Annibal

Annibal, tragédie en trois actes et en vers, d’A.-J. Denormandie, 30 décembre 1811.

Théâtre Français.

Le nom de l'auteur est donné par les registres du Théâtre Français.

Titre :

Annibal

Genre

tragédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

30 décembre 1811

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

A.-J. Denormandie

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome VI, p. 404 :

[Ni échec complet, ni réussite, le sort de cette pièce retirée avant la deuxième représentation est attribué à deux causes, « le manque d'intérêt et le caractère de Prusias » (mais où est le problème avec le caractère de Prusias ?).]

Annibal, tragédie en trois actes, jouée le 30 décembre 1811.

Cette pièce a été moitié applaudie, moitié sifflée. Elle a cependant été jusqu'à la fin ; mais l'auteur a jugé à propos de la retirer. Il n'y avoit point de femmes, par conséquent point d'amour dans cette pièce. Le manque d'intérêt et le caractère de Prusias ont surtout contribué au peu de succès de l'ouvrage.

Journal de l'Empire, 2 janvier 1812, p. 1-3 :

[Pour une pièce que son auteur a retirée et qui n'aura qu'une représentation, le feuilleton de Geoffroy est un bien grand honneur. Le grand critique la traite comme une tragédie comme les autres. Il commence par insister sur son originalité, être une des ,rares, « tragédies sans femme », l'absence de femme faisant d'elles des œuvres « d'une sécheresse et d'une austérité » peu engageantes. Mais ce n'est pas le seul défaut de la pièce nouvelle : elle se ressent de l'inexpérience de son jeune auteur, invité, comme souvent, à consulter « son esprit et ses forces » (Boileau !) : sujet mal choisi, héros manquant de dignité (« un vieux général », « un malheureux que l'on plaint », face à « un monarque esclave des Romains » et qui manque aux «  devoirs les plus sacrés de l'honneur et de l'hospitalité ». Ce héros est longuement à d'autres personnages de tragédie « qui expriment cette même haine » des Romains, Mithridate (dans la tragédie de Racine) et Pharasmane (dans Rhadamiste et Zénobie, de Crébillon). Il faut bien ensuite résumer l'intrigue de ma pièce, mais elle est présentée de façon confuse, la trahison d'Annibal condamné à mourir par celui chez qui il s'est réfugié étant jugée mal exploitée. Le parterre a été sévère à propos de cette fin, et le critique aurait voulu plus d'indulgence : certes, elle souffre du « vide de l'action et [du] défaut de matière » qui conduisent à la « répétition continuelle des mêmes idées et des mêmes sentimens », mais il y trouve « plusieurs belles tirades, un assez grand nombre de vers heureux et bien frappés ». Le jeune auteur paraît à Geoffroy donner « des espérances assez bien fondées ». Pour finir, d'abord un jugement mitigé sur l'acteur principal, très bon dans l'acte premier, mais au « débit froid et monotone » dans la suite. Et puis un morceau très étonnant sur les auteurs antérieurs ayant traité « ce sujet d'Annibal,, qui ne vaut rien ». Quatre d'abord, qui se sont plus ou moins bien tirés d'affaire, puis un cinquième, Marivaux, auteur d'un Annibal pour ses débuts. Le traitement qui lui fait subir Geoffroy, qui partage visiblement les préjugés de son temps sur Marivaux (et sur les femmes, par la même occasion) mérite qu'on s'y intéresse. Plus que sur une tragédie bien oubliée (créée en 1720 et reprise en 1747), c'est sur la façon dont Geoffroy conçoit le théâtre de Marivaux qui est révélateur.]

THÉATRE.FRANÇAIS.

Première représentation d'Annibal, tragédie en trois actes.

