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Arlequin peintre, ou l'Enlèvement

Arlequin peintre, ou l'Enlèvement, vaudeville en un acte, de Rougemont ; 18 octobre 1806.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Arlequin peintre, ou l’Enlèvement

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en evrs

Musique :

vaudevilles

Date de création :

18 octobre 1806

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

de Rougemont

Almanach des Muses 1807.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Maldan jeune :

Arlequin peintre, ou l'Enlèvement vaudeville en un acte, Par M. de Rougemont. Représenté sur le Théâtre du Vaudeville, le 18 Octobre 1806.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 11e année, 1806, tome VI , p. 180 :

[Compte rendu sans enthousiasme. Même pas d’indignation : presque rien à dire.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Arlequin, peintre.

Ouvrage sans couleur ; petite critique du salon, dans laquelle on a remarqué trois ou quatre couplets. L'auteur est M. Rougemont.

L'Esprit des journaux, français et étrangers, année 1806, tome XI, novembre 1806, p. 282-285 :

[Après avoir expliqué le sous-titre en renvoyant à l’Amour peintre de Molière, le critique résume l’intrigue. Puis il souligne le manque d’originalité de la pièce, dont « les principaux motifs de scènes ne sont que des réminiscences », manque compensé par « d'heureux accessoires, et entr'autres quelques jolis couplets sur l'exposition des tableaux ». Même hommage au style comme au dénouement. Bien sûr, celui qui refait Molière est identifiable, mais c’est lui faire beaucoup d’honneur que de le mettre sur la scène. Le compte rendu s’achève par des couplets (dont un flatte sans vergogne l’empereur !).

Théâtre Du Vaudeville.

Arlequin peintre, ou l'Enlèvement.

Cette première représentation a eu du succès.

L'Amour peintre, ou le Sicilien, (charmante comédie de Molière), qui se termine aussi par un enlèvement, a donné l'idée de cette arlequinade.

M. Cassandre, vieux fripier d'écrits, qui s'avise de corriger Molière, Racine, Corneille, et qui, à l'exemple de M. Teyssier, lit publiquement chez lui des pièces de théâtres, doit marier sa fille Argentine à un méchant poëte, nommé Gilles. Arlequin, jeune peintre, est l'amant que préfère la belle ; et, sous le prétexte de peindre M. Cassandre, il s'introduit dans la maison au moment où le vieux fou ouvre la séance. Cassandre régale ses auditeurs des changemens qu'il a faits à la comédie de l'Amour peintre, et particulièrement à la scène où Adraste fait le portrait de sa maîtresse, en présence du jaloux don Pèdre. D'après le pari du correcteur, Adraste doit enlever Eléonore à la suite de cette charmante séance, et profiter pour cela du profond sommeil où sont plongés tous ses Argus. Notez qu'a moment où Cassandre explique cette idée, son propre auditoire vient de s'endormir. Arlequin, frappé du rapprochement, trouve plaisant d'effectuer au plus vite, avec Argentine, le projet de scène du vieux sot, et voilà nos deux amans partis ; mais Gilles, qu'ils rencontrent, les arrête, en faisant grand bruit ; l'auditoire de Cassandre se réveille en sursaut ; ciel ! un enlèvement ! .. quel affront !

L'hymen doit réparer les fautes de l'amour.

Et quoi qu'en puisse dire l'ami Gilles, Arlequin et Argentine sont unis.

Le fonds de cette pièce n'est pas neuf; les principaux motifs de scènes ne sont que des réminiscences, tant du Babillard, de Boissy, que du Conteur, ou les deux Postes ; mais dans ce cadre un peu usé, l'auteur a fait entrer d'heureux accessoires, et entr'autres quelques jolis couplets sur l'exposition des tableaux. Son dialogue est facile et de bon goût, et le quiproquo de la fin, préparé avec assez d'adresse, se démêle fort plaisamment.

On a deviné, sans beaucoup de peine, le nom du misérable, qui refait Molière, et dont Cassandre est la copie exacte ; mais n'est-ce pas aussi faire trop d'honneur à un pareil homme, que de le traduire sur la scène ! Cette idée a diminué pour beaucoup de gens le comique des allusions.

Parmi les couplets qui ont été redemandés, nous avons dû remarquer le suivant.

On se plaint de ce qu'en général les portraits de l'empereur lui ressemblent peu. Il est pourtant facile à peindre, répond quelqu'un.

Voulez-vous que ce personnage
Soit reconnu sans nul effort ?
D'Achille peignez le courage,
La prudence du vieux Nestor,
D'Auguste peignez la clémence,
Les vertus de Charles-le-Grand,
Du bon Henri la bienfaisance,
Et ce portrait sera frappant.

Cet autre nous a aussi paru faire plaisir, (refaire est le refrain du vaudeville).

Refaire est le comble de l'art ;
On refait Corneille et Voltaire ;
On a refait Gentil-Bernard ;
On a refait jusqu'à Molière.
On a refait Lulli, Rameau ;
Mais, par malheur dans cette affaire,
Tout ce qu'on a fait de nouveau
Est la seule chose à refaire.

Nous regrettons de ne pas nous rappeller celui où l'auteur paie à Larive, le tragédien, l'hommage dû à un beau talent ; on l'a généralement goûté.

Cette pièce est de M. Rougemont.

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