Arlequin friand et jaloux, comédie vaudeville, 13 nivôse an 5 (2 janvier 1797).
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Arlequin friand et jaloux
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Genre
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comédie-parade mêlée de vaudevilles
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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13 nivôse an 5 (2 janvier 1797)
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Magasin encyclopédique, ou Journal de sciences, des lettres et des arts, 2e année (an v, 1797), volume 5, p. 127-129 :
[Le compte rendu commence par le résumé ordinaire de l’intrigue, mais il relate bientôt une fin de représentation difficile : Arlequin et Scapin se mettent à manger,e t cela suscite une réaction très vive du public, au point que la pièce paraît condamnée à ne plus paraître. Cause de cette colère : des situations mal ménagées, des convenances mises à mal (Arlequin maître se conduit aussi mal qu’un valet, et sa gloutonnerie est indigne de son statut social), une imitation trop servile d’une autre pièce. Pour calmer le parterre, le critique suggère de façon malicieuse qu’il aurait peut-être simplement fallu inviter les siffleurs à manger...]
On a donné le 13 nîvôse, au théâtre du Vaudeville, Arlequin friand et jaloux.
Arlequin, maître de maison, marié depuis un an avec la belle Rosette, a cessé d'être heureux du moment où il est devenu époux. Il aime tendrement sa femme ; mais il est jaloux, et cette maladie empoisonne tous les instans de sa. vie.
Scapin, son valet, traverse l'appartement pour faire une commission de sa femme, dont il porte une lettre ; elle est adressée à M. Dumont, peintre en miniature, et qui a déjà commencé le portrait de Rosette. Arlequin n'ose décacheter cette lettre ; mais le nom de Dumont augmente ses frayeurs ; Scapin s'en apperçoit et s'en amuse. M. Dumont arrive ; il parle de la beauté de Rosette en peintre ; Arlequin croit qu'il en parle en amant, ce qui produit un quiproquo assez piquant. Celte scène, quoique vieille et rebattue, a fait beaucoup de plaisir. M. Dumont sort, en priant Arlequin de dire à mademoiselle Rosette qu'il se rendra à ses ordres à six heures du soir. Arlequin forme aussitôt le projet de prétexter un petit voyage; et à l'aide de ce stratagème, d'épier la conduite de sa femme.
Rosette entre, et ne pouvant rien gagner sur son esprit, lui parle d'un macaroni qu'elle sait fort du goût de son mari ; elle le quitte, après les adieux les plus touchans.
Jusques-là, tout s'est fort bien passé ; mais à peine Rosette est-elle sortie, qu'Arlequin ouvrant un buffet, et y trouvant le macaroni en question, se met avec Scapin à table, et le mange avec une voracité, une mal-propreté qui a dégoûté le public. Quoique la pièce ait été vraisemblablement jusqu'à la fin, il a depuis été impossible d'en entendre un seul mot, tant la mauvaise humeur s'est manifestée dans le parterre. Nous doutons qu'on la rejoue.
Elle eût eu sans doute un autre sort, si des situations qui se trouvent par-tout eussent été mieux ménagées ; si les convenances eussent été mieux observées ; si, par exemple, Arlequin, au lieu d'être maître de maison, eût été simplement en condition dans la même maison que Rosette ; si Scapin n'eût pas écrasé son maître ; si Arlequin, au lieu de manger avec Scapin gloutonnement et longuement sur le théâtre, avoit emporté la collation dans un cabinet voisin ; sur-tout, si les deux jumeaux de Bergame n'eussent pas été platement imités dans les dernières scènes ; et peut-être si quelques-uns des jeunes gens qui ont fait le plus de bruit contre la pièce eussent été invités à la collation.
[Les deux Jumeaux de Bergame sont une comédie de Florian, jouée en 1782.]
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