Arlequin avalé par la baleine, pantomime en trois actes, de Lazzari, 26 messidor an 3 [14 juillet 1795].
Dans les Annales de la République Française, de Leschevin de Précour, tome 2, parmi les pièces jouées sur le Théâtre de Lazzari figure Arlequin avalé par la Baleine, et transporté à la Chine par le pouvoir de l'Amour, pantomime en cinq actes (p.434).
Andé Tissier, Les spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 2, p. 389 attribue à cet Arlequin avalé par la baleine 63 représentations en 1794 et 1795.
Louis-Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : les Variétés amusantes,p. 234-235 :
[Inutile de s’attarder sur l’intrigue de cette arlequinade qui mêle mythologie et histoire de Jonas, pour arriver à un dénouement que tout le monde a prévu dès la première minute. On peut noter que le voyage jusqu'en Chine ne figure pas dans le résumé de Lecomte. Bien sûr, c’est autre chose qui a attiré le public, ce que Lecomte appelle la mise en scène, et qui est plutôt sans doute de l’ordre du trucage. Arlequin a survécu, et en 1797, Lazzari lui offrira comme lot de consolation de manger à son tour la baleine.]
6 messidor (14 juillet) : Arlequin avalé par la baleine, pantomime en 3 actes, par Lazzari.
Aimant Colombine, fille du docteur Pedrona, Arlequin prétexte une maladie pour s'introduire chez sa maîtresse. On lui donne un remède qu'il feint d'absorber, mais le valet Pierrot le surprend causant avec Colombine et le dénonce au docteur qui chasse le galant. L'Amour, entré dans la maison de Pedrona sous un vêtement de ramoneur, intercède pour Arlequin, l'enrichit et lui donne une raclette-talisman qui lui permettra de se transformer à son gré. Du coup Pedrona cède et le mariage des amoureux est décidé. Comme il fait route pour préparer l'heureuse cérémonie, Arlequin rencontre un héraut annonçant que le prince Rodrigue accordera la main de sa nièce Azélia à celui qui, par sa valeur et son opulence, s'en montrera le plus digne. Pris entre l'ambition et le devoir, Arlequin ne sait à quoi se résoudre, quand un hibou descend du ciel pour lui présenter cette légende : « L'honneur d'épouser une princesse doit l'emporter sur l'amour. »... et Arlequin s'enfuit après avoir paralysé ceux qui veulent le poursuivre. — Vêtu en cheva-lier et flanqué de deux nègres portant des présents superbes, il se présente au prince Rodrigue et, grâce à la raclette magique, l'emporte sur tous les prétendants. Azélia lui présente sa main qu'il baise, mais il a l'imprudence d'offrir à la princesse son talisman, perd ainsi tout prestige, et est bientôt chassé de la cour. Humilié et pleurant l'infidélité qu'il a inutilement commise, Arlequin veut mettre la mer entre lui et Colombine qu'il n'ose chercher à revoir ; mais le vaisseau sur lequel il monte se brise et, tandis qu'il lutte contre les flots, une baleine survient et l'avale. Colombine qui. grâce à l'Amour, a été témoin du malheur d'Arlequin, veut rejoindre dans la mort celui qu’elle aime encore ; mais l'Amour la retient et, sur sa prière, rappelle la baleine qu'il transforme en un temple duquel Arlequin sort pour se jeter aux pieds de son amante : Colombine pardonne et l'Amour les unit.
Succès d 'ingénieuse mise en scène. — Non imprimée.
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