Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.
Soubrette.
Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome III, p. 168-169 :
SOUBRETTE ; nom affecté à un Personnage de femme employée pour divers Rôles de Suivantes. Il n'importe pas, & peut-être même, il est à propos que l'Actrice ne soit plus de la premiere jeunesse. Pour d'autres, il est de la bienséance qu'elle soit jeune, ou que du moins elle le paroisse. Cela est convenable, lorsque les discours peu respectueux, tenus par la Soubrette, à des personnes auxquelles elle doit des égards, ou les conseils peu sages qu'elle donne à de jeunes beautés, ne peuvent avoir pour excuse qu'un grand fond d'étourderie. Cela l'est sur-tout, lorsque, pour favoriser deux Amans, elle se permet certaines démarches, condamnables au Tribunal d'une morale rigoureuse. Moins la Soubrette aura l'air jeune, plus l'indécence sera frappante. Une Soubrette n'est pas toujours obligée d'avoir l'air jeune : elle l'est toujours d'avoir dans la langue une extrême volubilité. Si elle est privée de cet avantage, elle fera, sur-tout dans les Comédies de Regnard, perdre à plusieurs rôles la plus grande partie de leur grace. L'air malin ne lui est pas moins nécessaire, que la volubilité. Quand on remarque dans une Suivante une physionomie simple & ingénue, on s'imagine voir Louison ou Javotte, & non Finette & Nérine.
Références :
Louison et Javotte sont des noms de personnages simples : elle peut être fille de paysan dans l’Opéra de village de Dancourt (1693) ou fille encore petite du bourgeois Argan dans le Malade imaginaire de Molière, ou la fille d’une marchande de café, .dans le Café de Jean-Baptiste Rousseau (1694). Javotte est la nièce d’un artisan dans le Vert-Galant de Dancourt (1699) ou d’une soubrette dans la Commère de marivaux (1741).
Finette est servante ou suivante dans de nombreuses pièces, chez Dancourt, Regnard ou Saurin. Nérine est nourrice dans les Fourberies de Scapin, mais bourgeoise dans Monsieur de Pourceaugnac. servante dans la Médée de Corneille, et bien d’autres sans doute.
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