que son vrai nom est Valbert, qu’il en a changé, parce que son père a perdu toute sa fortune en l’employant à rendre service, et que lui-même, par une délicatesse nuisible à ses intérêts est incapable de réparer ses malheurs. Durmont est d’autant plus enchanté de ce qu’il apprend, qu’indépendamment des qualités qu’il desiroit dans l’époux de sa fille , il trouve dans Armand le fils de Valbert, son bienfaiteur. Les deux jeunes gens sont unis. Cette pièce est terminée par des couplets que nous donnerons.

Le plan de cette petite comédie nous a paru bien conçu, et les caractères bien tracés, sur-tout celui de Malainval, mais nous croyons qu’il y a un peu de longueurs dans l’exécution

LE PAN.          

Courrier des spectacles, n° 8709 du 23 messidor an 7 [11 juillet 1799], p. 2 :

[Promesse tenue : les couplets qui ont terminé la pièce.]

Nous avons promis de donner les couplets qui terminent le nouvel ouvrage du citoyen Picard : l'accueil qu’ils ont reçu nous est garant du plaisir qu’ils feront à nos lecteurs :

Malinval.

Entre voisins c’est la coutume,
Tous les soirs on se réunit :
On politique, on boit, on fume,
On joue, on écoute, on médit.
Le voisin lorgne la voisine,
A mille petits jeux malins
On rit, on triche, on se lutine :
Ah ! qu’on s’amuse entre voisins.

Lambert.

Jean craint quo pendant son voyage
Sa femme ne meure d’ennui,
Comme si jamais du veuvage
Les femes mouroient aujourd’hui.
Un jour , deux jours on se chagrine ;
I1 n’est point d’éternel chagrin :
Le troisième jour la voisine
Se console avec le voisin.

Montbrem.

Ma voisine toujours sommeille,
Près d'elle veille son voisin.
Ponr qu’il dorme et qu’elle s'éveille
Chez eux je fais porter mon vin :
J’en verse un verre à la voisine,
Mais j’en verse douze au voisin :
Mon vin réveille la voisine,
Mon vin fait dormir le voisin.

Armand.

Officieux, gens mal habiles,
Vains, empressés et sots amis,
Importuns qui font les utiles,
C’est ce qu’on voit en tout pays ;
Aimez-vous cette œuvre badine ?
Pour la revoir, qu’après-demain
Chacun amène sa voisine,
Chaque voisine son voisin.

Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n° 305 (4 thermidor an 7 de la république française une et indivisible [22 juillet 1799]), p. 1241 :

[Deux points intéressants : d’abord, il est impossible que Picard ait inventé le personnage qu’il joue, tant il le joue bien ; et Picard aurait intérêt à aller moins vite dans son travail d’auteur : qu’il ne cède pas à la pression de ses camarades, et son œuvre n’en sera que meilleure.]

Spectacles

A son Entrée dans le monde, le citoyen Picard vient de faire très-rapidement succéder une jolie petite piece, intitulée les trois Voisins.

Le cadre en est très-simple, l'intrigue fort légere : mais elle se compose de scenes comiques, et on regrette que des personnages aussi singuliérement esquissés que les trois Voisins n'aient pas été présentés avec plus de développement. Voici une idée de l'ouvrage.

Trois originaux viennent successvement importuner de leurs visites un voisin nouvellement établi près de leur demeure, et dont le dessein est de marier sa fille à un jeune homme , sur l’état et les mœurs duquel il veut des renseignemens certains avant que de se décider.

Le premier des voisins est un de ces hommes bénévoles, offrant continuellement leurs services et leurs prétentions, s'emparant de toutes les démarches à faire, mais n'en fesant aucune, donnant toutes les promesses desirées, et n'ayant plus rien à tenir lorsqu'on les presse d’accomplir 1es offres qu'ils ont faites.

Le second personnage rentre un peu dans le caractere du premier, mais avec cette différence qu’il a la manie d'être obligeant et officieux, et le malheur d'être indiscret et mal-adroit : il veut, il affecte du moins la volonté de servir tout le monde, et il a le talent de faire et de dire précisément ce qui peut être désavantageux aux personnes auxquelles il prétend vouloir être utile.