Nous avons quelques tragédies sans femme ; la Mort de César de Voltaire, le Philoctète de La Harpe, le Marius à Minturnes de M. Arnaud ; c'est un charme de moins : l'auteur est obligé de réparer la perte de cet avantage par une plus grande énergie de style, par des situations plus fortes et plus théâtrales. François Ier disoit qu'une cour sans femmes étoit un printemps sans roses. Une tragédie sans femmes est d'une sécheresse et d'une austérité qui effarouchent des Français. Dans la tragédie nouvelle il n'y avoit point de place pour une femme et c'est son moindre défaut.

L'auteur paroit être un jeune homme qui a fait de bonnes études, qui ne manque point d'instruction et de littérature, mais qu'une ardeur indiscrète a jeté avant le temps dans la carrière du théâtre. Séduit par les trompeuses amorces d'un vain plaisir, il n'a pas assez long-temps consulté son esprit et ses forces ainsi que le recommande aux jeunes poètes le législateur du Parnasse français. Le choix du sujet n'est pas heureux ; il a pu flatter un jeune homme parce: qu'il prête à des déclamations. Un vieux général réfugié à la cour d'un roi foible, qui le livre à ses ennemis, il n'y a là ni personnage intéressant, ni action théâtrale : d'un côté, un vieillard qui n'a plus que le souvenir de sa gloire passée, qui se trouve dans l'impuissance d'agir et à la merci d'autrui, est un être passif  : c'est un malheureux que l'on plaint, mais qui n'a pas d'éclat et le mouvement que demande la scène ; de l'autre, on est indigné de l'odieuse bassesse d'un monarque esclave des Romains, qui sacrifie à une crainte servile les devoirs les plus sacrés de l'honneur et de l'hospitalité ; c'est un sujet qui convient à l'histoire plus au théâtre : il n'y a point de tragédie qui puisse valoir le récit que fait Tite-Live de la mort d'Annibal..

C'est un malheur que le héros carthaginois soit dans la nécessité de se louer lui-même, et de déplorer son impuissance actuelle en rappellant sa gloire passée. Il exhale sa haine contre les Romains en traits fort énergiques ; mais nous avions déjà au théâtre deux héros qui expriment cette même haine avec encore plus d'énergie et beaucoup plus de moyens de la satisfaire : ce sont Mithridate et Pharasmane.

Le premier acte est fondé sur un petit artifice théâtral qui, sans être d'un grand effet, annonce du moins dans l'auteur quelque connoissance de l'art et quelque ressource d'invention. Il suppose Prusias absent, et met à sa place son fils Nicomède. qui tient conseil avec deux ministres sur le sort d'Annibal son maitre. Le jeune prince étale toute la générosité, toute la noblesse de son caractère, déjà tracé avec tant de succès par le pinceau brillant de Corneille : l'auteur a donc ici le double malheur d'être écrasé par Corneille et dans la peinture de l'héroïsme du fils de Prusias, et dans le fond même de la scène : car ce conseil, où l'on délibère sur les destins d'Annibal, rappelle trop celui où le roi d'Egypte décide du sort de Pompée. Je fais ces observations non pour aggraver la cruelle disgrâce de l'auteur, mais pour le consoler et pour l'instruire en lui montrant les difficultés de son entreprise, et les périls dont elle étoit environnée.

Après avoir brillé au premier acte, Nicomède s'éclipse au second ; il est presque anéanti par le brusque retour de Prusias : son rôle devient a!ors très ingrat. L'auteur a dû regarder comme un des jnconvéniens du sujet la nécessité d'introduire sur la scène, après Corneille, un roi tel que ce Prusias, déjà frappé de ridicule par ce vers comique :

