Arsène, ou le Génie maure, pantomime en trois actes, à grand spectacle et à machines, de Franconi jeune et Mme Bellement, musique composée, les deux premiers actes par Alexandre, le troisième par Lintra, divertissement de Jacquinet, 30 janvier 1813.
Cirque olympique.
Un sondage dans le Journal de l'Empire fait apparaître au premier semestre de 1813 des représentations les 30 janvier (première représentation), 1er, 2, 3, 4 février, 10 février, 9 mars, 15 mars, 8 avril, 25 mai (liste sans doute très incomplète).
La Belle Arsène de Favart, que la pantomime de Franconi reprend, a été créée en 1773 et a connu un beau succès.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1813 :
Arsène, ou le Génie maure, Pantomime en trois actes, à grand spectacle et à machines, par M. Franconi jeune et Mme Bellement ; Mise en scène par M. Franconi jeune ; Musique composée, les deux premiers actes par M. Alexandre, le troisième par M. Lintra ; Divertissemens par M. Jacquinet ; Décors peints par MM. Moench et Isidore. Représentée pour la première fois sur le théâtre du Cirque Olympique, le 30 janvier 1813.
Journal de l'Empire du 4 février 1813, p. 4 :
[Ce que Geoffroy met en avant dans son compte rendu, c'est la comparaison entre l'opéra-comique de Favart et la pantomime de Franconi, l'un « chef-d'œuvre de style et de musique », mais désormais incompris par un public plus friand de « décorations charmantes », de « spectacle ravissant », de « machines » que de « jolies pensées ». Pour décrire la pièce nouvelle, Geoffroy utilise la comparaison de divers éléments des deux pièces. La pantomime l'emporte sur le plan de l'action : « il y a beaucoup plus d'action, de mouvement, de situations singulières dans la pantomime ». L'interprétation de la pantomime est jugée de façon très positive : un enfant prodige joue l'Amour, les frères Franconi et madame sont pleins de talent. Et les décorations et les machines sont les plus belles qu'on ait vues à ce théâtre, faisant contraster de façon remarquable le gracieux et le terrible. La pantomime de Franconi jeune est promise à un bel avenir.]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Arsène, ou le Génie maure, pantomime en trois actes,
à grand spectacle et à machines.
C'est la belle Arsène de l'Opéra-Comique, revue, augmentée, décorée, enrichie de tout ce qui peut flatter l'imagination et la vue. La Belle Arsène de Favart est un opéra comique dont le sujet est emprunté d'un conte de Voltaire. On dit que l'ouvrage est froid. Il y a beaucoup de gens qui trouvent froid tout ce qui est noble, délicat, décent, pensé finement, élégamment exprimé: tel est l'opéra comique de Favart, écrit comme on n'écrit plus depuis long-temps aucun opéra. La pièce est ornée d'une musique comme on n'en fait plus : c'est un des chefs-d'œuvre de Monsigny. Il est vrai que ce chef-d'œuvre de style et de musique n'attire personne ; on court à de misérables bouffonneries, à de pitoyables farces, dont la musique ne vaut pas, à beaucoup près, celle de la Belle Arsene, et l'on néglige étrangement cette fière beauté : la bégueule fait tout pour plaire au public, et le public fait le cruel.
M. Franconi jeune s'est chargé de réchauffer cette Arsène en la mettant en pantomime ; il l'a débord [sic] débarrassée par là de tout cet esprit de Favart qui paroit froid parce qu'il n'est plus à la mode. Il a mis à la place de cet esprit-là des décorations charmantes, un spectacle ravissant, un jeu de machines plus à la portée des spectateurs que les plus jolies pensées.
