Arlequin Musard

Arlequin Musard, comédie / vaudeville-parade en un acte en prose, de Francis et Marc-Antoine Désaugiers 17 germinal an 12 (7 avril 1804).

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Arlequin Musard

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

17 germinal an 12 (7 avril 1804)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Francis et Marc-Antoine Désaugiers

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure, Lyon, au Magasin de Pièces de Théâtre anciennes et modernes, 1804 :

Arlequin Musard, ou J'ai le temps, vaudeville-parade en un acte et en prose, par MM. Francis et Désaugiers ; Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 15 messidor an 12, et jours suivans.

La date donnée par la brochure (le 4 juillet) n'est pas confirmée par le Courrier des spectacles qui indique que la première a eu lieu le 17 germinal an 12 [7 avril 1804] (tandis que le Journal de Paris annonce cette prmeière à al fois le 16 et le 17 germinal, soit le 6 et le 7 avril : qui croire ?).

Courrier des spectacles, n° 2598 du 18 germinal an 12 [8 avril 1804], p. 2 :

[Le sujet n'est pas neuf (on est en pleine mode des Musard, après le Monsieur Musard de Picard au Théâtre Louvois), tout le monde a son Monsieur Musard dans sa famille, et le Vaudeville essaie de rattraper son retard en produisant sa propre pièce sur ce type de personnage. Hélas, le nouveau venu ne vaut pas son modèle : il n'est pas sans valeur, « de la gaîté dans le dialogue, des couplets agréables », mais une certaine froideur dans l'action, que le critique rapporte à la méconnaissance des rôles par certains, malgré le retard subi par cette production. L'intrigue est bien une arlequinade, avec le quatuor habituel dans son numéro habituel. La « musardise », c'est la lenteur avec laquelle les deux héros se préparent à se battre en duel. Le dénouement est celui qu'on attend : Gilles n'épousera pas Colombine, parce qu'il a fâché Cassandre par sa lâcheté, et c'est Arlequn qui épouse, comme toujours. Il y a peut-être un peu trop de « fruits particuliers qui peignent le Musard dans cette production », et l'annonce des noms des auteurs a été l'occasion de quelques sifflets au milieu des applaudissements.]

Théâtre du Vaudeville.

Première représentation d’Arlequin Musard.

Et moi aussi je ferois bien un M. Musard ; j’ai un modele, disoit avant hier quelqu’un placé près de nous à l'Opéra : j’ai un oncle. . . — Et moi un frere, interrompit un autre ; et voilà mes deux voisins qui sans respect pour les liens du sang, peignent chacun leur Musard avec un plaisir, avec un enthousiasme . . . j’ai cru que cela ne finiroit pas. Il y a tant de ces caractères-là dans le monde, et on peut les peindre sous des nuances si différentes, qu’il n’est pas difficile, au moyen d’une légère intrigue, de retracer dans un cadre les mille et une niaiseries dont ils donnent chaque jour et à chaque instant le spectacle à ceux qui les entourent. Le théâtre Louvois a pris l'avance,et l’ingénieux Picard laisse bien loin derrière lui ceux qui voudront l’imiter. Le Vaudeville a voulu avoir aussi son Musard.

Proximus huic, longo sed proximus intervallo.

Ce cadet ne vaut pas son aîné, mais il n’est pas sans mérite. Il y a de la gaîté dans le dialogue, des couplets agréables, et i1 a réussi : cependant l’action en a paru froide ; peut-être aussi doit-on accuser de ce défaut quelques acteurs qui n’étoient pas sûrs de leurs rôles, quoique le retard qu’a éprouvé cette représentation eût bien pu leur permettre de s’y préparer.

Arlequin est aimé de Colombine, fille de Cassandre, dont l'appartement n’est séparé du sien que par un mur mitoyen. Gilles, qui a su dis poser Cassandre en sa faveur, le réveille dès la pointe du jour et l’entraîne chez le Notaire, où il fait dresser son contrat de mariage. Coiombine a beau prévenir verbalement et par écrit son amant de ce qui se passe, Arlequin est fort tranquille, et s’amuse tantôt à arroser ses fleurs, tantôt à donner à manger à ses oiseaux, et tantôt à enfiler des perles. Cependant il trouve Gilles près de Colombne et l’appelle eu duel. M. Cassandre, pris pour témoin, va attendre aux Champs Elysées les deux champions, aussi poltrons l’un que l'autre. Impatienté d’attendre, il revient et rencontre Arlequin qui se rend au lieu du combat. Il lui fait de vifs reproches sur sa lenteur, mais sa colère se tourne contre Gilles, qu’il voit décharger en cachette les pistolets destinés à vuider la querelle, et il donne Colombine à Arlequin.

Dans ce précis nous ne rappelons pas les fruits particuliers qui peignent le Musard dans cette production, et qui sont un peu trop multipliés. Les auteurs ont été demandés et nommés  et lorsqu’on est venu annoncer MM. Désaugiers et Francis, quelques sifflets se sont mêlés aux applaudissemens.

F. J. B. V. G***.          

Commentaires

  • Monsieur de Soleinne

    1 Monsieur de Soleinne Le 04/03/2025

    16 ou 17 germinal an 12, 6 ou 7 avril 1804, l'affaire n'est pas claire : si j'ai donné comme date de première, c'est sur la foi de l'annonce faite dans le Courrier des spectacles, qui n'annonce pas Arlequin musard le 6 avril, mais le 7, tandis que le Journal de Paris fait l'annonce de cette première à la fois le 6 et le 7 avril. A qui faut-il donner raison ?
  • Francis Kay

    2 Francis Kay Le 07/02/2025

    Je me permets d'indiquer une erreur. La première d'Arlequin Musard fut représentée non le 17 germinal, mais le 16 germinal, donc le vendredi 6 avril 1804 : c'est la date indiquée par la chronique des spectacles du Journal de Paris (pas d'édition le vendredi).

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