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Arlequin dans l’Isle de la Peur

Arlequin dans l’Isle de la Peur, comédie en prose en un acte mêlée de vaudevilles, de Marc-Antoine Désaugiers et Faur, 21 décembre 1812.

[Nombre d’actes, auteurs, date de création, tout est dans le Mémorial dramatique: ou Almanach théatral pour l'an 1814, p. 116.]

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Arlequin dans l’Isle de la Peur

Genre

comédie mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

21 décembre 1812

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers et Faur

Journal des arts, des sciences et de la littérature, onzième volume, n° 195 (Troisième année), 25 décembre 1812 :

Théâtre du Vaudeville.

Première représentation d'Arlequin dans l'île de la Peur.

Depuis Arlequin l'Endormi qui justifia si bien son titre, Cassandre Alchimiste, qui ne put trouver le secret de faire de l’or et le Mariage Militaire qui fut célébré sans le consentement du parterre, le Vaudeville n'avait pas vu de chûte aussi complète. Le public a jugé sans montrer une grande sévérité ; et quoique sifflés, les auteurs n'ont pas lieu de se plaindre.

Cassandre et Gilles après un naufrage, se sont réfugiés dans une île qu'ils ont nommés l'Ile de la Peur, en mémoire de la frayeur qu'ils avaient éprouvée. Pendant l'absence de Cassandre, Colombine sa fille épouse Arlequin, et comme Télémaque se met à la recherche de son père. Second naufrage. — Colombine et Arlequin abordent aussi dans l'Ile de la Peur, où Cassandre qui avait promis sa fille à Gilles, veut punir les deux époux, et leur joue d'assez mauvais tours. Enfin, on se réconcilie on s'embrasse : Gilles seul montre un peu d’humeur ; mais Arlequin lui dit : mon ami ; tardè venientibus.... Oh ! çà, c’est bien vrai, répond Gilles.

Il aurait fallu que le parterre eût été de bronze pour résister à un pareil calembourg. De nombreux sifflets ont fait justice de l’ouvrage, et tout porte à croire que l'Ile de la Peur, restera dans un monde inconnu.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome I, janvier 1813, p. 294-296 :

Arlequin dans l’lsle de la Peur, folie-vaudeville.

Il n'y a pas de succès d'estime pour les pièces de ce genre ; l'auteur annonce la prétention de faire rire. S'il y parvient, le succès est incontestable ; s'il n'y parvient pas, la chute est complette. Arlequin dans l’Isle de la Peur n'a pas fait rire. C'est une merveille que deux hommes d'esprit se soient donné la peine de composer et d'écrire une si chétive production ; que l'administration du Vaudeville l'ait reçue ; que les acteurs l'aient apprise et jouée ; que le public l'ait écoutée à-peu-prés jusqu'à la fin, en manifestant toutefois fort bruyamment son improbation.

Cependant, comme l’Isle de la Peur n'aura qu'une existence très-éphémère, il faut constater sa courte apparition sur le Théâtre du Vaudeville. Cette île est située â deux ou trois mille lieues d'ici, je ne sais trop à quelle latitude. Les auteurs qui se sont décidés à y faire voyager le public, n'ont pas assez réfléchi aux dangers de la traversée. Leur bâtiment était mauvais voilier, et la cargaison ne consistait qu'en détestables calembourgs, en pasquinades, en tristes jeux de mots ; ils semblaient n'avoir osé risquer une parcelle de leur esprit sur l'élément perfide ; aussi le frêle bâriment a-t-il été battu et presque coulé bas par les sifflets du parterre.

Il y a naufrage sur naufrage dans cette pièce : Cassandre, accompagné de Gilles, a échoué autrefois prés de l'île de la Peur, dont on l'a nommé gouverneur, fortune assez brillante pour un Cassandre. Mais en quittant son pays, il a laissé sa fille Colombine en- nourrice. Cette fille est sans fortune, et Cassandre, qui est philosophe, se console par l'idée que si, à l'âge de quinze ans, elle a perdu quelque chose, au moins ce n'a pas été son argent. Colombine a épousé Arlequin. Elle s'embarque pour chercher son pére, et une tempête la jette, avec son mari, sur les côtes de l'île de la Peur. Cassandre, pour punir sa fille et son gendre de s'être mariés sans son consentement, leur fait croire qu'il existe dans l'île une loi qui permet aux époux mécontens de se séparer pour huit jours, et de se consoler avec d'autres. Un jeune insulaire marié à une vieille femme choisit Colombine, et la vieille prend Arlequin, qui ne s'en soucie nullement. C'est en vain que Colombine plus docile lui dit que huit jours sont bientôt passés. Arlequin ne veut point se soumettre à la loi. Pour le punir de sa rébellion, on le condamne à être empoisonné ; mais au lieu de poison, Cassandre lui fait donner du vin de Malaga. Arlequin, qui avait eu grand peur, fait peur, à son tour, à Cassandre. Il feint d'éprouver de violentes coliques. Mais tout s'éclaircit, et Cassandre pardonne à sa fille. L'incident du poison se trouve déjà dans un très-joli proverbe de Carmontelle ; mais il n'en a pas fait plus d'effet au Vaudeville. La pièce qu'on a voulu redonner une seconde fois a été sifflée comme à la première représentation ; cependant, on l'annonce encore. Des amis mal-adroits ou des gens mal-intentionnés ont démandé [sic] l'auteur. On en a nommé deux au lieu d'un : MM. Desaugiers et Faure. Peut-être ces messieurs se disputaient-ils la propriété de la pièce avant qu'elle ne fut jouée mais, à coup-sûr,

      Aussitôt que l'ouvrage a paru,
Plus n'ont voulu l'avoir fait l'un ni l'autre.

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