Le troisieme voisin est un fat à la mode, qui, jugeant de la moralité des autres d'après sa propre immoralité, sert les hommes auxquels il veut nuire en les peignant comme exempts des vices qu’il a lui-même, et dont il ne croit pas qu'un homme du monde puisse se passer.

Ces trois voisins sont successivement annoncés, et s’établissent dans la maison d'une maniere très plaisante. A peine arrivé et médisant des deux autres, le second est disposé à faire les honneurs du logis Les renseignemens leur sont bientôt demandés, ou plutôt ils se pressent de les offrir. Alors leur caractere se développe d'une façon si naturelle ; la tournure de leurs idées prend une direction si singuliere ; leurs renseignemens contrastent d’une maniere si plaisante ; enfin tous sont si mal adroits, que le pere de la jeune personne juge en mal l'amant de sa fille sur le bien qu’on croit en dire, et le juge en bien sur le mal qu'on veut lui faire entendre.

Une courte explication suffit pour éclaircir ce que ces avis divers ont pu avoir de contradictoire ; les jeunes amans sont unis, et les officieux demeurent fortement persuadés que c’est à leurs soins et à leur zele qu'on doit ce mariage. Un vaudeville assez agréable, mais déjà entendu dans une piece en vaudeville du même auteur, termine le nouvel ouvrage.

Il y a beaucoup de gaîté , de naturel et de vérité dans le dialogue, dans la conduite des personnages, et dans le dessin de leurs physionomies. Picard a dû voir quelque part l'original dont il joue le rôle de la maniere la plus plaisante ; il est impossible qu'il n'ait existé que dans son imagination. Il aura vu ce personnage, en aura saisi le ridicule, et pris lui-même la caricature. C’est ainsi qu’il se fraie une double route vers le but qui l'attend, vers la réputation dont il doit jouir, si, à sa conception facile, à ses moyens ingénieux, à sa gaîté naturelle, à son esprit d'une tournure vraiment comique, il joint une extrême défiance de sa propre facilité : s'il sait répondre à ses camarades qui le pressent de faire vite, en leur prouvant qu’il sera de leur intérêt qu’il fasse mieux ; si enfin le comédien en lui sait se confondre avec l'auteur, avec un tel ménagement que les intérêts du premier disparaissent, s'il le faut, et le cedent au soin que le second doit à une réputation déjà établie.

La Décade philosophique, littéraire et politique, septième année de la République, IVe trimestre, n° 30 (30 Messidor), p. 178-179 :

Théâtre Français, quartier de la Cité.

Les Trois Voisins, en un acte et en prose.

Passer d'un tableau du grand genre à un tableau de chevalet, et les traiter avec une égale adresse, c'est signaler tout-à-la-fois une ardeur infatigable pour le travail, et une souplesse de talent bien remarquable : c'est ce que fait le C. Picard : il vient de réussir en cinq actes et en vers, et il se délasse en nous amusant encore en un acte et en prose.

La comédie des Trois Voisins est une petite bluette pétillante de gaieté et de situations assez comiques.

Durmont se propose de marier sa fille à un jeune homme qu'elle aime, et qui a changé de nom : il veut savoir pourquoi, et consulte à cet effet trois voisins :le premier est un égoïste qui ne veut pas se mêler des affaires d'autrui ; le second un officieux mal-adroit, qui croyant servir le jeune Armand auprès d'un père qu'il suppose intéressé, lui prête des moyens de faire fortune plus propres à l'avilir qu'à le faire aimer : le troisième fat et personnel, dans l'intention de s'approprier la fille de Durmont, dit au contraire à celui ci qu'Armand est ruiné, qu'il est philosophe et fils de Valbert, négociant retiré sans fortune.

Durmont qui doit toute son aisance à ce Valbert, apprenant ainsi et ce qu'il veut savoir et la bonne conduite d'Armand, n'hésite plus à lui donner sa fille.

Cette manière de peindre trois caractères, en les fesant servir à l'action principale, est heureuse et saillante : ces caractères sont à la vérité tracés dans plusieurs ouvrages ; mais les situations où les a placés le C. Picard, les rend encore nouveaux et piquans.

