Arlequin tyran domestique

Arlequin tyran domestique, enfantillage en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers, Francis et Tournay, 19 germinal an 13 [9 avril 1805].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Arlequin tyran domestique

Genre

enfantillage

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 germinal an 13 [9 avril 1805]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers, Francis et Tournay

Almanach des Muses 1806.

Sur la page de titre de la brochure,Paris, chez Mme. Masson, an 13 (1805) :

Arlequin tyran domestique. Enfantillage, en un acte, mêlé de vaudevilles, Par MM. Tournay, Desaugiers et Francis. Représenté pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 19 germinal an 13 (9 avril 1805).

Courrier des spectacles, n° 2977 du 20 germinal an 13 [10 avril 1805], p. 2 :

[Le qualificatif d'« enfantillage » ne convient pas vraiment à cette arlequinade qui parodie de façon spirituelle le Tyran domestique d'Alexandre Duval créé peu auparavant au Théâtre Français. Une part de son charme vient du jeu de « deux jolis enfans », dont une paraît pleine de promesses à 9 ans. Des couplets bien faits, des calembours meilleurs que ceux qu'on entend d'ordinaire au Vaudeville. L'acteur qui joue Arlequin le fait « dune manière très piquante. Les auteurs ont été nommés.]

Théâtre du Vaudeville.

Arlequin tyran domestique.

Les auteurs de cette petite pièce ne lui ont donné qu’un titre fort modeste. Ils l’ont intitulée enfantillage. C’est un mot dont le synonime (puérilité) conviendroit à beaucoup d’ouvrages ; mais il n’est point appliquable à l'Arlequin tyran domestique. Ce vaudeville est une jolie et spirituelle parodie du Tyran de M. Duval ; le fonds des idées est le même, les détails sont assortis au caractère des personnages. Deux jolis enfans pleins d’intelligence ajoutent au plaisir de la scène. Mlle. Augusta, qui n’a que neuf ans, annonce les dispositions les plus heureuses. On a remarqué beaucoup de mots ingénieux, d’agréables plaisanteries et de couplets très-bien faits. Quelques-uns ont été redemandés. Les calembourgs (car quel vaudeville pourroit exister sans calembourgs ?) sont d’un esprit meilleur qu’à l’ordinaire. Laporte a joué d’une manière très-piquante la scène de désespoir, après la fuite de Colombine. Les auteurs de cette bagatelle sont MM. Tournay, Francis et Désaugiers

La Revue philosophique, littéraire et politique, an 13, 3e trimestre, n°22 (10 Floréal, 30 avril 1805), p. 248 :

[Le critique a une prévention contre les parodies, mais celle-ci échappe à la condamnation : agréable, spirituelle, gaie, sans intention critique ni amertume. Couplets « d’un très bon genre ». Et l’acteur principal, Laporte, croule sous les compliments : c’est un véritable arlequin, qui fait renaître la tradition oubliée depuis « les jolies arlequinades de Florian, que tous les gens de goût regrettaient avec raison de voir condamnées à l'oubli »

Arlequin, tyran domestique.

Le sort des ouvrages marquans est toujours de prêter à la parodie ou à l'imitation : c'est ce qui arrive au Tyran domestique de M. Duval. On connaît notre opinion sur le genre de la parodie ; mais ici nous sommes forcés de convenir qu'il est difficile de faire, à l'imitation d'un ouvrage estimable, une petite pastiche plus agréable et plus spirituelle ; une véritable gaîté assaisonne les scènes imitées du drame. Point d'intention critique ; point d'amertume : et des couplets d'un très-bon genre. La petite pièce est jouée, avec un vrai talent, par l'arlequin Laporte, l'un des plus agréables comédiens de ce genre qu'on ait encore vus. On lui doit vraiment le maintien des bonnes traditions et des grâces de ce rôle d'arlequin qui, depuis le célèbre Carlin, commençaient à s'effacer et qu'il empêche de se perdre. Il vient de remettre au théâtre et de faire revivre les jolies arlequinades de Florian, que tous les gens de goût regrettaient avec raison de voir condamnées à l'oubli, et personne peut-être n'a saisi avec plus de grâce et de justesse que Laporte, ce caractère de convention que Delille et Florian ont imprimé aux arlequinades.                           L. C.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts 10e année, 1805, tome 2, p. 424

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Arlequin, tyran domestique.

Cette jolie bleuette a eu un succès mérité. C'est une parodie très-piquante du Tyran domestique de M- Duval. Il est inutile d'analyser l'action qui est calquée sur celle de la pièce des Français ; les couplets ont presque tous été applaudis. Les auteurs sont MM. DÉSAUGIERS, FRANCIS et TOURNAY.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome 9, prairial an 13 [mai 1805], p. 288-290 :

[La pièce est une parodie de la pièce d’Alexandre Duval, le Tyran domestique, transformée en arlequinade, par la transposition des personnages de Duval dans le schéma traditionnel « des Arlequins, des Gilles et des Cassandres » (le critique a oublié la malheureuse Colombine, fille de Cassandre et aimée d’Arlequin et de Gilles). Après un rappel des règles de l’arlequinade, il rappelle que la parodie est le lot des pièces à succès, et que l’auteur parodié aurait tort de s’en plaindre. Il analyse la manière dont les auteurs de l’arlequinade ont su reconstruire la situation de Duval (mais il manque toujours Colombine : serait-elle absente ?). Présentée comme un enfantillage (mot aussi modeste que nouveau pour désigner une pièce), la nouvelle parodie est riche de « beaucoup de finesse d'observation, de goût et de bon esprit ». Les auteurs sont donnés, ils sont deux (pas trace de Désaugiers).]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Arlequin, tyran domestique, enfantillage en un acte.

Il faut connaître la famille des Arlequins, des Gilles et des Cassandres, pour sentir tout le sel d'une parodie dont ces personnages grotesques forment ordinairement les principaux élémens. Les Arlequins sont les héros, les rivaux préférés, ou les amans passionnés et furieux. Les Gilles sont toujours bernés, et les Cassandres sont renommés-pour leur crédulité, leur aveuglement et leur bêtise. Les plus grands auteurs ont subi le joug des parodistes, et c'est toujours le succès qui fait naître la parodie. M. Duval ne peut donc se fâcher d'être traité comme un grand auteur, et il aurait d'autant plus mauvaise grace de n'en pas rire lui-même, que le sel très-doux de l'arlequinade assaisonne des louanges fort bien senties et fort bien exprimées. Toute la malice des parodistes s'est exercée sur le Bermond beau-frère de Valmont, tyran domestique, qui parle toujours, n'agit jamais, que l'auteur occupe à faire une reconnaissance pathétique avec sa sœur, et à donner des conseils à un fou furieux et incorrigible, au lieu de le mettre en scène d'une manière vive, animée , énergique. C'était bien le cas de faire un Cassandre de ce M. Bermond si discret, si flegmatique, si faible dans ses moyens, si mal-adroit dans ses conseils. Le Gilles était tout trouvé dans le Dupré, mari d'une complaisance qui passe le ridicule. Et toutes les inconséquences de Valmont sont assez finement présentées dans le personnage d'Arlequin, qui se montre toujours un grand enfant capricieux, mutin, colère et contrariant. C'est peut-être là- ce qui a fait donner à ce petit ouvrage le titre modeste d'enfantillage; et je soupçonne un peu de malice dans cette dénomination tout-à-fait nouvelle. Il y a beaucoup de finesse d'observation, de goût et de bon esprit dans cette parodie, dont les auteurs sont MM, Tournay et Francis.

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