Ah ! ne me brouillez pas avec la république ;

vers qui peint si bien toute la foiblesse et toute la pusillanimité de ce vieux monarque. L'auteur a essayé d'adoucir l'odieux de la politique de Prusias ; il lui a donné quelques remords, quelques bons sentimens ; il le fait parler en honnête homme mais toute cette parade d'honnêteté .n'aboutit qu'à s'enfermer dans son appartement avec l'ambassadeur romain, pour y consommer sa trahison et la ruine de son hôte Annibal. Afin de se débarrasser de la criaillerie de Nicomède, il le fait arrêter : Nicomède essaie en vain de soulever les soldats de son père. Toute cette scène a fort déplu ; on n'a pas même respecté les derniers momens d'Annibal, qui brave les Romains et leur ambassadeur, parce qu'il a pris du poison : on n'a pas laissé mourir Annibal tranquille, quoiqu'il y ait de beaux traits dans cette dernière scène mais celles qui l'avoient précédée avoient exaspéré le parterre. Le vide de l'action et le défaut de matière ont forcé l'auteur à une répétition continuelle des mêmes idées et des mêmes sentimens déjà exposés dans le premier acte.

Quoique cet essai ne méritât pas par lui-même un accueil favorable, il me semble que la jeunesse de l'auteur demandoit plus d'indulgence : on l'a traité comme un auteur déjà exercé et endurci aux revers. Plusieurs belles tirades, un assez grand nombre de vers heureux et bien frappés sollicitoient quelques encouragemens. Quand ce jeune homme aura mûri son talent par la réflexion et l'étude des bons modèles, il peut obtenir des succès : et son ouvrage même, tel qu'il est, fait honneur à un auteur de son âge et donne des espérances assez bien fondées.

Lafond s'est distingué dans le premier acte par un débit noble, sage et plein d'intérêt : quoiqu'il ait fort bien joué dans le reste de la pièce, la manière peu avantageuse dont il y est placé n'a pas permis à son talent de jeter le même éclat. Annibat me paroit avoir trop fait ronfler les:vers à sa louange, et son débit a été froid et. monotone.

Ce sujet d'Annibal,, qui ne vaut rien, a été traité par plusieurs auteurs. Il y a un:Annibal de.Scudéry, un autre de Desprades, un troisième de Riuperoux ; le p!us distingué est l'Annibal de Thomas Corneille ; mais le cinquième auteur est le plus singulier de:tous : c'est Marivaux. Qui l'eût dit, que l'auteur de tant de comédies précieuses et maniérées débuteroit dans la carrière dramatique par une tragédie du genre le plus mâle et le plus sévère ? Qui l'eût cru, que le joli et spirituel inventeur de tant de surprises de l'amour, si ingénieusement tournées et retournées le peintre aimaMe d'Araminte, de Silvia, de tant de femnes délicates et sensibles, essaieroit son pinceau et ses couleurs par le portrait d'un vieux général africain, du fier et terrible.Annibal ? Je voudrois bien savoir si les journaux du temps décidèrent, d'après cet essai que l'auteur annoncoit .du goût et du talent pour la tragédie. Marivaux, en homme d'esprit, s'en tint à son Annibal, et ne tarda pas à sentir sa vocation pour la comédie, qui peint, non les mœurs ni les caractères des hommes, mais les caprices et les bizarreries des femmes qu'Amour commence à lutiner.

Il y a une femme dans l'Annibal de Marivaux : il étoit trop galant pour y manquer. Cette femme est la fille de Prusias et s'appelle Laodice. La fille a plus de caractère que le père ; c'est une espèce d'héroïne d'abord destine à épouser le vieux Annibal : elle s'étoit soumise à son sort : la gloire et les lauriers avoient caché à ses yeux les rides de son époux. Elle éprouve ensuite une surprise de l'amour pour Flaminius, l'ambassadeur romain, homme des plus ennuyeux partout où il se montre ; mais elle étouffe bientôt ce honteux amour, indignée du barbare emploi d'inquisiteur dont son amant s'est chargé. Flaminius, tout en exerçant sa charge avec le zèle requis, fait le doucereux et le galant, et même le roué. La pièce est languissante et froide : il y a trois confidens et une confidente. Le caractère d'Annibal est d'une noble simplicité. Le dialogue n'offre point de déclamation de jeune homme : au défaut du génie, il y a du sens. Annibal, à qui Prusias a promis la main de sa fille, n'est pas plus amoureux que le visir Acomat, à qui l'on a promis Atalide.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome I, janvier 1812, p. 282-286 :