L'ouvrage a fort bien réussi et les couplets qui le terminent ont été fort applaudis, en voici deux :

    Ma voisine toujours sommeille,
Près d'elle veille mon voisin ;
Pour qu'il dorme et qu'elle s'éveille,
Chez eux je fais porter mon vin :
J'en verse un verre à ma voisine,

J'en verse douze à mon voisin ;
Mon vin réveille la voisine,
Mon vin fait dormir le voisin.

Ce couplet est charmant : il faudrait que le troisième vers ne prévint pas les deux derniers, ils en seraient plus piquans.

    Officieux, gens mal habiles,
Vains empressés et sots amis.
Importuns qui font les utile,
C'est ce qu'on voit en tout pays ;
Aimez-vous cette œuvre badine ?
Pour la revoir, qu'après demain
Chacun amène sa voisme,
Chaque voisine son voisin.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome II, p.391 :

[Compte rendu plutôt élogieux, mais où on sent des réticences : détails très bien faits, rôles parfaitement tracés, très bien jouée. Mais pas d’enthousiasme pour autant : que manque-t-il à la pièce ?]

Les Voisins , comédie en un acte, jouée dans la dernière décade de messidor, an 7.

Un riche négociant vient d'acheter une terre. Le jour où il y arrive avec sa fille, ses voisins s'empressent d'aller à sa rencontre, et de lui faire visite. Ce riche négociant a une fille unique à qui bientôt chacun des voisins voudroit plaire ; mais la jeune personne a pour amant le ci-devant possesseur de la terre que son père a achetée. Ce jeune homme, estimable et rempli de bonnes qualités, est tout le contraire des autres voisins dont l'un est un fat, l'autre un égoïste ; le troisième, un homme obligeant, mais fort maladroit, et qui fait toujours le contraire de ce qu'il voudroit. C'est lui que le négociant interroge sur l'amant de sa fille : il le sert en voulant lui nuire, surtout lorsqu'il dit qu'il n'entend rien aux affaires, et qu'il a perdu considérablement sur la vente de sa terre. Le négociant, qui lui est redevable de l'avoir eue fort au dessous de son prix, s'acquitte envers lui, e» lui donnant sa fille.

Les détails de cette pièce sont très-bien faits, les rôles des voisins sont parfaitement tracés. Cette pièce est encore de l'infatigable Picard, qui compte ses succès par ses ouvrages. Elle a été très-bien jouée, surtout par le C. Vigni et parla C.e Beffroy

L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-huitième année, tome XII, fructidor an 7 [août 1799], p. 214-216 :

[D’abord l’analyse de l’intrigue (pas très surprenante, et qui n’oublie pas de marier les jeunes gens à la fin, comme d’habitude). Puis un bel éloge de la pièce au succès brillant : « des caractères bien tracés, des situations neuves, un dialogue piquant, & [...] conduite avec le plus grand art ». C’est un triomphe pour l’auteur, et pour les comédiens (dont l’auteur fait partie).]

Les Voisins, comédie en un acte.

Durmont, ancien négociant, nouvellement arrivé dans une terre dont il est acquéreur, se propose d'unir sa fille unique à un jeune homme nommé Armand, dont il ne connoît pas la famille, mais qui lui paroît doué des qualités les plus estimables ; à peine le nouveau propriétaire a-t-il pris possession de sa nouvelle acquisition, que tous ses voisins s'empressent de lui rendre visite, ou plutôt de l'importuner : chacun d'eux a son caractère particulier, chacun d'eux est fatigant à sa manière ; l'un, Daranville, est un de ces hommes brouillons & bavards qui se mêlent de tout dans le dessein d'obliger, mais qui ne font jamais que le contraire de ce qu'ils entreprennent ; l'autre, Lambert, a aussi en apparence le désir de se rendre utile, mais sous ce dehors prévenant il cache l’ame la plus froide & la plus égoïste ; le troisième, Montbrun, est un petit maître de Paris, qui, à beaucoup de fortune, joint encore plus de fatuité, & qui, comme tous les freluquets, ne songe jamais qu'à lui-même. Le premier (Daranville), voulant servir Armand dans ses amours , parle en sa faveur au père & à la fille ; mais avec tant de gaucherie, qu'au lieu de les rendre favorables à son protégé, il est près de faire manquer le mariage. Le second propose aussi ses services au jeune amant ; mais à chaque difficulté qui survient, il craint de se compromettre, & il finit comme il a commencé, c'est à dire, par ne rien faire. Le troisième, enfin, que Durmont consulte sur la famille & la moralité d'Armand (que la sotte obligeance de Daranville a rendues suspectes), croit devoir desservir ce jeune homme, pour se faire accepter à sa place ; mais ayant pris le parti de le peindre comme un être singulier, sans ambition , sans fortune & sans intrigue, il voit avec surprise que ce moyen manque son effet, & qu'il racommode au contraire les personnes qu'il vouloit brouiller ; il annonce alors, pour porter un dernier coup, qu'Armand est le fils d'un homme qui a fait faillite par excès de prodigalité, & dont le nom est conséquemment discrédité sur la place, Mais, nouvelle contradiction ! cet homme ruiné, discrédité, avoit fait la fortune de Durmont, & celui-ci croit devoir acquitter sa dette, en acceptant pour gendre le fils unique de son bienfaiteur.

