Androclès, ou le Lion reconnaissant, mélodrame en trois actes, de Caigniez et Deb... [Debotières], 14 germinal an 12 [4 avril 1804].
Théâtre de la Gaîté.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 12 (1804) :
Androclès, ou le Lion reconnaissant, mélodrame en trois actes, de Caigniez et Deb... Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 14 germinal an xii.
La fille aînée de Muréna et amante de Septime porte dans la brochure le nom d'Argélie, et non d'Argénie, comme dans le compte rendu du Courrier des spectacles.
Comme dans tout bon mélodrame, il y a de la musique et des ballets. Mais la brochure n'en dit rien, pas plus que le compte rendu du Courrier des spectacles.
Courrier des spectacles, n° 2595 du 15 germinal an 12 [5 avril 1804], p. 2-3 :
[La lecture du Courrier des spectacles est instructive, et on y apprend l'histoire d'Androclès et le lion, avant de parler de la pièce de Caigniez (dont le critique déforme le nom), une pièce qui a connu le succès, et qui a bien des qualités : ouvrage fort intéressant, au plan « dressé avec art », et « montée avec soin », pour les costumes comme pour les décors. Le résumé de l'intrigue est fait ensuite avec beaucoup de soin. L'auteur a su construire une intrigue assez compliquée, qui fait intervenir bien des personnages illustres, mais on ne voit pas Androclès, qui ne figure pas parmi les personnages (il se voit substituer un romain), alors qu'un lion fait partie des personnages muets... Il y a tout le suspense qu'il faut, et toutes les intrigues amoureuses qu'on veut, et tout finit bien. Dans ce compte rendu, rien sur la musique et les ballets, qui sont décrits avec soin dans les didascalies.]
Théâtre de la Gaité.
Première représ, d'Androclès, ou le Lion reconnoissant.
Il ne nous reste rien des productions de l’égyptien Apion qui vivoit à Rome sous le règne de Tibère ; mais Aulugèle qui écrivit environ soixante ans après ce grammairien cite un de ses ouvrages dans lequel il affirmoit avoir été témoin du fait suivant :
L'esclave Androclès condamné à combattre les animaux féroces ne parut pas plutôt devant un lion qui avoit fixé intention de tous les spectateurs par son énorme grosseur, que cet animal au lieu de lui faire aucun mal, se mit à lui lécher les jambes et les mains. Tibère étonné, ainsi que tout le peuple, fit approcher Androclès pour lui demander ce qui pouvoit causer un tel prodige. L’esclave répondit que quelque tems avant s’étant réfugié dans une caverne pour éviter les poursuites de son maître, il y avoit bientôt vu arriver un lion blessé par une forte épine entrée dans son pied, qu’ayant eu le bonheur de la lui ôter, cet animal l’avoit nourri longtems de sa chasse, et qu’en ce moment il venoit de lui donner une nouvelle preuve de sa reconnoissance. C’est ce trait historique que M. Caisnier [sic] fit représenter hier avec le plus grand succès. Cet ouvrage est fort intéressant ; le plan en est dressé avec art, la pièce est montée avec soin pour les costumes et les décorations, et il n’est pas douteux qu’elle ne produise de fortes recettes. Voici comme l’auteur a traité ce sujet.
Séjan, ministre de Tihere, a fait proscrire Septime, patricien, amant d’Argenie, .fille du sénateur Muréna. Celui-ci a promis la main de sa fille à Publius qui reçoit les honneurs du triomphe. Au moment où Argenie fait confidence de ses peines à Léontine, sa jeune sœur, elle appercoit un étranger, c’est Septime qui a bravé la mort pour revoir sa maîtresse. Des gardes se présentent pour l’arrêter sous le nom de Septime. Il dit s'appeler Androclès, ignorant qu'un esclave de ce nom est poursuivi pour a voir attenté aux jours de son maître. Il est conduit en prison. Argenie au désespoir et de la perte de son amant, et de se voir sur le point d’épouser Publius, se fie à ce jeune héros, qui répondant à sa confiance, lui promet une entrevue avec Septime. Au milieu du tumulte d’une fête, ce patricien est amené auprès d’Argenie.
Le généreux Publius jouit de leur satisfaction, mais on apprend qu’une commission chargée par l’empereur de juger Androclès, vient de le condamner à périr en combattant les animaux féroces.
Publius et Murena offrent à Septime, que Séjan fait passer pour Androclès, de se soustraire par la fuite au danger qui le menace, mais il refuse de fuir, en objectant que Publius a répondu de lui sur sa tète. Le cirque se prépare. Publius, toujours occupé de sauver son rival, se rappelle que Fulvie, sœur de ce dernier, est prêtresse de Vesta, qu’elle peut ordonner la grâce d'un homme condamné à mort, pourvu qu’elle le rencontre par hasard, il la fait prévenir. Fulvie reucontre Septime pendant qu'on le conduit au supplice : elle exige qu’on lui rende la liberté, mais survient Séjan, qui au mépris des droits de la prêtresse fait livrer sa victime au lion. L’animal caresse celui qu’on veut lui faire égorger ; Séjean [sic], instruit des causes de ce prodige, veut qu’on livre Septime à d’autres animaux. Publius apporte l’ordre de Tibere de rendre la liberté à Septime. Murena l’unit à Argenie, et Léontine conçoit l’espoir d’épouser Publius.
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