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Moyens

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Moyens.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome II, p. 277 :

MOYENS. On appelle ainsi certaines ressources d'imagination, auxquelles le Poète a recours, pour donner plus de jeu, plus d'action à sa Pièce. Il faut remarquer, en général, que toutes ces petites tromperies, des changemens d'habits, des billets qu'on entend en un sens, & qui en signifient un autre, des oracles même à double entente, des méprises de Subalternes qui ont mal vu, ou qui n'ont vu que la moitié d'un événement, sont des inventions de la Tragédie moderne; inventions petites, mesquines, imitées de nos Romans, puérilités inconnues à l'antiquité, & dont il faut couvrir la foiblesse par quelque chose de grand & de tragique ; comme vous avez vu dans les Horaces la meprise d'une Suivante, produire les plus grands mouvemens. Le vieil Horace n'est admirable, que parce qu'une domestique de la maison a été trop impatiente ; c'est-1à créer beaucoup, de rien.

Référence :

Corneille, Horace, acte 3, scène 6 : exemple de moyen compensé par quelque chose de grand et de tragique, la bévue de la servante (en faite la confidente de Camille et de Sabine) qui annonce qu’un des Horace a pris la fuite, ce qui amène le fameux « qu’il mourût » de son père (vers 1021).

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