A bas les diables, à bas les bêtes, vaudeville en un acte, de Lefèvre et Dutremblay, 27 Floréal an 7 (16 mai 1799).
Théâtre des Troubadours.
Il règne une certaine confusion autour du nom de l'auteur (ou des auteurs). L'attribution à Dutremblay me vient de théâtre-documentation.com, où il n'y a pas d'évocation d'un coauteur. Par contre, la Biographie universelle ancienne et moderne. Supplément (1837), tome 63, p. 262, donne Lefèvre comme collaborateur de Dutremblay. Mais qui peut bien être ce Lefèvre ?
Nicolas Brazier, Chroniques des petits théâtres de Paris: depuis leur création..., p. 178-179, évoque la mode du « genre horrible » dont A bas les diables, à bas les bêtes est un bel exemple :
On se plaint aujourd'hui que le genre horrible envahit la scène, on va voir qu'en 1799 on s'en plaignait déjà. L'on joua sur celle des Troubadours un vaudeville appelé à bas les diables, à bas les bétes, à bas le poison, à bas les prisons, à bas les poignards !... cette pièce passait en revue toutes les horreurs à la mode.
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Titre :
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A bas les diables, à bas les bêtes
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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27 floréal an 7 (16 mai 1799)
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Théâtre :
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Théâtre des Troubadours
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Auteur(s) des paroles :
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Lefèvre et Antoine-Pierre Dutremblay
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Almanach des Muses 1800
Un jeune homme desire obtenir la main d'une jeune personne dont le père veut établir un théâtre avec des pièces à revenans, à diables, à bêtes, etc. Pour dégoûter le père de ce genre de spectacle, l'amant engage plusieurs de ses amis à se présenter sous des figures plus ou moins grotesques. Le bonhomme revient de son erreur, et consent à l'hymen de sa fille.
Des couplets malins, des scènes fort gaies.
Courrier des spectacles, n° 815 du 28 floréal an 7 [17 mai 1799], p. 2 :
[Compte rendu bienveillant d'une pièce à tiroirs, genre dont le critique pense qu'il ne faut pas attendre des merveilles.]
Théâtre des Troubadours, rue Martin.
Quelques couplets malins que les circonstances ont fait éclore, et que l’on garde en portefeuille pour l'occasion, voilà ce qui souvent nous procure un vaudeville à tiroirs. Les auteurs du vaudeville de ce genre, donné hier pou la première fois avec succès à ce théâtre sous le titre de A bas les Diables ! A bas les Bêtes ! sont-ils dans ce cas ? Nous n’en savons rien. Mais au moins ont-ils sçu orner de jolis couplets, des scenes détachées dans lesquelles ils ont fait successivement paroitre plusieurs carricatures.
Un jeune homme, attaché au bon goût, recherche la main d’une demoiselle dont le pere monte un théâtre avec les ouvrages à revenans, à diables, bêtes, spectres, etc., etc. Pour le dégoûter de ce genre, l’amant engage plusieurs de ses amis à se présenter au beau-pere sous des figures grotesques, et ils paroissent l’un après l’autre dans les rôles de musicien, de pompier ivre, de diable, de voleur, de souffleur conduisant un lion, et de machiniste. Le bon homme est détrompé, et revenant au bon goût, il reçoit pour son gendre le jeune homme qui lui avoue sa petite supercherie.
La scene du pompier et celle du souffleur et du lion a fait beaucoup rire, et le jeu du citoyen Tiercelin n’y a pas peu contribué dans la dernière.
Les auteurs ont gardé l’anonyme. Entr’autres couplets que l’on a redemandés, nous avons distingué ceux-ci :
Couplet d'Annonce.
Air : Non, vous ne viendrez pas.
Esquissant d’un pinceau bouffon
Maintes folles caricatures,
Du mauvais goût contre le bon
Nous voulons venger les injures.
Condamnez par le mot à bas
Chaque grotesque personnage,
Vous faites bien, mais n’allez pas
Appliquer le mot à l’ouvrage.
Dens [sic] la scene du souffleur le directeur dit à Lebref, souffleur, qui le prie de le recevoir lui et ses enfans qui feront les bêtes.
Air de la Soirée orageuse.
