Amélie ? La Pupille ? Le Curé ? pièce inconnue (titre incertain), dont il est question dans la Mercure universel du 22 juin 1791.
Théâtre François Comique et Lyrique.
Il faudra identifier cette pièce.
Mercure universel, tome 4, n° 114 du mercredi 22 juin 1791, p. 352 :
[Pas de titre, pas de nom d'auteur, juste le théâtre où la pièce a été donnée. Le sujet; le « mariage des prêtres », est présenté comme d'actualité : au début de l'article, un travail de Mirabeau prêt à paraître, à la fin, la déduction que les « applaudissemens universels » saluent l'annonce du mariage des prêtres, le peuple préférant d'après l'article « le pere de famille respectable au froid célibataire ». Entre les deux, le résumé d'une intrigue solidement anticléricale, l'histoire d'une jeune fille que son père partant « au chef-lieu du département » confie aux bons soins de l'évêque du lieu. Évêque qui se révèle être à la fois un contre-révolutionnaire prêt à rejoindre l'armée des princes et regrettant la diminution de ses revenus, et un vil séducteur. Le dénouement, dont on ne sait pas comment il est amené, résout tous les problèmes : la jeune Amélie est la fille de l'évêque et de sa nourrice, et un décret vraiment providentiel arrive permettant le mariage des prêtres... Amélie épouse le curé qui l'aime depuis sa plus tendre enfance. Le critique évite de faire « plusieurs observations sur cette pièce », la sévérité devant s'effacer devant « la moralité et l’agrément du sujet ». Tout le public, et donc le peuple, approuve cette fin : il faut bien un décret pour autoriser le mariage des prêtres.
Théâtre François Comique et Lyrique.
La grande question du mariage des prêtres, que Mirabeau a traitée dans un travail qui verra incessamment le jour, et que l’assemblée nationale n’a point encore abordée, vient de l’être au théâtre Français Lyrique et Comique, C'est une idée à la fois neuve et piquante à présenter sur la scène, qu’un pasteur dans la force de l’âge , et dont la pénible vertu lutte contre la fougue des passions. Ce curé aime éperduement une jeune personne nommée Amélie, qu’il voit dès son enfance dans la maison d’un ami intime, qui passe pour son pere ; celui-ci obligé de se transporter au chef-lieu du département, dont il est nommé administrateur, propose à l’évêque de prendre soin de sa fille pendant son absence : il ne pouvoit faire un [sic] offre plus agréable à celui qui s'occupoit des moyens de séduire Amélie. Ce Monseigneur aristocrate dans l’ame , tient des conciliabules avec des ci-devant, et s'exerce avec eux à la contre-révolution ; il faut observer en passant qu’il y croit plus qu'en Dieu, et que les habits de livrée de ses valets, sont dans le garde-meuble, à attendre l'armée- du prince Condé. Outré de se voir réduit à 10 mille livres de rente, avec lesquels il n’est pas possible de vivre, sa conscience ne lui permet ni de payer ses dettes, ni d’approuver les décrets ; et pour rémédier aux maux qu’ils occasionnent, il faudra, dit-il, qu’il fasse une Lettre Pastorale. Enfin le dénouement apprend qu'Amélie est le fruit des amours de M, l'évêque avec sa nourrice, et Monseigneur feignant de n'être point convaincu, s'en va en criant : au scandale ! la religion est perdue ! Aussi-tôt on entend : Voilà le Postillon par Calais, grand décret qui permet le mariage des prêtres..... Cette nouvelle comble de joie le curé, qui épouse sa chère Amélie.
Nous pourrions faire plusieurs observations sur cette pièce ; mais la moralité et l’agrément du sujet, repoussent la sévérité. Nous avons remarqué aux applaudissemens universels des spectateurs, que l’idée du mariage des prêtres n’est point prématurée, et que l’opinion du peuple est formée, au point de préférer pour pasteur, le pere de famille respectable au froid célibataire,
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