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Arlequin sentinelle

Arlequin sentinelle, comédie-parade en un acte, de Dupaty. 12 Messidor an 6 [30 juin 1798].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Arlequin sentinelle

Genre

comédie-parade

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

12 messidor an 6 (30 juin 1798)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Emmanuel Dupaty

Almanach des Muses 1799.

Arlequin et Gilles sont amans de Delphine, fille de Cassandre ; mais celui-ci cherche à les éloigner tous deux. Arlequin sait que Gilles s'est fait remplacer pour monter sa garde ; il s'est offert comme remplaçant, et se trouve mis en sentinelle à un poste voisin de la maison de Cassandre. C'est de là qu'il entretient sa maîtresse, qu'il parvient même à la faire sortir de chez elle pour causer avec lui ; Gilles vient donner une sérénade à Delphine ; Arlequin l'oblige à se sauver, et c'est dans la maison de Cassandre que Gilles se renferme. Arlequin l'y poursuit. Etonnement de Cassandre, qui arrive et voit qu'Arlequin assiége sa maison. Pendant que Cassandre questionne Arlequin, Gilles s'échappe ; la garde le ramène ; mais Arlequin a touché le cœur du père de sa maîtresse, il épouse Delphine, et Gilles reprend au poste la place d'Arlequin.

Beaucoup d'esprit, des détails très-agréables ; quelques longueurs.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Ch. Tutot, an vi :

Arlequin-sentinelle, comédie-parade, en un acte, et en prose, mêlée de vaudevilles, Par Emmanuel Dupaty, Représentée sur le théâtre du Vaudeville, le 12 Messidor an 6, Samedi 30 juin 1798 (v. st.)

Courrier des spectacles, n° 495 du 13 messidor an 6 [1er juillet 1798], p. 2 :

L ‘arlequinade nouvelle a eu du succès, et son auteur a été nommé. C’est lo’ccasion de rappeler ses succès. L’intrigue est sans surprise : Gilles et Arlequin sont amoureux de Delphine, la fille de Cassandre (elle s’appelle Delphine, au lieu de l’habituelle Colombine : quelle innovation !), le tout sur fond de garde nocturne. Et c’est Arlequin qui, une fois de plus, obtient la main de Delphine après une multitude de péripéties. Un reproche : des scènes trop longues. Mais la pièce respecte bien les règles du vaudeville : « des saillies, du comique et quelques couplets assez jolis ». Les interprètes ont joué avec ensemble.]

Théâtre du Vaudeville.

La comédie-parade donnée hier à ce théâtre sons le titre d’Arlequin sentinelle, a eu du succès. L’auteur a été demandé, c’est le cit. Emmanuel-Dupaty, déjà connu connue l’un des auteurs d’Arlequin journaliste, et des Français à Cithère.

Gilles est amoureux de Delphine, fille de Cassandre, et désirant gagner les bonnes grâces de sa maîtresse, il a résolu de lui donner une petite sérénade, mais un malheureux billet de garde qui lui est survenu, a presque dérangé son galant projet, et il s’est décidé, pour le suivre, à se faire remplacer. Arlequin, rival de Gilles, s’est offert comme remplaçant, attendu qu’un des postes du corps-de-garde est vis-à-vis de la fenêtre de Delphine. Ici l’action commence.

On vient poser la Sentinelle, Arlequin s’offre pour factionnaire ; le Caporal lui recommande de bien prendre garde aux voleurs.

Le Caporal.

Air : Ton humeur est Catherine.

Les voleurs sont en grand nombre,
Et vous savez mon ami,
QQue plusieurs savent dans l’ombre
S’emparer du bien d’autrui.

    Arlequin répond.

Les petits voleursfourmillent
Quand la nuit est de retour,
Mais les plus grands voleurs pillent
Et volent, même en plein jour.

Cassandre sort de chez lui, et prie Arlequin de faire attention à ce que personne ne vienne en conter à sa fille. Aussi-tôt qu’il est parti Arlequin s’approche de la croisée de sa maîtresse, se fait reconnoître d’elle , et l’engage à venir le trouver dans son petit appartement, dont il fait ainsi la description.

Air nouveau.

T

Tout mon petit appartement
Consiste en un rez-de-chaussée,
Il n’a porte, ni contrevent,
Ni lit, ni chaises, ni croisée ;
On n’y peut loger qu’un garçon,
Car toute belle est fort craintive,
Et dans ma petite maison
On est toujours sur le
qui vive ?

