Adele et Didier, comédie en un acte, mêlée d'ariettes, de M. Boutillier, musique de Deshayes, 5 novembre 1790.
Théâtre Italien.
Le nom de l’auteur varie : Bouthilier pour l’Esprit des journaux français et étrangers, Bouthillier pour Grimm et sa correspondance, Boutillier pour André Tissier dans ses Spectacles à paris pendant la révolution, tome 1, p. 78. Dans l’article cosnacré à Deshayes, on trouve ses pronoms : Maximilien-Jean.
-
Titre :
|
Adèle et Didier
|
Genre
|
comédie mêlée d’ariettes
|
Nombre d'actes :
|
1
|
Vers / prose ?
|
prose, avec des couplets en vers
|
Musique :
|
oui
|
Date de création :
|
5 novembre 1790
|
Théâtre :
|
Théâtre Italien
|
Auteur(s) des paroles :
|
M. Boutillier
|
Compositeur(s) :
|
M. Deshayes
|
Mercure de France, tome CXXXIX, n° 48 du samedi 27 novembre 1790, p. 150 :
[Fin des nouveautés du Théâtre des Italiens, dans l’article qui permet à la revue de rattraper son retard dans l’actualité des théâtres. Une action morale, une intrigue légère, mais qui distille l’ennui. Les auteurs seraient en train de la « refondre ».]
La dernière est Adèle & Didier. C'est l'action généreuse de quelques Paysans qui partagent une succession considérable avec un de leurs amis malheureux, dont les titres sont insuffisans. Ce trait ajusté à une intrigue légère, n'a pas déplu, mais l'action du Drame a paru trop alongée, & chargée de détails peu intéressans. On dit que les Auteurs s'occupent à la refondre.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome XII (décembre 1790), p. 320-321 :
[Le compte rendu insiste sur le fait que la pièce reprend une histoire vraie, que l’auteur des paroles n’a fait que mettre en action. Cette histoire est profondément morale, et la pièce porte elle aussi un message édifiant. Un reproche : des longueurs, nées de ce que la pièce ne comporte « qu'un seul trait saillant » : il aurait fallu plus d’action et moins de caquetage. Le critique en profite pour conseiller à l’auteur des coupures de nature à améliorer une pièce qui témoigne de ses qualités de cœur. Musique et interprétation sont aussi bonnes qu’elles pouvaient l’être en fonction de la pièce.]
THÉATRE ITALIEN.
Le vendredi 5 novembre, on a donné la premiere représentation d'Adele & Didier, comédie en un acte, mêlée d'ariettes ; paroles de M. Bouthilier, musique de M. Deshayes.
Il y a quelques années que la famille la M..... : simples paysans (nous tairons leur nom, quoiqu'il dût être conſervé dans les fastes de l'histoire), héritant d'un riche particulier, se rendit à Paris, chez un notaire à qui elle communiqua ses titres. L'homme de loi, après les avoir examinés tous, en vit un qui n'étoit pas légitime ; l'infortuné, que ce titre excluoit de l'héritage, étoit justement le plus pauvre : Comment, s'écriérent les vrais héritiers, notre parent seroit venu avec nous, & il s'en retourneroit le seul à plaindre, quand nous sommes tous heureux !... Non, non, il partagera !... En effet, ils lui firent sa part de l'héritage, comme s'il y eût eu les même droits qu'eux. C'est ce trait touchant qui avoit déja été consigné dans un ouvrage très-sentimental, que l'auteur d'Adele & Didier a mis en action. Cette petite piece auroit eu un très-brillant succès , si l'auteur eût réfléchi que n'ayant qu'un seul trait saillant, il devoit le ménager & pousser l'action, pour ne point le noyer dans des caquetages ou ces scenes longues, froides & monotones. Il lui est encore facile de la perfectionner, s'il veut y retrancher beaucoup d'inutilités : elle y gagnera à coup sûr du côté de l'intérêt. L'auteur mérite néanmoins d'être encouragé ; son ouvrage fait honneur à son cœur : c'est une école des vertus & des bonnes mœurs. La musique offre des traits agréables, & sans doute il étoit difficile de faire mieux sur un poëme qui présente peu de couleurs & de nuances à saisir. Les rôles sont peu propres à faire briller les acteurs. Mme. Saint-Aubin & M. Michu y jouent très-bien : M. Solier, qui devient de plus en plus cher au public, y chante un air très-agréable avec tout le goût qu'on lui connoît. On a demandé les auteurs.
Correspondance littéraire de Grimm, troisième et dernière partie, tome cinquième (Paris, 1813), p. 589 :
[Outre des détails sur l’intrigue, la Correspondance de Grimm confirme que la pièce n’a plus été jouée après la première du 5 novembre.]
Adèle et Didier, comédie nouvelle, en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, paroles de M. Bouthillier, musique de M. Deshayes, a été donnée pour la première fois au Théâtre italien le vendredi 5.
Le père d'Adèle est un procureur fort avare qui ne veut point que sa fille épouse un jeune homme sans fortune, et c'est le sort de son amant Didier. Ce Didier avait bien l'espoir d'un héritage considérable; mais comme il n'a de bonheur en rien, ce sont deux de ses amis qui héritent à sa place de huit cent mille francs ni plus ni moins. Ces amis sont de vrais amis, car, d'après une délibération faite au cabaret, ils partagent la succession avec le pauvre Didier, et le père d'Adèle consent alors sans beaucoup de peine à lui donner sa fille.
Cette pièce n'est pas tout-à-fait tombée, mais on ne l'a pourtant revue depuis que sur les affiches. Il y a dans la musique quelques morceaux qui ont paru faire plaisir.
D’après la base César, la pièce n’a été jouée que le 5 novembre 1790, au Théâtre Italien.
Ajouter un commentaire