Arnill, ou le Prisonnier Américain, comédie en prose et en deux, puis un acte, de Marsolllier, musique de d'Alayrac. 19 ventôse an 3 (9 mars 1795).
Opéra-Comique, salle Favart.
Almanach des Muses 1798.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, 1797 :
Arnill, ou le prisonnier américain, comédie en prose, en un acte, Paroles de Marsolier, Musique de Dalayrac. Représentée sur le Théâtre de la rue Favart.
Il s'agit de la même pièce qu'Asgill, ou le Prisonnier de guerre, de Marsollier et Dalayrac, créée le 2 mai 1793, et qu'André Tissier présente ainsi : « Ce sujet aurait été transposé partiellement par Marsollier de son Chevalier de La Barre (1791) et agrémenté d'ariettes (Petites Affiches des 30 avril et 4 mai 1793). A la reprise du 9 mars 1795, le titre devint Arnill, ou le prisonnier américain ; le Journal de Paris annonce même : Arnill, ci-devant Asgill. Autre titre en 1795 : Le Prisonnier américain » (Les spectacles à Paris pendant la Révolution, Volume 1 (1992), p. 89 note 6).
La Décade philosophique, littéraire et politique, an iii, tome iv, n° 33 (30 ventôse), p. 559 :
Arnill ou le prisonnier Américain.
C'est une pièce de Marsollier et de Daleyrac, refondue, dit-on, et donnée le 19 ventôse, au même théâtre [le théâtre de l'Opéra-Comique national, rue Favart]. Marsollier parait s'attacher dans ses opéra, soit disant comiques, à dessiner des situations touchantes ; il y réussit assez bien, et le succès de Nina en est une preuve ; mais il néglige trop dans ses pièces l'action, une des parties essentielles du drame.
Arnill en est un exemple. C'est un jeune américain, des colonies anglaises : des propos, qu'on a trouvé séditieux, l'on [sic] fait enfermer et il est condamné à mourir sur l'échafaud. Deux actes sont consacrés à offrir les derniers momens de ce jeune homme ; dès la seconde ou troisième scène, où il apprend quel doit être son sort, jusqu'à la fin de la pièce, sa situation est exactement la même. A la fin le peuple se soulève et brise les portes de la prison; dénouement usé, et qui cependant est d'une effet sûr , parce qu'on aime voir les personnages auxquels on s'intéresse, hors de peine, peu importe par quel moyen.
L'auteur a occupé la scène pendant ses deux actes par des situations, et des personnages accessoires; par exemple, un maçon qui travaille fort près de la fenêtre de la prison, fait une conversation avec le prisonnier qui ayant des provisions abondantes, lui fait passer de tems en tems des vivres et du vin ; ce maçon parvient à desceller la grille de la fenêtre; mais au moment de s'évader le prisonnier est retenu par l'idée que son géolier (qui est un fort honnête homme, serait pendu s'il s'échappait.
Les deux enfans du géolier qui s'intéressent au prisonnier lui tiennent souvent compagnie. L'un d'eux est un jeune homme dont le rôle est joué par la citoyenne Martin. Depuis quelque tems ces travertissemens sont très-communs sur nos théâtres. Il nous semble qu'on ne devrait les y introduire que lorsqu'ils sont absolument nécessaires à l'action, et lorsque, sans eux, on serait forcé de perdre un sujet qui mérite d'être traité. Hors ces cas-là, on devrait les bannir. Les femmes qui semblent aimer les rôles où elles paraissent sous des habillemens d'hommes, entendent bien peu leur intérêt, selon nous. L'habillement de leur sexe est très-certainement pour quelque chose dans le charme qu'elles exercent, et en perdant leurs ajustemens féminins , elles désenchantent bien des imaginations.
D'après la base César, Arnill, ou le Prisonnier américain a été créé le 22 mars 1795 et y a été joué 7 fois jusqu'au 27 octobre 1796. Mais César attribue une représentation à Asguill ou le Prisonnier de guerre le 9 mars 1795 : c'est en fait la date de la première d'Arnill.
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