Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.
Comparaison.
Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome I, p. 288 :
COMPARAISON. La comparaison est un rapport apperçu entre deux objets, & qui suppose du calme dans l'esprit de celui qui les rapproche. Cette figure ne sauroit par conséquent convenir à la Tragédie ; les Personnages ne doivent jamais être Poëtes : la Métaphore est toujours plus vraie, plus passionnée ; voyez Métaphore. Òn ne trouve point de Comparaisons dans Racine ; & il n'y en a qu'une seule dans les bonnes Pièces de Corneille. C'est Cléopatre dans Rodogune, qui compare les sermens qu'elle a faits dans le péril, aux vœux que l'on fait dans l'orage :
Semblables à ces vœux dans l'orage formés,
Qu'efface un prompt oubli, quand les flots sont calmés.
Les Comparaisons sont fréquentes dans les Poëtes Italiens ; & chez les Anglois, on en trouve à la fin de presque tous les Actes. Mais notre Public, dit M. de Voltaire,pense que dans une grande crise d'affaires, dans un conseil, dans une passion violente, dans un danger pressant, les Princes, les Ministres ne font point de Comparaisons Poëtiques.
Références :
Pièces :
Corneille : une seule comparaison dans son oeuvre (ou du moins ses bonnes pièces), dans Rodogune acte 2, scène 1.
Racine : pas de comparaison dans ses pièces (la comparaison n’a pas sa lace dans la tragédie).
Critique littéraire :
Voltaire croit que, à la différence des Italiens et des Anglais, le public français rejette la comparaison comme impossible à de grands eprsonnages dans les oments forts.
Ajouter un commentaire