Arlequin friand

Arlequin friand, comédie-parade en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, de Louis-Benoît Picard, 24 mai 1793.

Théâtre du Vaudeville, rue de Chartres.

Titre :	Arlequin friand
Genre	comédie-parade mêlée de vaudevilles
Nombre d'actes :	1
Vers / prose ?	prose, avec des couplets en vers
Musique :	vaudevilles
Date de création :	24 mai 1793
Théâtre :	Théâtre du Vaudeville
Auteur(s) des paroles :	L.-B. Picard

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez la Citoyenne Toubon, 1793 :

Arlequin friand, comédie-parade en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles. Représentée pour la premère fois, sur le Théâtre du Vaudeville, au mois de mai 1793 (vieux styl), an deuxième de la République Française.

Le nom de l’auteur, absent de la couverture, figure sous la liste des personnages, en-dessous de la déclaration de propriété.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 331-333 :

[La pièce n’est pas originale, mais elle est drôle, même si l’auteur a voulu tirer une comédie d’un sujet de farce juste capable de fournir « une scene plaisante d'Arlequin & des couplets » (sa pièce est trop longue, il faut qu’il resserre son action). Le critique la trouve également bien écrite, pleine d’esprit. L’acteur qui joue Arlequin, Laporte, joue de mieux en mieux dans cet emploi particulier. Un couplet répété à la demande du public (il contient un jeu de mots qui nous échappe un peu).]

Arlequin friand.

On connoît une piece italienne, dans laquelle, pour guérir Arlequin de la friandise, Colombine expose sur une cheminée du sucre rapé : Arlequin ne manque pas de manger ce sucre à la dérobée ; alors on lui fait accroire qu'il a avalé de l'arsenic, & qu'il est empoisonné : le pauvre Arlequin fait son testament, & ce n'est qu'après l'avoir poussé au dernier degré de la frayeur qu'on l'instruit du tour qu'on lui a joué. Ce cadre a fourni à M. Picard & à un de ses amis, l'idée d'Arlequin friand, vaudeville en un acte, joué il y a peu sur ce théatre : au-lieu du sucre rapé, ce sont des biscuits qu'on expose aux désirs friands d'Arlequin : il succombe à la tentation : alors grands éclats ! on a mis de l'arsenic dans ces biscuits pour détruire les souris & les rats qui infestent la maison ! Arlequin se croit perdu. son beau-pere Cassandre, qui est médecin, & son rival Gilles, qui est apothicaire, entreprennent de le guérir : on lui fait avaler quatre ou cinq pintes d'eau ; Arlequin fait son testament ; puis on détruit son erreur, & il épouse Colombine. On voit que ce fond léger ne pouvoit pas fournir une comédie dans les regles, mais seulement une scene plaisante d'Arlequin & des couplets : c'est ce que n'a pas tout-à-fait senti M. Picard : il a trop prolongé sa situation, en sorte que son ouvrage languit beaucoup vers la fin : son sujet ne pouvant lui fournir qu'une farce, il devoit singuliérement serrer son action, & il eût été plus piquant. Quoi qu'il en soit, en élaguant beaucoup, il pourra rendre encore à cette bleuette tout l'intérêt. dont elle est susceptible ; elle est d'ailleurs bien écrite : le dialogue en est plaisant, les couplets y sont tous bien tournés ; en un mot, son ouvrage est fait avec esprit ; à ce titre, il devoit obtenir du succès : aussi le public l'a beaucoup applaudi, & en a demandé l'auteur, qui n'a point paru. Le jeune Laporte y joue le rôle d'Arlequin avec cette légéreté, ce comique & cette intelligence qui rendent de jour en jour ses progrès plus rapides. Le public a fait répéter le couplet suivant, que chante le médecin Cassandre, en parlant de sa voiture, qui est une demi-fortune¹ :

Air : De la Boulangere.

Combien de médecins, vraiment,
    Font entiere fortune,
En portant leur demi-talent
    Dans leur demi-fortune,
        Vraiment,
Dans leur demi-fortune.

César : pièce de Louis-Benoît Picard. Première le 24 mai 1793, au Théâtre du Vaudeville. 14 représentations, jusqu'au 11 février 1794, toutes dans le même théâtre.