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Métaphore

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Métaphore.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome II, p. 230-231 :

MÉTAPHORE, La Métaphore .est une figure par laquelle on transporte, pour ainsi dire, la signification propre d'un nom, à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une comparaison qui est dans l'esprit. Un mot pris dans un sens métaphorique, perd sa lignification propre, & en prend une .nouvelle, qui ne se présente à l'esprit, que par la comparaison que l'on fait entre le sens propre de ce mot, & ce qu'on lui compare. Par exemple, quand on dit que le mensonge se pare souvent des couleurs de la vérité : en cette phrase, ce mot de couleurs n'a plus sa signification propre & primitive ; il ne marque plus cette lumière modifiée, qui nous fait voir les objets ou blancs, ou rouges, ou jaunes, &c... Il signifie les dehors, les apparences; & cela par comparaison entre le sens propre de couleurs, & les dehors que prend un homme qui nous en, impose sous le masque de la sincérité.

La Tragédie admet les Métaphores, mais non pas les comparaisons : pourquoi ? parce que la Métaphore, quand elle est naturelle, appartient à la passion ; les comparaisons n’appartiennent qu'à l’efprit. Une seule Métaphore se présente naturellement à un esprit rempli de son objet ; mais deux ou trois Métaphores accumulées sentent le Réteur. C'est une régle de la vraie éloquence, qu'une seule Métaphore convient à la passion. Toute Métaphore qui ne forme point une image vraie & sensible, est mauvaise ; c'est une régle qui ne souffre point d'exception.

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