Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.
Romance.
Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome III, p. 72-73 :
ROMANCE ; air sur lequel on chante un petit Poëme du même nom, divisé par couplets, duquel le sujet est, pour l'ordinaire, quelque histoire amoureuse, & souvent tragique. Comme la Romance doit être écrite d'un style simple, touchant & d'un goût un peu antique, l'air doit répondre au caractère des paroles ; point d'ornemens, rien de manieré, une mélodie douce, naturelle, champêtre, & qui produise son effet par elle-même, indépendamment de la maniere de la chanter. Il n'est pas nécessaire que le chant soit piquant : il suffit qu'il soit naïf; qu'il n'étouffe point la parole ; qu'il la fasse bien entendre, & qu'il n'exige pas une grande étendue de voix. Une Romance bien faite, n'ayant rien de saillant, n'affecte pas d'abord ; mais chaque couplet ajoute quelque chose à l'effet des précédens : l'intérêt augmente insensiblement ; &, quelquefois, on se trouve attendri jusqu'aux larmes, sans pouvoir dire où est le charme qui a produit cet effet. C'est une expérience certaine, que tout accompagnement d'instrument, affoiblit cette impression. Il ne faut, pour le chant de la Romance, qu'une voix juste, nette, qui prononce bien, & qui chante simplement
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