Arsène, à Feydeau, n'a qu'un amant ; c'est trop peu pour une coquette : elle en a cinq au Cirque, tous bien passionnés. Les deux principaux sont le chevalier Alcindor et le Génie maure. L'un n'emploie que son respect et son amour; l'autre se sert de sa puissance magique. La fée Aline, protectrice et marraine d'Arsène, est la même dans la pantomime que dans l'opéra comique ; Arsène, dans les deux ouvrages, est également impertinente et bégueule. Il y a beaucoup plus d'action, de mouvement, de situations singulières dans la pantomime : on admire surtout le personnage de l'Amour joué par un enfant extraordinaire avec une intelligence et une précision fort au-dessus de son âge. C'est le Génie maure lui-même qui joue le rôle du Charbonnier. Les deux frères Franconi montrent beaucoup de talent, le cadet dans le rôle d'Alcindor, l'aîné dans celui du Génie maure. Mad. Franconi a beaucoup de noblesse, de fierté et de grâce dans le rôle d'Arsène. On n'a point encore vu de pantomime sur ce théâtre où la partie des décorations et des machines soit mieux traitée. Il y règne un contraste admirable du gracieux et du terrible : l'Enfer y est peint de la manière la plus effrayante. Tout ce que M. Franconi jeune. auteur de cette pantomime, a imaginé pour repaitre les yeux et satisfaire la curiosité, lui assure pour longtemps la foule des curieux.
Geoffroy.
Journal des dames et des modes, n° 7 (dix-septième année) du 5 février 1813, p. 51 :
Arsène, ou le Génie Maure, avoit été long-temps annoncé avec éloge dans les journaux, aussi la première représentation de cette pantomime a-t-elle attiré une grande foule au Cirque Olympique. La pièce n'est autre chose que la Belle Arsène renforcée d'un Génie et d'un Amour. Les scènes de féerie se succèdent avec rapidité, les décorations sont neuves et d'un bel effet, et les costumes très-brillans. Il ne falloit rien moins que ce luxe pour reproduire avec succès un ouvrage aussi ancien que celui-ci. Mme Franconi jeune justifie parfaitement le titre de la Belle Arsène.
Journal de l'Empire, 16 octobre 1813, p. 4 :
[Article qui signale le retour des Franconi à Paris, après leur tournée en province pendant l'été. Deux pantomimes signalées, le Renégat et Arsène ou le Génie maure. ET la reconnaissance du luxe du spectacle proposé.]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Retour des célèbres écuyers Franconi.
Tous les ans, les MM. Franconi font un grand voyage dans les départemens : leur arrivée y produit toujours la plus agréable sensation ; on y aime leurs exercices, leur industrie, l'adresse extraordinaire de leurs chevaux et de leurs cerfs, l'éducation merveilleuse qu'ils ont su donner à des animaux farouches et sauvages qui n'en paroissoient pas susceptibles. La foule se jette sur leur passage ; de toutes parts on accourt pour voir leurs prodiges. Quand la curiosité des provinces est satisfaite, les MM. Franconi reviennent chargés des dépouilles opimes des curieux, et leur retour dans la capitale est un nouveau triomphe pour eux. Il seroit difficile de se former une idée de la multitude qui s'est pressée à l'ouverture du Cirque. Il est faux de dire qu'on a tout à Paris avec de l'argent ; car ce jour-là on n'avoit pas, avec de l'argent, des places au Cirque.
MM. Franconi ont donné pour leur rentrée le Renégat, pantomime pleine de merveilleux, riche en décorations et en situations ; on admire surtout l'arène où le héros et l'héroïne sont condamnés à être dévorés par les bêtes. Arsène, ou le Génie Maure, pantomime du même genre, est en possession d'attirer la foule, parce qu'elle inspire le plus vif intérêt. Si dans ces ouvrages on fait peu de dépense d'esprit et d'éloquence, on fait des frais énormes d'habits, de costumes, de décorations pour éblouir les yeux. Quand on songe que sur cette vaste scène des pantomimes il y a un peuple d'acteurs et d'actrices, de figurans et de figurantes qu'il faut habiller, instruire, dresser aux évolutions et aux marches, sans compter les machines, l'artillerie, que de détails, que de travaux ! Si les MM. Franconi réussissent, ils méritent de réussir ; car il n'y a point d'artistes qui se donnent autant de peine pour plaire au public.
