Arlequin buraliste

Arlequin buraliste ou le Coup de fortune, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, de Guillet, 15 nivôse an 8 [5 janvier 1800].

Théâtre des Jeunes Artistes

Almanach des Muses 1801

Dictionnaire universel du Théâtre en France et du théâtre français à l'étranger de J. Goizet et A. Burtal (Paris, 1867), volume 1, page 185 :

Arlequin buraliste, ou le Coup de fortune, com. en 1 a. et en pr. mêlée de vaud. par le citoyen G*** (Guillet), représ. sur le th. des Jeunes-Artistes, le 5 janvier 1800, reprise sur le th. des Jeunes-Élèves de la rue de Thionville, sous le titre de : Arlequin buraliste de loterie, le 26 nov. 1801 impr.) an ix, 1801, (in-8° de 38 p.), Rennes : Eveno.

Courrier des spectacles, n° 1038 du 16 nivôse an 8 [6 janvier 1800], p. 2 :

[Compte rendu plutôt favorable d'une arlequinade qualifiée d'« agréable bluette », attribuée à « deux jeunes auteurs dont les noms nous ont échappés ». L'intrigue résumée ensuite est sans surprise : un Arlequin devenu « buraliste » (il tient un « bureau de loterie ») et veut épouser, comme toujours Colombine. Un pauvre homme qu'Arlequin a pris en pitié gagne à la loterie grâce aux quelques sous qu'Arlequin lui a donnés, et il lui fait cadeau de son bureau de loterie, ce qui lui permet d'épouser Colombine. La pièce offre quelques couplets estimables, mais si la jeune Martin paraît en mesure de les chnater « avec goût », le critique trouve qu'il est inconvenant de faire chanter de jeunes enfants au risque d'abimer une voix qui n'est pas encore formée. Il vaudrait mieux de leur faire jouer « la comédie simple », sans chant, plus formatrice pour « le goût, le geste et la tenue » de ces jeunes interprètes.]

Théâtre des Jeunes Artistes.

Arlequin buraliste, donné hier pour la première lois à ce théâtre, est une agréable bluette que l’on aimera à y revoir ; il paroît que c’est le début de deux jeunes auteurs dont les noms nous sont échappés.

Arlequin a établi un bureau de loterie en face de la maison de M. Cassandre dont il aime la fille Colombine. Le bon homme avare a cependant choisi pour gendre Gripardon, ancien corsaire et fripon connu parce qu’il est fort riche. Arlequin qui doit son état à quelques fonds qu’il a sauvés d’un naufrage, et qui appartenoient à son ancien maître Amazillo, n’a que son amour à offrir. Chaque jour il attend l’arrivée d’Amazillo dont il ignore le sort. Tout-à-coup un vieillard passe dans la rue, un violon sous le bras : il s’approche de Gripardon, à qui il demande l’aumône,et dont il essuie un refus. Arlequin au contraire offre sa bourse au mendiant et le reconnoît : ce nom étonne Gripardon qui reconnoît en lui celui qu’il a jadis volé. Amazillo a mis à la loterie, et son billet lui vaut un quaterne. Ce gain inattendu l’engage à céder à Arlequin le bureau de loterie en propriété, et Cassandre couronne son bonheur en lui donnant la main de Colombine.

Il y a dans cette arlequinade quelques couplets qui ne seroient pas déplacés à un plus grand théâtre, et qui sont chantés avec goût par une jeune artiste qui fait de rapides progrès ; nous voulons parler de la jeune demoiselle Martin : mais nous ne pouvons nous empêcher de blâmer la méthode de faire chanter le couplet à des enfans dont la voix n’est nullement formée, et s’use insensiblement au lieu de prendre de la force : aussi quelques uns semblent-ils tirer les sons avec tant de peine, que le public non seulement ne les entend pas, mais encore souffre de leurs pénibles efforts. La comédie simple seroit bien plus propre à leur former le goût, le geste et la tenue.

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