[La mort d’Annibal fait partie des grands sujets de la tragédie et a souvent été traité (notons que le critique donne ce titre à une pièce qui s’intitule en fait Annibal). Mais aucune n’est restée au théâtre. La tentative nouvelle, qui n’a pas eu de succès, montre un auteur jeune, instruit, talentueux, revient sur le sujet que traite Nicodème de Corneille, la tentative des Romains de faire tuer Annibal par celui chez qui il s’est réfugié, Prusias. Mais Corneille a choisi de montrer le remords de Nicodème après la mort d’Annibal. Ici, la mort d’Annibal n’est pas consommée : faut-il livrer Annibal aux Romains ? Prusias et Nicodème, le père et le fils, régnant sur la Bithynie, s’opposent sur cette question, et le fils tente d’opposer à la décision de son père qui veut livrer Annibal, La scène dans laquelle Nicodème convainc les soldats venus l’arrêter de désobéir est jugée « invraisemblable et ridicule », c’est « une scène de mélodrame ». Le critique souligne l’intérêt du rôle d’Annibal, que l’auteur ne fait pas parler « d'une manière trop indigne de ses hauts faits, de sa grandeur passée, de ses desseins futurs, surtout de sa haine pour les Romains » et donne des exemples de ce ton qu’il qualifie de « Cornélien ». Mais l’intérêt ne survit pas à l’annonce par Annibal qu’il va s’empoisonner, dès l’acte II. Pas de succès donc, mais sa chute n’a rien de déshonorant. Il y a eu des passages applaudis, mais pas « l’ensemble d'un ouvrage qui ne pouvait lui offrir assez d'intérêt ». Les acteurs ne sont pas responsables de cet échec relatif.]

La Mort d'Annïbal.

L'héroïsme aux prises avec l'adversité offre un si grand spectacle ; un grand-homme victime d'une odieuse politique et d'un lâche abandon inspire tant d'intérêt, qu'on ne doit pas s'étonner si la Mort d'Annibal a été souvent choisie pour sujet d'un ouvrage tragique : beaucoup d'auteurs ont traité ce sujet ; aucun d'eux n'est demeuré en possession de la scène ; aucune tragédie d’Annibal n'est restée au théâtre ; on devait peut-être en tirer cette conséquence que le sujet offrait d'insurmontables difficultés, que l'intérêt ne pouvait s'y soutenir, et s'y graduer, et qu'il n'offrait réellement que quelques scènes, et non pas une tragédie.

Un auteur qu'on annonce être jeune, mais chez lequel son ouvrage, même avec ses défauts, même après son peu de succès, annonce aussi de l'instruction, un talent formé par de bonnes études, de l'élévation dans les idées, et de la correction dans le style, a de nouveau essayé de faire paraître sur la scène ce héros de l'antiquité qui fit trembler Rome assez longtemps, pour que Rome victorieuse exigeât sa perte d'un allié timide.

Corneille nous a montré l'intérieur de la cour de cet allié, du faible et malheureux Prusias ; il nous a développé les ressorts de la politique romaine et la conduite des agens de la république après des rois ses tributaires ; nous avons vu Nicomède pleurant la mort d'Annibal, et menaçant Flaminius lui-même d'un autre Trasimène : ici l'action est reportée à une époque antérieure ; le sacrifice n'est pas consommé. Annibal fugitif à la cour de Bithynie, n'est pas encore livré ; Rome n'est pas encore satisfaite, mais elle veut l'être, et elle demande par son ambassadeur qu'Annibal lui soit remis, ou que la Bithynie se prépare à la guerre.