Geoffroy.
Arsène, ou le Génie maure, pantomime en trois actes, à grand spectacle et à machines, de Franconi jeune et Mme Bellement, musique composée, les deux premiers actes par Alexandre, le troisième par Lintra, divertissement de Jacquinet, 30 janvier 1813.
Cirque olympique.
Un sondage dans le Journal de l'Empire fait apparaître au premier semestre de 1813 des représentations les 30 janvier (première représentation), 1er, 2, 3, 4 février, 10 février, 9 mars, 15 mars, 8 avril, 25 mai (liste sans doute très incomplète).
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1813 :
Arsène, ou le Génie maure, Pantomime en trois actes, à grand spectacle et à machines, par M. Franconi jeune et Mme Bellement ; Mise en scène par M. Franconi jeune ; Musique composée, les deux premiers actes par M. Alexandre, le troisième par M. Lintra ; Divertissemens par M. Jacquinet ; Décors peints par MM. Moench et Isidore. Représentée pour la première fois sur le théâtre du Cirque Olympique, le 30 janvier 1813.
Journal de l'Empire du 4 février 1813, p. 4 :
[Ce que Geoffroy met en avant dans son compte rendu, c'est la comparaison entre l'opéra-comique de Favart et la pantomime de Franconi, l'un « chef-d'œuvre de style et de musique », mais désormais incompris par un public plus friand de « décorations charmantes », de « spectacle ravissant », de « machines » que de « jolies pensées ». Pour décrire la pièce nouvelle, Geoffroy utilise la comparaison de divers éléments des deux pièces. La pantomime l'emporte sur le plan de l'action : « il y a beaucoup plus d'action, de mouvement, de situations singulières dans la pantomime ». L'interprétation de la pantomime est jugée de façon très positive : un enfant prodige joue l'Amour, les frères Franconi et madame sont pleins de talent. Et les décorations et les machines sont les plus belles qu'on ait vues à ce théâtre, faisant contraster de façon remarquable le gracieux et le terrible. La pantomime de Franconi jeune est promise à un bel avenir.]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Arsène, ou le Génie maure, pantomime en trois actes,
à grand spectacle et à machines.
C'est la belle Arsène de l'Opéra-Comique, revue, augmentée, décorée, enrichie de tout ce qui peut flatter l'imagination et la vue. La Belle Arsène de Favart est un opéra comique dont le sujet est emprunté d'un conte de Voltaire. On dit que l'ouvrage est froid. Il y a beaucoup de gens qui trouvent froid tout ce qui est noble, délicat, décent, pensé finement, élégamment exprimé: tel est l'opéra comique de Favart, écrit comme on n'écrit plus depuis long-temps aucun opéra. La pièce est ornée d'une musique comme on n'en fait plus : c'est un des chefs-d'œuvre de Monsigny. Il est vrai que ce chef-d'œuvre de style et de musique n'attire personne ; on court à de misérables bouffonneries, à de pitoyables farces, dont la musique ne vaut pas, à beaucoup près, celle de la Belle Arsene, et l'on néglige étrangement cette fière beauté : la bégueule fait tout pour plaire au public, et le public fait le cruel.
M. Franconi jeune s'est chargé de réchauffer cette Arsène en la mettant en pantomime ; il l'a débord [sic] débarrassée par là de tout cet esprit de Favart qui paroit froid parce qu'il n'est plus à la mode. Il a mis à la place de cet esprit-là des décorations charmantes, un spectacle ravissant, un jeu de machines plus à la portée des spectateurs que les plus jolies pensées.
