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Opéra Italien

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Opera Italien.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome II, p. 336 :

OPÉRA ITALIEN. Les moralités qui sont semées dans l'Opéra Italien, ne plairoient pas beaucoup en Fiance. non plus que cette mode monotone, de terminer la Scène la plus passionnée par une Ariette, par une comparaison. Est-elle placée dans le Personnage accablé de douleur ? A-t-il bonne grace à se livrer à ce badinage ? N'est ce pas refroidir l'Auditeur, & détruire l'impression du sentiment ? Cela est aussi disparate, que de mettre en Musique une conspiration, un conseil, d'opiner en chantant. Il est reçu de chanter les plaintes, la joie & la fureur ; mais la Musique, faite pour toucher, ne raisonne pas. Titus fredonne un cours de morale, qui feroit tomber nos jeunes gens en léthargie.

Je trouve, en général, dans tous les Opéra Italiens, des germes de passions, jamais la passion amenée à sa maturité ; des Scènes jamais filées, peu soutenues, souvent étouffées par des sens suspendus, point finis, & qui laissent à l'Auditeur le soin de deviner. Si nos Scènes étoient aussi hachées, occasionneroient-elles des morceaux de Musique bien pathétiques, ou bien agréables, des descriptions vives & animées, des images riantes, des tableaux galans ? Notre Opéra veut des fêtes liées à l'action, & sorties de son sein ; l'Opéra Italien s'en dispense. Des Pantomimes dans les entr'Actes détournent l'attention due au Poëme, & font diversion aux idées Tragiques. Quel assemblage de bouffon & de sérieux , Nous voulons un tout dont les parties soient plus analogues. L'amour, qui ne devroit être qu'accessoire dans les autres Théâtres, est le principal mobile de la Scène Lyrique. Atys est vraiment Opera, parce que tous les incidens naissent de l'amour. Armide de même ; Phaëton un peu moins ; car l'ambition du Soleil est peu agréable.

Références :

Métastase, la Clemenza di Tito (1734, musique d’Antonio Caldara) : le livret de Métastase sera modifié par Caterino Mazzolà pour la Clémence de Titus de Mozart.

Philippe Quinault (Philippe, 1635-1688), Armide (1686, musique de Jean-Baptiste Lully), tragédie lyrique en un prologue et cinq actes). Le personnage d’Armide a été le sujet de nombreux opéras italiens.

Philippe Quinault (Philippe, 1635-1688), Atys (1676, musique de Jean-Baptiste Lully), tragédie en musique en un prologue et cinq actes.

Philippe Quinault (Philippe, 1635-1688), Phaëton (1683, musique de Jean-Baptiste Lully), tragédie en musique en un prologue et cinq actes.

Il est paradoxal, bien sûr, de voir que ce qui illustre l’article sur l’opéra italien utilise autant d’exemples « français » (Lully vient tout de même d’Italie).

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