C'est sur cette question que Nicomède consulte les ministres de Prusias son père, en l'absence momentanée de ce roi. Cette scène de délibérations (Annibal sera-t-il livré aux Romains ?) ouvre le premier acte d'une manière claire, noble, imposante ; et dans cette combinaison, on espérait que l'auteur aurait réussi à se dispenser de faire paraître le vieux roi, que tout le génie de Corneille n'a pu sauver de la double faiblesse de sa position et de son caractère. Mais cet auteur n'a pas senti tout le danger de faire reparaître un tel personnage, nous l'avons revu avec ses terreurs, avec sa pusillanimité; il semble même qu'ici il y ait une nuance ajoutée à son caractère ; cette nuance est la dissimulation et la fausseté, et elle achève de le rendre trop méprisable pour être théâtral. Lorsque, déterminé par les conseils de son ministre, Prusias consent à livrer Annibal aux Romains, le héros carthaginois n'a plus de défenseur que Nicoméde : Prusias doit s'assurer de son fils ; mais ce fils refuse son épée, mais ce fils en appelle aux soldats qui viennent l'arrêter. Cette idée que l'auteur a cru théâtrale, est une des principales causes de son mauvais succès : de tels ressorts n'ont jamais été employés heureusement que hors la scène. Dans Nicoméde aussi, ce jeune prince rompt les liens de l'obéissance, mais on ne le revoit que lorsqu'il a lui-même réparé sa faute et raffermi le pouvoir qu'il vient d'ébranler. Ici, si Nicoméde réussit à désarmer sa garde, la situation est invraisemblable et ridicule ; c'est une scène de mélodrame ; s'il ne réussit pas, il lui reste le tort de l'avoir tenté, et il cesse dés lors d'être héroïque et intéressant.

Le rôle de la tragédie nouvelle qui a paru le plus à l'abri de la critique est celui d'Annibal, et ce mot renferme ce que nous devons d'éloges à l'auteur ; c'était une tâche bien difficile que de faire parler un tel homme dont le nom remplit toute la tragédie de Corneille, mais qui n'y paraît pas. L'auteur moderne ne l'a pas fait parler d'une manière trop indigne de ses hauts faits, de sa grandeur passée, de ses desseins futurs, surtout de sa haine pour les Romains. Ce sentiment de haine a donné à l'auteur le sujet d'un mouvement trés-dramatique, et que j'oserais dire tout Cornélien ; c'est le passage où Annibal presse Nicomède de le laisser seul suivre sa destinée : Si tu meurs avec moi, dit-il au jeune prince, qui punira les Romains ? La justice des dieux, répond Nicoméde. Mais qui les haïra ? Redemande le héros fidèle au serment de son enfance : ce mouvement a été vivement senti et couvert d'applaudissemens : il en a été de même de celui où Annibal ; parlant de ses premiers succès eu Syrie après sa fuite d'Afrique, dit que

La Victoire un moment semble le reconnaître.

Il en est de même encore de la scène où Anuibal dicte à Prusias la réponse qu'il doit faire aux Romains ; malheureusement, dans cette scène, Annibal parle du poison qui lui servira de dernière ressource, et ce mot une fois prononcé au second acte, il semble impossible de soutenir l'intérêt au troisième.

L'ouvrage n'a donc eu en résultat aucun succès ; mais une telle chûte n'a rien qui porte avec soi le sentiment du découragement : le public a été constamment juste et même bienveillant ; son attention a été proportionnée à ce degré d'intérêt qu'excite un sujet politique, traité sans épisode étranger, sans amour, et dans toute sa sévérité : le spectateur a fréquemment applaudi des scènes et des vers qui méritaient de l'être ; mais il a refusé son suffrage à l'ensemble d'un ouvrage qui ne pouvait lui offrir assez d'intérêt, et dans lequel les développemens étaient forcément des répétitions. Ces acteurs ont fait tous leurs efforts pour soutenir la pièce ; Saint-Prix était parfaitement placé dans le rôle d'Annibal. Lafond a eu des momens très-brillans dans celui de Nicomède ; mais Prusias et son ministre n'ont pu réussir à se faire entendre. L'auteur n'a pas été nommé.

D’après la base La Grange de la Comédie Française, Annibal, tragédie en trois actes et en vers, de A.-J. Denormandie, n’a connu qu’une seule représentation, le 30 décembre 1811.

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