Tel est le fonds de la pièce en 1 acte (les Voisins), jouée sur ce théâtre avec le plus brillant succès. Elle offre des caractères bien tracés, des situations neuves, un dialogue piquant, & elle est conduite avec le plus grand art. Le rôle de Daranville surtout est d'une vérité & d'un comique au-dessus de tous éloges.

L'auteur a été demandé avec transports, & le C. Picard a été amené sur la scène au milieu
des plus vifs applaudissemens. Cette pièce, quoiqu'en un seul acte, peut-être placée à côté des plus estimables productions de cet auteur. Elle est d'ailleurs fort bien jouée par lui-même & par les CC.
Habert & Devigni, &c. Le rôle de la jeune fille est peu de chose, mais les grâces naïves de la citoyenne Beffroy ont su lui donner de l'intérêt.

Nous regrettons de ne pouvoir citer les charmans couplets qui forment le vaudeville de cet ouvrage, & qui ont été redemandés.

La base César fait deux entrées distinctes, l’une pour les Trois voisins (11 représentations au Théâtre des Variétés, du 9 juillet au 16 septembre 1799), l’autre pour les Voisins (13 représentations, 8 au Théâtre de la Cité du 9 juillet au 29 septembre 1799, et 5 au Théâtre du Marais, du 7 octobre au 7 novembre 1799.

Résultat de la consultation du Courrier des spectacles : 8 représentations de la pièce sous le titre des Trois voisins, 9 sous le titre des Voisins. Elle a été jouée sur deux théâtres différents, mais par la même troupe, les comédiens sociétaires de l’Odéon, privés de théâtre par un incendie, et qui s esont réfugiés d’abord au Théâtre de la Cité, puis au Théâtre du Marais.

1799.07.09

Théâtre de la Cité

les Trois voisins

1799.07.11

Palais de la Cité

les Trois voisins

1799.07.13

Palais de la Cité

les Trois voisins

1799.07.18

Palais de la Cité

les Trois voisins

1799.07.23

Palais de la Cité

les Trois voisins (annoncée les jours précédents comme la cinquième, puis la sixième)

1799.08.04

Palais de la Cité

les Trois voisins (septième, en fait sixième)

1799.08.10

Palais de la Cité

les Trois voisins (huitième)

1799.08.16

Palais de la Cité

les Trois voisins (neuvième)

1799.08.27

Théâtre de la Cité

les Voisins (dixième) (première apparition de ce titre)

1799.09.13

Théâtre de la Cité

les Voisins

1799.09.16

Théâtre de la Cité

les Voisins

1799.09.23

Théâtre de la Cité

les Voisins (censée être la 15ème)

1799.09.28

Théâtre de la Cité

les Voisins (censée être la seizième)

1799.09.29

Théâtre de la Cité

les Voisins (toujours censée être la seizième)

1799.10.09

Théâtre du Marais

les Voisins (censée être la dix-neuvième)

1799.10.10

Théâtre du Marais

les Voisins (encore censée être la dix-neuvième)

1799.11.07

Théâtre du Marais

les Voisins


 

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