Alisbelle, ou les crimes de la féodalité, opéra en 3 actes. Par le c. Desforges, musique du c. Louis Jadin. 9 Ventôse [an 2].
Théâtre national de la Loi
Almanach des Muses 1795.
Sujet tiré d'un ancien roman intitulé Richard et Alisbelle. Guiscard a épousé Alisbelle ; mais les deux familles étant divisées, il est obligé d'abandonner son épouse enceinte et d'aller à l'armée. Cependant le barbare Enguerrand sollicite la main d'Alisbelle et l'obtient de ses parens ; quoique cette jeune personne lui apprenne qu'elle est déjà épouse et bientôt mère. Au bout de six mois, elle donne le jour à un fils : Enguerrand la fait plonger avec son enfant, dans un cachot. Douze ans s'écoulent. Enfin Guiscard reçoit une lettre de son épouse, qui lui apprend sa situation. Il prend le nom de Robert, et s'insinue avec tant d'adresse dans la confiance d'Enguerrand, que celui-ci lui confie la garde de la prison, à la place du geolier, qui vient de mourir. Les vassaux d'Enguerrand n'attendent que le moment de briser leurs fers. Guiscard descend dans la prison, embrasse sa femme et son fils ; le tyran qui l'a épié, fait arrêter le père et l'enfant : mais les Vassaux les délivrent, et on met Enguerrand à leur place avec ses courtisans, qui lui reprochent ses crimes. Le tyran les rassure en leur montrant une secrette issue par laquelle ils se sauvent. Nouveaux combats. Enguerrand arrache des bras d'Alisbelle, son fils qu'il emporte sur une tour. Il va percer le cœur de l'innocente victime... on frémit : mais soudain le monstre tombe : l'enfant qui s'est emparé du poignard d'Enguerrand, l'en a frappé. On se livre à la joie, et sur un autel de la patrie, élevé à la hâte, on jure la destruction de la tyrannie.
De l'intérêt, du mouvement, des effets. Musique qi fait le plus grand honneur au c ; Jadin. Beaucoup de succès.
[César : création le 23 février 1794 au Théâtre National.
La pièce est jouée 33 fois en 1794. Tentative de reprise le 8 octobre 1797, au théâtre de Montansier, sans suite.]
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