Après quelques façons d’usage (qui donnent lieu à plusieurs détails), Delphine descend. Gilles ne tarde pas à paraître, il essaie de fredonner sur un fifre quelques romances, Arlequin le force à fuir, Gilles reculant de frayeur, entre dans la maison de Cassandre, et ferme la porte sur lui. Arlequin fait le siège de la maison ; il veut enfoncer la porte à grand coups de crosse de fusil, mais Cassandre revient, nouvel embarras pour nos amans ; Delphine aussi-tôt se cache dans la guéritte, Gilles trouve moyen de s’évader, ce qui donne liberté à Delphine de rentrer dans la maison. Gilles, en s’enfuyant, a rencontré une patrouille, ce qui l’a forcé de revenir sur ses pas et de se cacher dans la guéritte ; Arlequin qui ne sait pas que Delphine est rentrée chez elle, couvre Gilles de sa capotte , et le cache soigneusement, la patrouille arrive, Gilles est découvert, et on le constitue factionnaire à la place d’Arlequin, qui épouse Delphine.

Ce petit ouvrage pèche principalement par des longueurs : quelques scènes sont beaucoup trop prolongées, mais on y remarque avec plaisir d’heureuses dispositions pour le genre du vaudeville , des saillies, du comique et quelques couplets assez jolis.

Cette pièce est jouée avec beaucoup d’ensemble par les citoyens Delaporte, Carpentier, Chapelle, et la citoyenne Sara Lescot.

Courrier des spectacles, n° 504 du 22 messidor an 6 [10 juillet 1798], p. 2 :

Théâtre du Vaudeville.

Nous avons donné, dans le numéro 495 de ce journal, l’analyse d’Arlequin sentinelle : voici les jugemens qu’en ont portés plusieurs journaux.

Journal de Paris, du 15 Messidor.

Analyse de la pièce. - . . .

Tel est le le fond de la petite pièce donnée avant-hier sur ce théâtre avec un demi-succès. Elle offre des couplets saillans, des plaisanteries fines et délicates, mais plusieurs traits de galanterie y ont paru trop recherchés. La marche en est lente et le dénouement trop embarrassé. C’est un de ces ouvrages imparfaitement conçus qui annoncent pourtant beaucoup d’esprit, et qui en font même supposer d’avantage que certaines pièces plus soignées et mieux accueillies.

Petites Affiches, du 14.

Arlequin Sentinelle, comédie parade, donnée avant-hier, a fait plaisir. Suit l’analyse. . .

Ce petit ouvrage présente des détails charmans, des saillies heureuses, des couplets pleins d’esprit et des scènes d’un comique aussi adroit qu’agréable. Cependant il en est quelques unes qui sont trop longues, le dénouement, sur-tout, pèche essentiellement sous ce rapport.

Si l’auteur veut se prêter à quelques corrections, l’ouvrage doit sûrement jouir d’un entier succès.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1798, tome II, p. 262 :

[On est en présence d’une arlequinade, il faut en juger « les saillies et les couplets » plus que l’intrigue, de faible intérêt. Le récit de cette intrigue dans laquelle le critique donne deux éléments du comique de la pièce confirme ce propos. Jugement final : « de jolis couplets »...]

LA petite pièce d'Arlequin Sentinelle au Vaudeville, a reçu du public un accueil favorable : c'est une de ces pièces dont les saillies et les couplets font le mérite, et dont on doit juger l'intrigue avec peu de sévérité.

Arlequin est en faction à un poste vis-à-vis la maison de sa maîtresse, qui ne le connoît que de réputation et pour l'avoir vu au spectacle où il est acteur Le père, allant souper en ville, laisse sa fille seule : celle-ci descend, et Arlequin, qui se fait connoître, apprend qu'il est aimé. Le père revient, et, instruit de l'amour mutuel des deux jeunes gens, il ne fait pas difficulté de les unir, d'autant qu'il est employé au même théâtre qu'Arlequin, où il fait, dit-il, le fond des pièces (il est peintre de décorations). Joignez à cela une petite épisode : Gilles qui s'est échappé du corps-de-garde, et qui donne une sérénade comique à Delphine, dont il est aussi amoureux.

La pièce offre de jolis couplets,

La base César signale 16 représentations, du 30 juin 1798 au 1er novembre 1798.

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