Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.
Soliloque.
Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome III, p. 159 :
SOLILOQUE, est un raisonnement & un discours que quelqu'un se fait à lui-même. Papias dit que Soliloque est proprement un discours en forme de réponse à une question qu'un homme s'est faite à lui-même. Les Soliloques sont devenus bien communs sur le Théâtre moderne: il n'y a rien cependant de si contraire à l'art & à la nature, que d'introduire sur la Scène un Acteur qui se fait de longs discours pour communiquer ses pensées, &c. à ceux qui l'entendent. Lorsque ces sortes de découvertes sont nécessaires, le Poëte devroit avoir soin de donner à ses Acteurs des Confidens à qui ils pussent, quand il le faut , découvrir leurs pensées les plus secrettes : par ce moyen, les Spectateurs en seroient instruits d'une maniere bien plus naturelle : encore est-ce une ressource dont un Poëte exact devroit éviter d'avoir besoin. L'usage & l'abus des Soliloques est bien détaillé par le Duc de Buckingham dans le passage suivant. (Les Soliloques doivent être rares, extrêmement courts, & même ne doivent être employés que dans la passion. Nos Amans parlant à eux-mêmes, faute d'autre, prennent les murailles pour confidens. Cette faute ne seroit pas encore réparée, quand même ils se confieroient à leurs amis pour nous le dire).
Référence :
Buckingham (Georges Villiers, deuxième duc de Buckingham, 1628-1687, auteur de la comédie de la Répétition (1671, the Rehearsal)). Le passage emprunté au duc est la fin de l’article mise entre parenthèses (utilisées ici en guise de guillemets).
Ajouter un commentaire