Arsène, à Feydeau, n'a qu'un amant ; c'est trop peu pour une coquette : elle en a cinq au Cirque, tous bien passionnés. Les deux principaux sont le chevalier Alcindor et le Génie maure. L'un n'emploie que son respect et son amour; l'autre se sert de sa puissance magique. La fée Aline, protectrice et marraine d'Arsène, est la même dans la pantomime que dans l'opéra comique ; Arsène, dans les deux ouvrages, est également impertinente et bégueule. Il y a beaucoup plus d'action, de mouvement, de situations singulières dans la pantomime : on admire surtout le personnage de l'Amour joué par un enfant extraordinaire avec une intelligence et une précision fort au-dessus de son âge. C'est le Génie maure lui-même qui joue le rôle du Charbonnier. Les deux frères Franconi montrent beaucoup de talent, le cadet dans le rôle d'Alcindor, l'aîné dans celui du Génie maure. Mad. Franconi a beaucoup de noblesse, de fierté et de grâce dans le rôle d'Arsène. On n'a point encore vu de pantomime sur ce théâtre où la partie des décorations et des machines soit mieux traitée. Il y règne un contraste admirable du gracieux et du terrible : l'Enfer y est peint de la manière la plus effrayante. Tout ce que M. Franconi jeune. auteur de cette pantomime, a imaginé pour repaitre les yeux et satisfaire la curiosité, lui assure pour longtemps la foule des curieux.
Geoffroy.
Journal des dames et des modes, n° 7 (dix-septième année) du 5 février 1813, p. 51 :
Arsène, ou le Génie Maure, avoit été long-temps annoncé avec éloge dans les journaux, aussi la première représentation de cette pantomime a-t-elle attiré une grande foule au Cirque Olympique. La pièce n'est autre chose que la Belle Arsène renforcée d'un Génie et d'un Amour. Les scènes de féerie se succèdent avec rapidité, les décorations sont neuves et d'un bel effet, et les costumes très-brillans. Il ne falloit rien moins que ce luxe pour reproduire avec succès un ouvrage aussi ancien que celui-ci. Mme Franconi jeune justifie parfaitement le titre de la Belle Arsène.
Journal de l'Empire, 16 octobre 1813, p. 4 :
[Article qui signale le retour des Franconi à Paris, après leur tournée en province pendant l'été. Deux pantomimes signalées, le Renégat et Arsène ou le Génie maure. ET la reconnaissance du luxe du spectacle proposé.]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Retour des célèbres écuyers Franconi.
Tous les ans, les MM. Franconi font un grand voyage dans les départemens : leur arrivée y produit toujours la plus agréable sensation ; on y aime leurs exercices, leur industrie, l'adresse extraordinaire de leurs chevaux et de leurs cerfs, l'éducation merveilleuse qu'ils ont su donner à des animaux farouches et sauvages qui n'en paroissoient pas susceptibles. La foule se jette sur leur passage ; de toutes parts on accourt pour voir leurs prodiges. Quand la curiosité des provinces est satisfaite, les MM. Franconi reviennent chargés des dépouilles opimes des curieux, et leur retour dans la capitale est un nouveau triomphe pour eux. Il seroit difficile de se former une idée de la multitude qui s'est pressée à l'ouverture du Cirque. Il est faux de dire qu'on a tout à Paris avec de l'argent ; car ce jour-là on n'avoit pas, avec de l'argent, des places au Cirque.
MM. Franconi ont donné pour leur rentrée le Renégat, pantomime pleine de merveilleux, riche en décorations et en situations ; on admire surtout l'arène où le héros et l'héroïne sont condamnés à être dévorés par les bêtes. Arsène, ou le Génie Maure, pantomime du même genre, est en possession d'attirer la foule, parce qu'elle inspire le plus vif intérêt. Si dans ces ouvrages on fait peu de dépense d'esprit et d'éloquence, on fait des frais énormes d'habits, de costumes, de décorations pour éblouir les yeux. Quand on songe que sur cette vaste scène des pantomimes il y a un peuple d'acteurs et d'actrices, de figurans et de figurantes qu'il faut habiller, instruire, dresser aux évolutions et aux marches, sans compter les machines, l'artillerie, que de détails, que de travaux ! Si les MM. Franconi réussissent, ils méritent de réussir ; car il n'y a point d'artistes qui se donnent autant de peine pour plaire au public.
Geoffroy.
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