Non , mon cher, de vous prendre tous
Je ne ferai pas la folie,
Bientôt mon théâtre avec vous
Seroit une ménagerie.
Lebref répond; vous avez tort, car :
Plus d’un entrepreneur vanté,
Pour des bêtes chasse Thalie :
On sait qu’en certain lieu cité
Le théâtre est une écurie.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, 5e année, 1799, tome 2, p. 123 :
[Pas grand chose à dire de cette « pièce « épisodique » : un défilé de personnages, dont un est particulièrement drôle (mais c’est peut-être l’acteur qui est drôle !), des couplets fins et qui critiquent « agréablement » les spectacles du temps.]
A-bas les Diables, à-bas les Bêles, etc.
Cette pièce épisodique a été jouée, pour la première fois, au théâtre des Troubadours , le 27 floréal.
Voici le cadre que les auteurs ont choisi pour placer leurs scènes.
Un jeune homme, attaché au bon goût, aime une jeune personne, dont le père monte un théâtre avec des ouvrages à Diables, Spectres, Bêtes, etc. Le jeune homme, voulant le dégoûter de ce mauvais genre, engage ses amis à se déguiser sous des costumes bizares ; en effet, ils paroissent tous alternativement dans les rôles de Musicien, de Pompier ivre, de Diable, de Voleur, de Souffleur, et de Machiniste. La scène du souffleur, bègue, boiteux, contrefait, et qui conduit avec lui son fils habillé en lion, et qui joue les rôles de bêtes, a beaucoup amusé. Le C. Tiercelin, qui faisoit le rôle du souffleur l'a rendu avec un comique très-naturel ; il a été vivement applaudi.
Tous les couplets sont pleins d'une plaisanterie fine, et critiquent agréablement nos spectacles actuels.
Les auteurs ont été demandés, et ont gardé l'anonyme.
L'Esprit des journaux, an 7, volume 10, p. 202-203 :
A bas les Diables est une pièce épisodique dont la critique est dirigée contre les drames à revenans, à bêtes féroces. On a trouvé comique la scène d'un souffleur qui vient s'offrir avec un de ses fils, lequel remplit l'emploi des animaux, & paroît dans son costume de lion. On est en général plus difficile sur la manière dont les scènes de ce genre sont amenées & encadrées ; les auteurs de cette pièce paroissent avoir été bien convaincus de cette vérité.
Gazette nationale, ou le moniteur universel, volume 24, n° 252 du 12 prairial an 7, p. 24 :
THÉATRE DES TROUBADOURS
En parlant du succès très-marqué d'un ouvrage fort original donné dernièrement aux Troubadours, nous saisissons l'occasion de citer une production qui l'a précédé, et qui attire aux rivaux du Vaudeville de nombreux spectateurs. Son titre est A bas les diables, à bas les bêtes. Son but est utile, et son exécution en général fort plaisante. C'est une pièce à tiroirs, dont la cadre a été rempli bien souvent. Combien de fois en effet n'a-t-on pas vu présenter un directeur de comédie cherchant à monter sa troupe, et recevant la visite de plusieurs personnages grotesques venant successivement annoncer leurs prétentions et prouver leur inutilité ? Parmi les personnages de ce genre qui paraissent dans la bluette dont il s'agit, s'offre une caricature à la vue de laquelle il est difficile de ne pas rire beaucoup : c'est celle d'un homme qui, boiteux et borgne, s'est fait souffleur de comédie, et a un talent particulier pour souffler dans les pantomimes du jour, où, comme l'on sait, tout le monde parle. Il a plusieurs enfans : le plus jeune joue les lions à faire peur ; les aînés occupent un emploi plus élevé ; ils ne paraissent que dans les éléphans et les dromadaires, etc. etc.... Ce rôle est d'un bout à l'autre d'une folie qui commande le rire, et sur-tout il est joué par Tiercelin de la manière la plus originale et la plus naturelle. L'auteur d'A bas les diables n'a pas voulu se laisser nommer.
César : première le 14 mai 1799, au Théâtre Molière, puis à partir du 4 juin au Théâtre des Troubadours. 24 représentations jusqu'au 15 septembre 1799 (12 dans chaque théâtre). Auteur inconnu.
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