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Récitatif obligé

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Récitatif obligé.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome III, p. 14-16 :

RÉCITATIF OBLIGÉ ; c'est celui qui, entremêlé de ritournelles & de traits de symphonie, oblige, pour ainsi dire, le Récitant & l'Orchestre l’un envers l'autre ; en sorte qu'ils doivent être attentifs, & s'attendre mutuellement. Ces passages alternatifs de récitatif & de mélodie, revêtus de tout l'éclat de l'Orchestre, sont tout ce qu'il y a de plus touchant, de plus ravissant, de plus énergique dans toute la Musique moderne. L'Acteur agité, transporté d'une passion qui ne lui permet pas de tout dire, s'interrompt, s'arrête fait des réticences, durant lesquelles l'Orchestre parle pour lui ; & ces silences, ainsi remplis, affectent infiniment plus l’Auditeur, que si l'Acteur disoit lui-même tout ce que la Musique fait entendre. Jusqu'ici, la Musique Françoise n'a su faire aucun usage du Récitatif obligé. L'on a tâché d'en donner quelqu'idée dans une Scène du Devin du Village : il paroît que le Public a trouvé qu'une situation vive, ainsi traitée, en devenoit plus intéressante. Que ne feroit point le Récitatif obligé dans les Scènes grandes & pathétiques, si l'on en peut tirer ce parti dans un genre rustique & badin ?

Référence :

Rousseau, le Devin du Village : l’emploi du récitatif obligé dans une scène a plu au public, et il serait intéressant de l’introduire dans des scènes « grandes et pathétiques ».

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